« Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre », dans sa version complète, est une phrase régulièrement utilisée dans les manifestations de soutien aux Palestiniens depuis le 7 octobre dernier, date à laquelle le Hamas a mené l’opération singulière baptisée « Déluge d’Al-Aqsa »..

Elle évoque un territoire palestinien allant du fleuve Jourdain à la mer Méditerranée. Le slogan fait l’objet de plusieurs interprétations.

Pour certains, il s’agit d’un appel à l’autodétermination et à l’égalité des droits entre Israéliens et Palestiniens, où à la constitution d’un Etat unique incluant Israël et les territoires palestiniens. Mais pour d’autres, le message présente un caractère radical qui rappelle le fait historique palestinien, c’est-à-dire un Etat palestinien qui engloberait toute la région occupée par Israël, exception faite du Golan syrien et des collines libanaises de Chebaa.

Le conseil de Meta créé en 2020 et qui fait autorité en matière de modération des contenus sur les réseaux sociaux du groupe, s’est saisi de trois exemples d’utilisation de l’expression sur Facebook. Dans chacun des cas, il a jugé qu’ils n’allaient pas à l’encontre du règlement de la plateforme sur les discours haineux, l’incitation à la violence, ainsi que les individus ou les organisations dangereuses. Chaque exemple contenait des « signes de solidarité avec les Palestiniens, mais pas de langage appelant à la violence ou à l’exclusion », a indiqué le conseil dans un avis publié mercredi.

Le conseil a précisé qu’une minorité de ses membres avaient considéré que la phrase devrait être interprétée par défaut comme une glorification du Hamas et de la violence « sauf à ce que le message comporte des signaux clairs du contraire ».

L’expression a « plusieurs significations », a rappelé le conseil, et « à elle seule, ne peut être comprise comme un appel à la violence contre un groupe, (…) un plaidoyer pour l’exclusion ou un message de soutien à une entité, le Hamas ».

L’Anti-Defamation League, groupe de défense des intérêts juifs, a déclaré que cette décision était « irréfléchie ». « L’utilisation de cette expression a pour effet de faire en sorte que les membres de la communauté juive et pro-israélienne se sentent en danger et ostracisés », a déclaré le groupe.

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