« Nous espérons que les pays occidentaux, qui, selon leur habitude, tentent d’instrumentaliser tels ou tels événements internes dans différents pays pour promouvoir leurs intérêts aux dépens de ceux d’autres partenaires du pays en question, ne déploieront pas cette fois-ci leurs révolutions de couleur », a-t-il indiqué. Le chef de la diplomatie russe a évoqué le fait que la Serbie avait déjà traversé ce type de crise à plusieurs reprises. Il a indiqué que Moscou suivait de près les tensions actuelles, exprimant le souhait que la situation se stabilise dans le respect de la constitution et des lois, dans un pays qu’il qualifie d’ami. Il a également insisté sur la nécessité pour les manifestants d’agir dans le cadre légal défini par la République de Serbie.
S.ï Lavrov a aussi mis en avant la disposition des autorités serbes à engager un dialogue, qu’il considère comme la seule voie légitime pour résoudre les différends internes. Le 25 juin, les manifestants ont lancé un ultimatum aux autorités, exigeant qu’elles fixent la date des élections législatives anticipées avant 22h le 28 juin, sous peine de descendre dans la rue. Le ministère serbe de l’Intérieur a indiqué que la manifestation à Belgrade avait rassemblé 36 000 participants. Six policiers et deux civils ont été blessés, et des dizaines de manifestants ont été arrêtés.
Au cours du rassemblement, des étudiants et des partisans de l’opposition ont lancé des pétards et d’autres objets sur le cordon de police installé dans le parc devant l’administration présidentielle. La police a alors utilisé des gaz lacrymogènes et des matraques pour repousser la foule et a mis en place des cordons, ce qui a poussé les manifestants à se disperser.
Ana Brnabic, présidente du Parlement et ancienne Première ministre, dénonce un basculement inquiétant. Le 28 juin à Belgrade, « les manifestants n’ont pas conclu leur rassemblement lors de la fête de Vidovdan en criant ‘Vive la Serbie !’. Ils l’ont achevé sur un appel effrayant à tuer la Serbie », a-t-elle écrit sur X, évoquant un « appel monstrueux à la guerre civile ». « Souviens-toi, Serbie », a-t-elle conclu.
