L’USS Milius a navigué dimanche dans le détroit de Taïwan, revendiqué par Pékin, a annoncé la marine américaine. Le destroyer US « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taïwan » dimanche, a indiqué un communiqué de l’US Navy, « dans des eaux où la liberté de navigation et de survol en haute mer s’applique conformément au droit international ». « Le navire a transité dans un corridor dans le détroit situé au-delà de toute mer territoriale d’un Etat côtier », ajoute le communiqué. « L’armée des Etats-Unis vole, navigue et opère partout où le droit international le permet. »
En réponse, Pékin -qui considère ce détroit comme faisant partie de ses eaux territoriales- indique lundi avoir surveillé le passage d’un navire de guerre américain dans le détroit, et accuse Washington de faire du « battage médiatique » autour de la présence de son destroyer. Les forces chinoises dans la zone « maintiennent en permanence un haut niveau d’alerte et défendent avec détermination la souveraineté et la sécurité nationales, ainsi que la paix et la stabilité régionales », a affirmé Shi Yi, un porte-parole de l’armée.
La semaine dernière, l’USS Milius avait navigué à proximité des îles Spratleys, également revendiquées par Pékin en mer de Chine méridionale. Le gouvernement chinois avait dénoncé une « intrusion illégale ».
Une croisière qui survient dans un contexte tendu après d’intenses exercices militaires chinois autour de Taïwan la semaine passée. Trois jours durant, des navires et des avions de guerre chinois avaient simulé un « bouclage » de Taïwan, en représailles à la rencontre, à Washington, entre Tsai Ing-wen, présidente de l’ile revendiquée par la Chine et Kevin McCarthy, président de la Chambre américaine des représentants. En août 2022, Pékin avait mené autour de Taïwan ses plus grandes manœuvres militaires depuis des décennies, pour riposter à une visite à Taipei de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants américaine de l’époque.
La Chine voit avec mécontentement le rapprochement ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les Etats-Unis qui, malgré l’absence de relations officielles, fournissent à l’île un soutien militaire substantiel et tissent une toile d’alliances pour neutraliser Pékin.