L’armée d’occupation a annoncé avoir attaqué un site militaire à Qardaha, qui contenait des armes de l’ancien régime syrien, ajoutant qu’il a été décidé d’attaquer les infrastructures du site. Il est à noter que l’occupation israélienne a lancé une agression contre Tartous le 16 décembre. D’autres attaques visant à incapaciter l’armée syrienne avaient été menée par des vagues successives de chasseurs bombardiers. Ces raids localisés qui n’ont épargné aucune zone syrienne ont été facilités par l’effondrement du régime baasiste dirigé par Bashar al-Assad. Ce dernier a quitté précipitamment son pays vers la Russie où il bénéficie d’un « asile humanitaire ».
Le nouveau régime de transition, dirigé par Ahmed al-Charaa, leader de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), une des filiales d’Al-Qaida, a cherché par tous les moyens à rassurer l’entité sioniste sur ses intentions pacifistes. Mais les déclarations d’A. al-Charaa ne sont pas prises au sérieux par l’establishment israélien qui persiste à considérer les éléments de HTC qui ont pris le relai de l’armée syrienne comme des terroristes. Les massacres subies par la communauté druze donnent même raison à l’entité sioniste qui annonce sa pleine disposition à fournir la couverture sécuritaire à ses composantes. De là à envisager la partition de la Syrie il n’y a qu’un pas… Que bien des observateurs franchissent. Ceci est d’autant plus vrai que l’armée sioniste a grignoté nombre de localités syriennes sans pour autant que cette agression n’émeuve la communauté internationale.
A signaler que les récents propos du ministre turc des Affaires étrangères sur les évènements syriens ont soulevé une levée de boucliers en Iran.
Lors d’une interview avec la chaine qatarie al-Jazeera, Hakan Fidan a accusé l’Iran de soutenir les milices kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui contrôlent de grandes parties dans le nord-est syrien avec l’aide des Etats-Unis. Elles sont considérées par Ankara comme un groupe terroriste, et font l’objet d’attaques régulières de la part de l’armée turque et de la milice de l’Armée nationale syrienne qu’elle appuie.
« Si vous soutenez un groupe dans un autre pays pour créer le chaos, il est possible qu’un autre pays soutienne un groupe à l’intérieur de votre pays dans le même but », a mis en garde H. Fidan, après avoir affirmé que « ni les Arabes, ni les Turcs, ni les Kurdes, ni les Iraniens ne devraient chercher à dominer les autres et à créer des troubles ou des menaces ».
Durant l’entretien, le ministre turc a estimé que l’Iran avait payé un « lourd tribut » pour maintenir son influence en Irak et en Syrie, ajoutant l’avoir dit à Qassem Soleimani avec qui il était en contact pendant la guerre en Syrie.
En réponse à ces déclarations, Esmail Baghaï, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a rappelé que le rôle d’Israël s’est étrangement accru en Syrie après la chute du pouvoir Assad que son pays soutenait et l’avènement du nouveau pouvoir soutenu par la Turquie. « Quelques jours après la chute de Damas aux mains des forces soutenues par la Turquie, Israël a mené des attaques à grande échelle contre les installations et infrastructures militaires et de défense syrienne, contre les centres scientifiques et de recherche du pays, détruisant plus de 90 % d’entre eux et occupant l’intégralité du plateau du Golan. Il s’est emparé de vastes et importantes parties du territoire syrien et contrôle actuellement les sources d’eau syriennes les plus importantes et viole constamment l’intégrité du territoire syrien et la souveraineté nationale ». Et d’ajouter que « tous ces événements se sont produits sous le régime de Hayat Tahrir al-Cham, qui est soutenu par la Turquie ».
Assurant que « l’Iran a toujours soutenu la résistance, et a affronté en même temps de manière crédible les comportements illégaux et le terrorisme », il a rappelé que l’Iran a été le premier pays à condamner le coup d’Etat militaire qui a eu lieu en Turquie et a été parmi les premiers pays à saluer la décision récente du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de déposer les armes, considérant cela comme une étape importante vers le renforcement de la sécurité dans ce pays voisin.
Ebrahim Azizi, président de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du parlement iranien, a aussi répondu aux déclarations du chef de la diplomatie turc, les qualifiant d’ « impudentes » et assurant que « l’Iran a toujours mis l’accent sur la politique de bon voisinage et de respect mutuel avec les pays de la région dans le domaine de la politique étrangère ».
Selon E. Azizi « la Turquie doit savoir que l’avenir auquel elle aspire et ses rêves en Syrie ne se réaliseront pas », rappelant les propos du Guide suprême de la Révolution islamique, selon lequel « c’est la jeunesse courageuse, fidèle et révolutionnaire qui façonnera l’avenir de la Syrie ».
Le quotidien « Iran » s’est étonné de l’accusation turque à l’Iran de soutenir les groupes kurdes syriens. « Le fait de dire que l’Iran soutient les Forces démocratiques syriennes est sans fondement », a-t-il souligné dans son éditorial. « Vous ferez mieux de demander aux Etats-Unis d’arrêter leur soutien et non à l’Iran », a-t-il martelé.
En réponse aux déclarations de H. Fidan que des groupuscules ne devraient pas œuvrer contre la souveraineté d’un autre pays, il a rétorqué : « la question se pose à vous aussi : pourquoi avez-vous soutenu les groupuscules syriens de l’opposition contre le régime qui était en place en Syrie ? »
Selon Tasnim News, proche des Gardiens de la révolution, « la Turquie n’est pas apte à parler de la politique régionale de l’Iran ». Le journal a mis l’accent sur ce qu’il considère être « les fautes tactiques et stratégiques » commises par Ankara, à savoir sa politique chancelante après la chute de Mohamad Morsi en Egypte, l’assassinat de Jamal Khashoggi sur son sol, les relations avec la Russie.