L’armée sioniste a reconnu que l’explosion d’un drone de la résistance libanaise a blessé, mercredi, une soldate israélienne. La police d’occupation israélienne avait annoncé la veille, mardi 9 juillet, la mort de deux Israéliens après la chute de roquettes en provenance du Liban contre le Golan syrien occupé. Selon les premières informations, les deux Israéliens ont été blessées avant de succomber suite à une roquette qui a touché leur voiture. L’armée d’occupation israélienne avait auparavant fait état de 40 projectiles tirés depuis le Liban.
Le Hezbollah a revendiqué le lancement de dizaines de roquettes contre la base israélienne de Nafah, en riposte au martyre d’un membre de la Résistance Yasser Qaranbash, suite à une frappe israélienne visant l’autoroute Beyrouth-Damas, en Syrie. Les agressions de l’occupation surviennent au moment où les opérations de la Résistance islamique au Liban se poursuivent contre les sites et les colonies israéliennes, dans le cadre du soutien à Gaza et de la riposte aux agressions israéliennes visant les villages libanais.
La Résistance a élargi, mardi 9 juillet, la portée de ses opérations vers de nouvelles colonies à une nouvelle profondeur, ce qui a été représenté par le ciblage de la colonie Yessod Hamala, située en Haute Galilée, à une profondeur de 11 km de la frontière libano-palestinienne. Ce ciblage place le front nord de la Palestine occupée sur une voie d’escalade, à travers laquelle la Résistance envoie un message à l’occupation, selon lequel toute escalade contre les villages du sud du Liban entraînera inévitablement davantage de déplacements de colons et plus de pression sur le gouvernement d’occupation.
Le Hezbollah a en outre visé, le même jour, les colonies frontalières d’Al-Manara et Metulla, ainsi que les sites Al-Raheb et Zibdin dans les fermes libanaises occupées de Chebaa.
En riposte, les avions israéliens ont lancé cinq missiles contre les hauteurs entourant la localité de Nabi Sheet, à l’est du Liban. L’aviation de l’occupation a également bombardé les environs de la localité de Hadatha, de Touline, de Bar’achit, de Kfar Kila et de Rashaya Al-Fakhar, au sud-Liban.
Le leader du Hezbollah a critiqué pour la première fois l’inaction du monde islamique face à ce qui se passe pour le peuple palestinien dans la bande de Gaza, et qualifié l’armée d’occupation israélienne comme la plus infeste du monde. Sayed H. Nasrallah a assuré par ailleurs que sur le chemin de la victoire, certains s’élèveront en martyrs. « C’est ainsi que le sang l’emporte sur l’épée. Le sang de la résistance vaincra toutes les épées ». Toutefois, et quoi qu’il adviendra des négociations en cours, il a appelé la résistance et son environnement à rester fin « prêts pour les pires éventualités quand bien nous aspirons au contraire ». plus, devait ajouter, « nous ne laisserons passer aucune agression contre le sud du Liban au cas où la guerre avec Gaza est arrêtée ».
Aux yeux du chef du Hezbollah, « si Netanyahu insiste de poursuivre la guerre il conduira son entité vers la destruction. C’est une vérité que les chiffres confirment (…) c’est l’ennemi qui vit dans cette phase ses jours les plus sombres dans son histoire et l’enquête sur l’opération du 7 octobre ont révélé ses points faibles.»
La veille, dans son discours de la troisième nuit de la décade de Achoura, Sayyed H. Nasrallah a rappelé que lors du « jour du Jugement dernier, chaque musulman aura des comptes à rendre et sera interrogé sur ce qu’il a fait pour Gaza (…) Cela fait plusieurs semaines que l’aide n’a pas été acheminée à Gaza qui risque la famine, des épidémies et des maladies. Est-il permis que cette situation perdure à Gaza ? Est-il vrai que le monde islamique ne peut rien faire pour soutenir Gaza ?», s’est-il interrogé. Et de poursuivre : « où est donc dépensé l’argent des musulmans aujourd’hui alors que deux millions de musulmans à Gaza meurent de faim ? pour qui sont entassés les chars, les avions et les capacités énormes ? »
La réaction de Tel-Aviv ne s’est pas faite attendre. « Nasrallah, si vous n’arrêtez pas de proférer des menaces et des violences et ne vous retirez pas au-delà du Litani, vous serez considéré comme le destructeur du Liban », a averti Israël Katz, ministre israélien des Affaires étrangères sur X (ex-Twitter) le 9 juillet. Un message intitulé « Un chien qui aboie ne mord pas », ciblant le patron du Hezbollah. Cet avertissement a suivi la publication d’une vidéo du Hezbollah montrant des images de drone filmant des positions militaires israéliennes présumées sur le plateau syrien du Golan occupé par Israël. Sur cette vidéo publiée sur sa chaîne Telegram War Media, la résistance détaille les différentes positions israéliennes, les sites déjà ciblés et ceux qui pourraient l’être. Le 7 juillet, le Hezbollah avait d’ailleurs annoncé avoir lancé une « attaque aérienne au moyen d’escadrons consécutifs de drones explosifs contre le centre de reconnaissance électronique et technique à longue portée » du mont Hermon, dans le Golan syrien occupé. Concernant cette opération, le parti chiite avait également précisé qu’il s’agissait de la « cible la plus haute visée » depuis le 8 octobre, à 2 230 mètres d’altitude. Selon le parti, ce centre sert à « surveiller l’est, de la Syrie à l’Irak, la Jordanie, jusqu’à la frontière iranienne ». Et abrite « du matériel électronique, d’espionnage et de renseignement, ainsi que des systèmes techniques parmi les plus avancés ».
Sur le front, Israël avait mené un énième raid en Syrie sur la route de Beyrouth à Damas. L’attaque, ciblant « une voiture appartenant au Hezbollah libanais près d’un poste de contrôle militaire de la 4e division sur l’autoroute Damas-Beyrouth dans la région de Jdeidat Yabous », a tué deux personnes, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), source controversée de l’opposition basée à Londres. L’identité de l’un des deux passagers tués dans la voiture ciblée par la frappe israélienne a été confirmée par des sources sécuritaires, contactées par L’Orient-Le Jour. Il s’agit d’un des anciens gardes du corps de Hassan Nasrallah, Hajj Abou Fadl Karanbach.
Depuis le 8 octobre, l’armée israélienne et le Hezbollah s’affrontent par le biais d’escarmouches et d’attaques ciblées sur des postes d’observation, Tsahal visant les cadres du parti chiite. Alors que les deux ennemis se sont d’abord cantonnés à des attaques ne dépassant pas un rayon de cinq kilomètres autour de la zone limitrophe, les opérations ont depuis évolué tant en intensité qu’en profondeur. Dernièrement, les dirigeants israéliens ont ouvertement menacé le Liban d’une intervention dans le sud du pays pour chasser les forces spéciales du parti chiite. Le secrétaire général du Hezbollah s’est dit prêt à toute éventualité sur le front.