Saad Eddine El Othmani, ex-chef du gouvernement marocain qui a signé les accords de normalisation entre Rabat et Tel-Aviv, a salué sur son compte X la fin du « règne oppressif » en Syrie en exprimant sa satisfaction devant l’aboutissement d’un changement sans effusion de sang, après la fuite du président déchu. S.E. El Othmani qui assumait les fonction de chef de la diplomatie marocaine du temps de la réunion à Marrakech des « Amis de la Syrie », forum dont on gardera le souvenir de la déclaration fracassante faite à l’époque par Laurent Fabius qui assura sans gêne que le front « al-Nosra fait du bon boulot », a ajouté : « Louange à Dieu, le changement s’est accompli sans verser le sang du peuple syrien, qui mérite tout le bien ».
L’ancien chef de gouvernement, a ajouté : « C’est le destin de tout tyran, peu importe la durée de son règne. Je souhaite au peuple syrien la stabilité, la construction d’institutions solides et un avenir prospère », souffle-t-il. Affirmation qui a aussi été soulignée par Abdelilah Benkirane lors d’un meeting en lançant des piques sur les dérives autoritaires qui marquent l’actualité marocaine. « L’avenir est sombre », a-t-il tenu à faire partager avec les militants de la formation islamiste venus l’écouter en l’absence de S.E. El Othmani. Ce dernier a cependant mis en garde face à l’évolution en Syrie. « Ce n’est qu’une étape ; elle sera suivie de grandes épreuves dues aux luttes des puissances mondiales dans la région, aux pressions des défis géopolitiques et aux menaces de l’occupation israélienne ». Il a également souligné l’importance de l’unité nationale : « Ces défis imposent aux Syriens de privilégier l’entente, la coopération et l’humilité pour servir les intérêts de leur patrie commune ».
Pas un mot n’a été dit à l’endroit de celui que la littérature islamiste taxe de « Boucher de Damas ». Il y a lieu de rappeler que le Président déchu n’a quitté la capitale syrienne qu’après avoir négocié les termes de la reddition pour éviter l’explosion du pays. Il n’a rien cédé ni à Israël, et derrière elle les USA, ni à la Turquie, deux puissances militaires qui ont soutenu les jihadistes pour faire basculer un pays qui faisait partie de l’axe de la résistance face à la Pax Americana.