« Quelle coalition pour la victoire en 2024 ? » est le thème de ce séminaire qui s’est déroulé à huis clos. Des travaux se sont poursuivis vendredi soir, rien n’a filtré si l’on excepte deux résolutions rendues publiques : l’une sur « la résilience du Sénégal face à la crise mondiale », l’autre sur « la défense de la République ».
Qui sera le candidat de Benno Bokk Yakaar pour la présidentielle « décisive » pour la stabilité du pays et de la sous-région ? La coalition maintient le flou. « Notre majorité Benno est au strict respect du libre choix de son leader, le président Macky Sall, par rapport à l’échéance décisive de la présidentielle de 2024. En tout état de cause, le séminaire lance un appel pressant pour que, dans un élan de vaste rassemblement, le candidat désigné le moment venu assure le triomphe de notre camp… », a déclaré Maître Ousmane Sèye, l’un de ses responsables.
La question a longtemps été tabou, mais plusieurs membres de Benno Bokk Yakaar se sont récemment ouvertement prononcés en faveur d’un troisième mandat du président M. Sall ou plutôt d’« un deuxième quinquennat », selon eux, en vertu de la réforme de la Constitution en 2016.
Pour l’opposition, ce serait une « ligne rouge ». Alors qu’un rapport de la Cour des comptes épingle la gestion du fonds de riposte face à la pandémie de Covid, la coalition Yewwi Askan Wi – menée par Ousmane Sonko et Khalifa Sall – a annoncé un « plan d’action », dès la semaine prochaine, « pour consacrer le départ de Macky Sall du pouvoir. »
Dans son communiqué, l’opposition revient sur les évènements de ces dernières semaines pour rappeler son mécontentement : le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement, retoquée à l’Assemblée nationale, ou encore le scandale financier autour de la gestion des fonds Covid, révélé par la Cour des comptes.
La coalition revient aussi sur l’arrestation de deux députés pour violence sur une collègue de la majorité, arrestation selon eux arbitraire qui violerait leur immunité parlementaire. Ils annoncent des premières actions pour protester contre « le carnage financier révélé par la Cour des Comptes », et demander le départ du président sortant.
Un concert de casseroles est le prévu samedi 31 décembre à 20h, au moment même où le président s’adressera à la Nation. Ainsi que deux rassemblements populaires le 30 décembre et le vendredi 6 janvier. Le président sénégalais, qui est dans son second mandat, n’a pas encore dit s’il comptait briguer un troisième mandat, mais certains de ses proches se sont récemment prononcés en faveur d’une candidature. D’autres annonces sont prévues la semaine prochaine, mercredi 28 décembre, selon le communiqué, pour décliner le plan d’action jusqu’à 2024.