«Malgré tout, les négociations sont en cours, elles se déroulent actuellement en ligne. J’espère malgré tout que cela nous mènera à un résultat positif», a relevé le maitre du Kremlin. Lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général de l’ONU , le président russe a souligné son espoir de voir les négociations de paix entre Moscou et Kiev aboutir, tandis que les combats continuent.  V. Poutine a affirmé que le round de négociations à Istanbul, en mars, avaient permis une «sérieuse avancée» car la partie ukrainienne n’avait «pas lié les exigences de sécurité, de la sécurité internationale de l’Ukraine, à une certaine compréhension des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine».
De son côté, le patron de l’ONU a affirmé sur son site avoir réitéré «la position des Nations unies sur l’Ukraine» et a discuté avec V.Poutine des plans d’assistance humanitaire et d’évacuation des civils dans les zones de conflits, notamment pour la ville de Marioupol. «Le président [russe] a donné son accord de principe à l’engagement des Nations unies et du Comité international de la Croix-Rouge dans l’évacuation des civils [du complexe industriel] d’Azovstal à Marioupol», précise le site onusien.  Le secrétaire général des Nations unies s’est aussi entretenu avec  Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères.

Selon l’AFP, A.Guterres avait envoyé le 19 avril des lettres au chef d’Etat russe et à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, afin de leur demander d’être reçu dans leurs pays respectifs. Le 24 février, la Russie avait lancé une offensive visant selon elle à «démilitariser» et «dénazifier» l’Ukraine ainsi qu’à assurer la protection des Républiques du Donbass, qui ont fait sécession en 2014 à l’issue d’un coup d’Etat, et que Moscou a reconnues.

Cette intervention est dénoncée comme une guerre d’invasion par Kiev et ses alliés et a donné lieu à de nombreuses sanctions contre Moscou. Toutefois, de nombreux Etats membres de l’ONU ont refusé de voter ces mesures punitives. Dans le contexte de ce conflit, A. Guterres a accusé la Russie de violer la charte de l’ONU en envoyant des troupes en Ukraine et plaide pour que les deux parties parviennent à un cessez-le-feu.

Par ailleurs, Ben Wallace, secrétaire britannique à la Défense, a menacé d’utiliser des armes nucléaires pour protéger l’OTAN contre la Russie. B. Wallace a noté que « certains des missiles sont sous l’eau », soulignant que « la marine britannique est prête à lancer des armes nucléaires si nécessaire ». A ses yeux, « la Russie ne doit pas oublier cela, car c’est le moyen de dissuasion le plus important et le plus puissant pour le président russe Vladimir Poutine ».
Soulignant que « l’OTAN est une alliance nucléaire », le secrétaire britannique à la Défense a également déclaré que « la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis ont également des armes nucléaires ».

Dans un entretien accordé à Times radio et cité par le Guardian du mardi 26 avril, James Heappey, secrétaire d’Etat aux Forces armées, a jugé «tout à fait légitime» que l’Ukraine s’attaque à des cibles en territoire russe afin de «perturber la logistique» de l’armée russe qui, autrement, «contribuerait directement à la mort et au carnage» sur le sol ukrainien.
Pour le responsable britannique, il ne serait «pas nécessairement un problème» que des armes livrées par le Royaume-Uni à l’Ukraine soient utilisées pour frapper des cibles au-delà de ses frontières. «Il y a beaucoup de pays dans le monde qui utilisent des équipements qu’ils ont importés d’autres pays. Lorsque ces [équipements] sont utilisés, nous avons tendance à ne pas blâmer [le pays] qui l’a fabriqué, mais à blâmer le pays qui l’a tiré», s’est-il également justifié.

Cette déclaration britannique a vivement fait réagir la Russie, dont le ministère de la Défense a tenu à souligner dans un communiqué que «l’incitation directe par Londres du régime de Kiev à commettre de telles actions, au cas où elles seraient entreprises, conduira immédiatement à une réponse proportionnée de notre part». «Comme nous l’avons dit, les forces russes se trouvent en régime d’alerte 24 heures sur 24 et sont prêtes à effectuer des ripostes à l’aide d’armes de haute précision à longue portée contre les centres de prise de décisions à Kiev», a poursuivi la Défense russe dans son communiqué. Et de conclure en renvoyant Londres à sa formulation : «Les conseillers ressortissants de pays occidentaux qui se trouvent dans les centres de décision ukrainiens à Kiev « ne seront pas forcément un problème » lorsque la Russie décidera de représailles.»

Lundi, S.Lavrov a mis en garde contre le danger réel d’une troisième guerre mondiale, dans le contexte de tensions sans précédent entre Moscou et l’Occident, en raison de l’opération militaire russe en Ukraine, qui a débuté le 24 février. « La Russie s’efforce d’éliminer le risque de conflits nucléaires, malgré les risques élevés à l’heure actuelle, et veut réduire toutes les opportunités d’aggraver artificiellement ces risques », a-t-il souligné dans une interview télévisée.

Moscou a accusé les Etats-Unis, plus tôt, de préparer de nouvelles provocations, dans le but de rendre l’armée russe responsable de l’utilisation d’armes chimiques, biologiques ou nucléaires en Ukraine. En mars, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a souligné que la Russie n’aurait recours aux armes nucléaires que s’il y avait une « menace existentielle » pour elle, et non à cause du conflit actuel avec l’Ukraine. « Tout résultat de l’opération militaire russe en Ukraine ne sera bien sûr pas une raison d’utiliser une arme nucléaire », a déclaré D. Peskov.

 

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