« Les forces d’occupation ont commis un massacre coutant la vie à des dizaines de civils après avoir bombardé l’école Mustafa Hafez, qui abritait des personnes déplacées à l’ouest de la ville de Gaza », a rapporté le Centre palestinien d’informations (CPI). Un responsable de la Défense civile, Mohammad al-Moughayyir, a déclaré à l’AFP qu’il y avait eu « 12 martyrs parmi lesquels une majorité d’enfants et de femmes, et un grand nombre de blessés » lors de cette frappe. Des images de l’AFP montrent de jeunes enfants errant dans le bâtiment carbonisé après le bombardement, au milieu d’un amas de débris où certains fouillent dans les décombres.
Le CPI a également fait état des dizaines de martyrs et des blessés suite à un bombardement israélien visant une tente de déplacés dans le quartier de Mawassi à Khan Younes. « 29 citoyens en quête d’aide humanitaire sont également tombés en martyrs après avoir été visés par les frappes de l’occupation près de l’axe Netzarim, au sud de la ville de Gaza ».
La veille mercredi, Israël avait aussi commis un massacre dans la bande de Gaza, en bombardant un bâtiment gouvernemental abritant des personnes déplacées à l’est de la ville de Gaza, faisant de nombreuses victimes, principalement des enfants, a précisé Mahmoud Basal, porte-parole de la Défense civile dans la bande de Gaza. Ledit attentat visait un abri du ministère des Waqfs et des Affaires religieuses, dans le quartier de Zeitoun, au sud-est de Gaza. Il a souligné que le personnel médical était incapable de prendre en charge le grand nombre de victimes, pour la plupart des enfants. M. Basal a appelé la communauté internationale à mettre fin aux massacres quotidiens contre les civils palestiniens.
Israël a récemment étendu ses offensives militaires dans la bande de Gaza et créé des conditions humanitaires désastreuses. Il a déplacé la quasi-totalité des quelque 2,4 millions d’habitants dans le petit territoire côtier. Le bureau de presse du gouvernement à Gaza a déclaré mercredi soir que l’armée d’occupation israélienne avait commis « 26 massacres sanglants » en 48 heures, tuant plus de 300 personnes et en blessant des centaines d’autres, tous des civils, lors de bombardements contre diverses zones de la bande de Gaza.
Selon un bilan fourni dans l’après-midi de ce jeudi, par le ministère de la Santé à Gaza, au moins 82 martyrs ont été recensés dans la bande de Gaza depuis l’aube.
Entre-temps, le journal Maariv a révélé, mercredi, que des pilotes israéliens chargés d’intercepter des missiles et des drones iraniens avaient largué leurs surplus d’explosifs sur la bande de Gaza pendant 12 jours. Israël ayant lancé une agression militaire contre l’Iran le 13 juin. Mais après 12 jours de confrontation, l’entité sioniste secouée par les missiles balistiques iraniens de précision a été obligée d’annoncer un cessez-le-feu.
Selon le journal, l’armée de l’air israélienne a indiqué que « les pilotes envoyés le premier jour de l’opération pour intercepter les missiles et drones iraniens ont équipé leurs appareils de missiles air-sol supplémentaires ». Et d’ajouter: « Après avoir accompli leur mission, les pilotes se sont rendus à la salle des opérations de combat à Gaza et ont proposé de larguer des munitions excédentaires sur des cibles à l’intérieur de la bande, en soutien aux forces terrestres menant des opérations contre le nord de la bande de Gaza et la région de Khan Younès, au sud.»
Le journal israélien poursuit que « la suggestion des pilotes a été bien accueillie par le commandement et est rapidement devenue une procédure courante tout au long des douze jours de guerre contre l’Iran.» Et note qu’« après avoir reçu un rapport sur cette initiative, le commandant de l’armée de l’air, le général de division Tomer Bar, a ordonné l’extension des bombardements à tous les escadrons aériens, ce qui a conduit à une intensification des attaques aériennes israéliennes contre Gaza.»
