À la demande des enquêteurs, la Cour suprême espagnole a ordonné aux autorités centrales de la Banque d’Afrique du Maroc de fournir toutes les informations concernant un compte bancaire suspecté d’être lié à ce réseau. L’enquête couvre 479 comptes bancaires répartis sur 35 institutions financières, dont 12 banques étrangères.

Ce compte possède un IBAN espagnol, car il a été ouvert à la succursale madrilène de la banque. Cependant, les investigations de la Garde civile se concentrent sur l’administration centrale de la banque au Maroc. L’ordre judiciaire stipule que « les données demandées doivent être fournies par les autorités centrales de la banque sans notifier aucune succursale ou bureau où le compte a été ouvert, ni informer le titulaire du compte ou toute partie externe, afin de préserver la confidentialité de l’enquête ».

L’unité centrale des opérations a exigé l’identification de tous les produits bancaires et financiers associés au compte, y compris les coffres-forts, susceptibles d’être au nom d’individus ou d’entités. Le compte a été ouvert en 2011 et fermé en mars 2021, quelques mois avant que J-L. Ábalos ne quitte le gouvernement espagnol.

Ce n’était pas la seule mention du Maroc dans les documents récents soumis par l’unité centrale des opérations au tribunal. Dans un enregistrement audio daté du 9 avril 2019, Koldo García, ancien conseiller de J-L. Ábalos, évoque de potentielles commissions pour l’attribution de marchés publics. Cette conversation a eu lieu seulement deux mois et demi après une visite officielle de de J-L. Ábalos au Maroc, où il représentait le Premier ministre Pedro Sánchez fin janvier 2019. Il y avait rencontré le Premier ministre marocain et cinq ministres en charge des infrastructures. Les discussions portaient sur le développement du projet de train à grande vitesse au Maroc, ainsi qu’à d’autres projets liés aux routes et autoroutes. Le ministre espagnol autour duquel de lourds soupçons pèsent avait également manifesté son intérêt pour le projet de nouvelles lignes de tramway à Casablanca, pour lequel une entreprise espagnole basée dans la région de Gipuzkoa espérait décrocher le contrat. Cependant aucun de ses projets n’a été octroyé à des entreprises espagnoles.

Comments are closed.

Exit mobile version