Le lendemain, dans un message publié sur X, A. Araghchi a déclaré que K. Kallas avait ignoré les principes inscrits dans le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), qui affirme explicitement le droit de tous les États signataires, y compris l’Iran, à développer, rechercher et utiliser la technologie nucléaire à des fins pacifiques. Il a fait valoir que l’appel de l’UE porte atteinte aux droits souverains de l’Iran en vertu du droit international et ne reconnaît pas la complexité des accords nucléaires existants.
Le chef de la diplomatie iranienne a également critiqué la position de l’UE, se référant à la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui approuve le Plan global d’action commun (PGAC) de 2015, communément appelé l’accord sur le nucléaire iranien. Comme il a rejeté l’implication de l’UE et du Royaume-Uni dans toute négociation future, jugeant que leur participation serait sans importance et dénuée de sens.
Il a soutenu que la résolution et le cadre du PGAC ont été affaiblis par le retrait de parties clés, en particulier des États-Unis en 2018, rendant des mécanismes comme celui de « snapback » obsolètes et juridiquement infondés.
L’Iran a intensifié ses efforts pour faire valoir ses droits nucléaires depuis que les États-Unis se sont retirés unilatéralement du PGAC sous l’administration Trump, réimposant des sanctions sévères au pays. Téhéran a depuis réduit ses engagements envers l’accord, poursuivant ses activités d’enrichissement d’uranium tout en affirmant que son programme est destiné à des fins pacifiques, telles que la production d’énergie et la recherche médicale.
L’UE, avec la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni (collectivement appelés les E3), tente de sauver le PGAC par la voie diplomatique, mais Téhéran se plaint depuis longtemps de l’inaction et de la duplicité européennes après le retrait unilatéral des États-Unis en 2018. A.A raghchi a réitéré la position de longue date de Téhéran et mis en garde mardi l’Union européenne contre « l’approche destructrice » envers les activités nucléaires de l’Iran et le soutien à l’agression israélienne par plusieurs pays européens. Il a déclaré que de telles actions compliqueraient davantage les choses et entraveraient les efforts diplomatiques.
Lors d’une conversation téléphonique avec K. Kallas, le haut diplomate a dénoncé ce qu’il a décrit comme la clémence dont font preuve certaines parties envers l’anarchie et les crimes du régime sioniste. Il a souligné la responsabilité de tous les gouvernements de condamner l’agression militaire d’Israël et des États-Unis contre l’Iran.
Dégâts israéliens
Le quotidien Haaretz a publié un rapport détaillant une partie des dégâts et des pertes causées par les attaques de missiles iraniens visant diverses zones israéliennes. Ces destructions sont inédites depuis l’implantation de l’entité sioniste en Palestine.
Le journal indique que pendant 12 jours, l’Iran a lancé environ 530 missiles balistiques dans 42 tirs. L’armée d’occupation israélienne a quant à elle utilisé environ 285 missiles intercepteurs issus des systèmes de défense aérienne américains et israéliens, pour un coût dépassant les cinq milliards de shekels, (plus de 1,5 m$) : il s’agit de missiles israéliens Arrow 3 et Arrow 2, ainsi que des missiles américains THAAD.
Selon les données du Haaretz, basées sur la documentation des sites de ciblage de 33 missiles balistiques iraniens, 30 d’entre eux étaient équipés d’ogives pesant des centaines de kilogrammes d’explosifs, tandis que les trois autres étaient des missiles à fragmentation, chacun tirant de petites bombes munies d’une ogive pesant environ 7 kg.
Les municipalités locales ont quant à elles recensé 113 bâtiments qui ont été gravement endommagés, tandis que des centaines d’autres ont subi des dommages partiels. Certains de ces dommages ont été causés par des ogives massives qui ont généré des ondes de choc jusqu’à 600 mètres du lieu de l’impact.
Parmi les zones les plus durement touchées figure Tel-Aviv, où 478 bâtiments ont été endommagés, dont 20 gravement. À Rehovot à 20 km de Tel Aviv, 124 bâtiments ont été endommagés par deux frappes de missiles, dont l’Institut Weizmann des sciences. À Petah Tikva au nord-est de Tel-Aviv, 4 bâtiments ont été détruits et la frappe a fait 4 morts. À Bat Yam dans le district de Tel Aviv, 22 bâtiments ont été endommagés et 9 personnes ont été tuées dans un bâtiment directement touché.
À Haïfa au nord de l’entité, 64 bâtiments ont été endommagés dans quatre zones d’impact, et trois personnes ont été tuées dans les raffineries de pétrole.
À Beersheba au sud, 9 bâtiments ont été gravement endommagés, dont un bâtiment de l’hôpital Soroka. Le nombre d’appartements rendus inhabitables a atteint les 166, tandis que 4 personnes ont été tuées lors d’une frappe menée le matin du cessez-le-feu.
Le journal a noté que la plupart des municipalités s’efforcent de démolir les bâtiments endommagés le plus rapidement possible, parfois en quelques jours, afin d’éviter le danger potentiel qu’ils représentent et d’effacer la « douloureuse cicatrice » au cœur des quartiers résidentiels.
A noter que ces données s’abstiennent de révéler les dommages causés dans les bases militaires ou de renseignement israéliens, d’autant que la censure militaire a été imposée sévèrement pendant les 12 jours de guerre.