« Pendant les combats avec l’Iran, la bande de Gaza a été soumise à une vague de frappes aériennes intensives », a indiqué le journal citant l’armée d’occupation israélienne. « Avant de retourner à leurs bases, des dizaines d’avions de chasse survolaient Gaza quotidiennement, larguant des centaines de bombes et de munitions, sous la direction des forces terrestres », a-t-il ajouté.
Francesca Albanese, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les territoires palestiniens occupés, a déclaré « qu’Israël est responsable de l’un des actes de génocide les plus horribles de l’histoire moderne ». La diplomate onusienne, rappelle-t-on, se trouve sur une pente glissante depuis que Washington a jugé bon de la taxer d’être antisémite. F. Albanese a dévoilé une liste de plus d’une soixantaine d’entreprises de renom qui ont apporté, toutes et à des degrés divers, leur contribution au génocide dans l’enclave palestinienne.
A souligner qu’en dépit d’une guerre israélienne génocidaire sans merci qui a ravagé la bande de Gaza, et permis l’occupation de plus de 70% de ce territoire, les mouvements de résistance poursuivent leurs opérations de résistance.
Résistance et contre résistance
Jeudi, les Brigades al-Qassam, branche armée du Hamas, ont annoncé avoir ciblé, mercredi après-midi, un véhicule blindé de transport de troupes israélien avec un missile al-Yassin 105, rue du Complexe islamique de Khan Younès, au sud de la bande de Gaza. Les Qassam ont indiqué que leurs combattants ont vu le véhicule en feu et un hélicoptère israélien atterrissant pour évacuer les tués ou blessés. Mardi, elles avaient revendiqué des tirs sur les colonies de Nir Yitzhak et de Mivtahim, à l’aide d’un barrage de roquettes « Q20 » depuis une zone où se trouvent des véhicules dans la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
De leur côté, les Brigades Al-Qods, branche armée du Jihad islamique, ont déclaré que leurs combattants de retour du front avaient réussi à détruire un char Merkava en faisant exploser deux engins explosifs confectionnés à partir des munitions israéliennes laissés par les forces d’occupation. L’opération a eu lieu à proximité de la rue al-Mars, dans le centre de Khan Younès. Elles ont en outre diffusé les images vidéos de la préparation d’un engin piégé anti blindé de type Zelzal-4, puis sa plantation et son explosion au passage d’un véhicule israélien à l’est du quartier al-Touffah à Gaza-ville.
Les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa ont également indiqué que leurs combattants ont détruit un véhicule militaire israélien au moyen d’un engin explosif hautement explosif de type « Assef 3 » dans la localité d’Al-Qarara, au nord de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Les Brigades Al-Nasser Salaheddine, branche militaire des Comités de résistance palestiniens, ont publié une vidéo confirmant la poursuite des préparatifs et de l’équipement du Département d’ingénierie et de fabrication, 635 jours après la bataille d’Al-Aqsa. Elles ont souligné la poursuite de leur résistance contre l’occupation israélienne. Elles ont salué tous ceux qui ont soutenu la Palestine, notamment « le grand martyr de la Palestine, Hajj Ramadan, qui a laissé sa marque dans chaque balle, chaque engin explosif et chaque missile ».
Hajj Ramadan est le pseudonyme du général Mohammad Saeed Izadi qui était responsable du dossier de la Palestine et d’Al-Qods au sein de la force al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique en Iran. Il s’est élevé en martyr, le 22 juin 2025, suite à une agression israélienne visant un bâtiment dans la ville de Qom, au sud-ouest de Téhéran. « Que la paix soit sur vous, soutien à la Palestine » lui ont adressé les Brigades Salaheddine qui ont salué les héros de l’armée iranienne et du CGRI qui « ont humilié les sionistes et brisé le prestige d’Israël avec leurs missiles » pendant la guerre de 12 jours.
Les Brigades Salaheddine ont également salué les forces yéménites de Sanaa dont « l’écho de leurs missiles continuent de résonner partout sur notre terre occupée » ainsi que « les héros de la Résistance islamique et du Hezbollah au Liban » et « tous ceux qui nous ont soutenus notre peuple et sa résistance de la oumma islamique et des gens libres du monde ».
