M. Le Pen rappelle les lourds traumatismes laissés par les attentats islamistes en France, soulignant que les milices actuellement au pouvoir en Syrie seraient responsables de violences graves à l’encontre des minorités. Selon elle, accueillir à l’Élysée un ancien combattant de groupes terroristes revient à porter atteinte à la mémoire des victimes et à l’image de la France à l’étranger. « Une fois encore, Emmanuel Macron abîme l’image de la France et discrédite son engagement, notamment auprès de ses alliés, dans la lutte contre l’islamisme », a-t-elle indiqué.

Du côté de la présidence française, l’Élysée justifie cet accueil par la volonté d’encourager la transition vers une Syrie « libre, stable, souveraine et respectueuse de toutes les composantes de la société syrienne ». Cette première visite d’A. al-Chareh, alias Mohammed al-Joulani, en Europe intervient alors que le gouvernement syrien cherche à redorer son image à l’international. L’un des enjeux clés reste la possible levée des sanctions imposées au régime précédent, ce qui pourrait ouvrir la voie à une normalisation progressive des relations diplomatiques entre la Syrie et l’Occident.

La France avait rompu ses relations avec Damas dès 2012, en plein conflit entre le gouvernement de Bachar el-Assad et les groupes djihadistes. Paris avait même appliqué des sanctions économiques pour contraindre les autorités syriennes à engager un processus de transition politique. L’Élysée maintenait tout de même des liens avec les forces kurdes, stationnées à l’est de l’Euphrate, qu’elle épaulait avec ses forces spéciales.

L’ancien président syrien a été déchu suite à l’avancée fulgurante des miliciens de Hayat Tahrir el-Cham (HTC) fin novembre 2024, qui a abouti à la prise de Damas le 8 décembre dernier. Bachar el-Assad était au pouvoir depuis mai 2000, après la mort de son père qui gouvernait la Syrie depuis 1970. Hayat Tahrir al-Cham figure toujours sur la liste des organisations terroristes de plusieurs pays occidentaux. M/ al-Joulani, de son vrai nom A. al-Chareh, a été directement lié à Al-Qaïda et à l’État islamique. Il est le fondateur du Front al-Nosra dont il a été le chef jusqu’en 2016. Par la suite, il a pris la tête de HTC, née d’une scission du Front al-Nosra et d’autres groupes islamistes radicaux.

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