L’objectif de l’étude est de « se focaliser sur les préjugés et stéréotypes » qui légitiment des inégalités fondées sur le genre dans le milieu éducatif, avec des répercussions sur les parcours scolaires et professionnels. En foi de quoi, elle dévoile notamment la « persistance de préjugés sur la ‘nature’ physiologique des femmes », mais aussi l’émergence de « nouvelles formes de sexisme, plus nuancées ». « Ce discours intègre des éléments d’égalité pour légitimer des hiérarchies traditionnelles, les rendant plus difficiles à identifier », alerte l’ADFM.
L’ONG identifie également des stéréotypes « véhiculés dans les manuels scolaires ». Entre autres, « les espaces numériques sont identifiés comme des vecteurs majeurs de diffusion du sexisme, où les images, les influenceurs et les algorithmes peuvent amplifier les biais de genre ».
Amina Lotfi, membre du bureau exécutif de l’ADFM et de la dynamique pour une école de l’égalité, souligne que « malgré les intentions et les réformes de ces dernières décennies », le système éducatif national n’a pas encore pu faire de la pédagogie de l’égalité « un pilier central ».
Dès lors, l’étude préconise « une vision globale, claire, ambitieuse et cohérente, fondée sur le principe universel de l’égalité ». « Cette vision doit se traduire par une stratégie concrète, déclinée sur le court, moyen et long terme, avec des objectifs mesurables, des moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux, et un dispositif de suivi et d’évaluation transparent et régulier », a plaidé A. Lotfi.
Selon un communiqué de l’ADFM, ce recueil est « le fruit d’une recherche qualitative exploratoire » menée dans 13 lycées des régions de Rabat-Salé-Kénitra et de Casablanca-Settat. Ce travail a ciblé l’enseignement secondaire qualifiant (15-19 ans), vu qu’il représente « une période cruciale pour l’intériorisation des normes de genre les apprenant-e-s, les enseignant-e-s et le personnel administratif ». L’initiative s’inscrit aussi dans le cadre de la dynamique « Pour une école de l’égalité » et du programme « Génération genre », qui regroupent des responsables gouvernementaux, institutionnels, des acteurs de la société civile, ainsi que des lycéennes et lycéens, outre les partenaires internationaux.