D’après le Yediot Ahronoth, le Hamas « n’a pas été brisé », alors que « nos responsables répètent sans cesse qu’il est au bord de l’effondrement, qu’il sera vaincu, voire qu’il capitulera, mais la réalité ne corrobore pas ces affirmations. » Le journal israélien ajoute que le Hamas « continue de reconstruire ses capacités dans toutes les zones où l’armée n’est pas présente », soulignant qu’il a « un objectif clair : survivre, et il y est parvenu.»
Le Yediot Ahronoth estime que les officiers supérieurs de l’état-major « devraient reconnaître que l’effort militaire dans la bande de Gaza a atteint son point d’épuisement ». et de conclure en affirmant qu’« après un an et neuf mois de tentatives répétées, il est temps pour l’armée de comprendre que cette guerre ne prendra jamais fin sans une solution politique définitive ».
Même approche constatée auprès du Maariv qui a reconnu jeudi que le changement radical qu’Israël espérait obtenir grâce à l’opération « Chariots de Gédéon » dans la bande de Gaza « reste encore loin » d’être atteint.
Durant le mois de juin, les opérations de résistance ont tué 20 soldats israéliens, selon les chiffres officiels israéliens.
Le site web israélien Ynet a révélé que deux nouveaux groupes armés affiliés au Fatah opèrent actuellement dans la bande de Gaza, avec la coordination et le soutien direct de l’armée d’occupation israélienne, dans le but d’attaquer le Hamas. Ils s’ajoutent au groupe de Yasser Abou Chabab qui dirige des gangs opérant pour le compte de l’occupation dans le sud de la bande de Gaza, notamment à Rafah.
Selon le site, l’un de ces deux nouveaux groupes opère dans la ville de Gaza, plus précisément dans le quartier de Chouja’iya, tandis que l’autre est actif dans la ville de Khan Younes, au sud de la bande de Gaza. Les forces d’occupation sont fortement déployées dans ces deux régions dans le cadre de l’opération Chariots de Gideon.
Le rapport indique qu’il y a environ un mois, des sources au sein de l’Autorité palestinienne ont informé le site web de l’arrivée imminente de deux nouveaux groupes armés dans la bande de Gaza.
Mercredi, le site web a confirmé avoir reçu des informations indiquant que l’armée israélienne « a effectivement commencé à coopérer avec ces deux groupes, dont les salaires sont versés par l’Autorité palestinienne ». Le premier groupe à Chouja’iya est dirigé par Rami Helles, un militant bien connu du Fatah qui réside dans le quartier de Tal al-Hawa, au sud-ouest de la ville, révèle Ynet selon lequel il « possède de grandes quantités d’armes et bénéficie d’une couverture et d’une protection directes de l’armée israélienne ». Le second groupe qui opère à Khan Younes est dirigé par Yasser Huneideq.
Le site suggère que l’armée israélienne « étendra probablement ce modèle de coopération avec les groupes locaux hostiles au Hamas dès que l’occasion se présentera », malgré les déclarations répétées du Premier ministre selon lesquelles « Israël ne permettra pas la création d’un Hamastan ni d’un Fatahstan à Gaza ».
Concernant le groupe de Yasser Abou Shabab lequel compterait 400 membres dans ses rangs, des sources sécuritaires israéliennes ont confié à Ynet « qu’il n’a pas réussi à étendre le projet ni à établir une véritable autorité. Ses activités restent confinées à la zone tampon près de Rafah, et il est incapable d’établir une présence réelle en dehors de celle-ci. »
Le ministère de l’Intérieur, affilié au Hamas, a publié mercredi un communiqué donnant à Abou Shabab 10 jours pour se présenter devant un tribunal, l’accusant de « trahison, d’espionnage pour le compte d’entités étrangères, de création d’une cellule armée et de rébellion armée ». Le communiqué affirme qu’il sera considéré comme un fugitif et jugé par contumace s’il refuse de se présenter.