« Lors de discussions aujourd’hui en visioconférence, il a été décidé de tenir le prochain round en présentiel en Turquie du 28 au 30 mars », a-t-il indiqué sur sa page Facebook. Une séance de négociations russo-ukrainiennes en présentiel avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, entre les ministres des Affaires étrangères, sans déboucher sur des avancées concrètes.
A la veille de cette rencontre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré, dans une interview à des médias russes, que la question de la « neutralité » de l’Ukraine, l’un des points centraux des négociations avec la Russie pour mettre fin au conflit, est « étudiée en profondeur ». « Ce point des négociations(…) est en discussion, il est étudié en profondeur », a-t-il déclaré dans cet entretien en ligne, diffusé sur la chaîne Telegram de l’administration présidentielle ukrainienne.
L’énigme « U-Pi-2 »
Parallèlement à la poursuite des opérations militaires en Ukraine, le porte-parole de la Défense russe a fait état de nouveaux faits sur l’implication du Pentagone dans le développement de composants d’armes biologiques en Ukraine. « Le ministère russe de la Défense continue d’étudier les documents reçus des employés des laboratoires biologiques ukrainiens, qui sont liés aux activités biologiques militaires secrètes des États-Unis en Ukraine », a dit le général Igor Konachenkov (Konashenkov), samedi 26 mars, en conférence de presse.
« Les experts des forces russes de protection contre les radiations et les armes chimiques et biologiques, tout en étudiant les documents, ont découvert de nouveaux faits prouvant la participation directe du département américain de la Défense au développement de composants d’armes biologiques en Ukraine », a-t-il ajouté.
Il a souligné que « les expériences susmentionnées du Pentagone ne se limitaient pas au développement d’infections dangereuses, mais comprenaient également le test de nombreux médicaments non enregistrés sur l’armée ukrainienne ».
Accusant le Pentagone de s’être mis sur cette affaire avec une société pharmaceutique privée, le général russe a assuré que dans un proche avenir, son ministère fournira des documents originaux prouvant que le projet biologique « U-Pi-2 » a été formulé et approuvé au Pentagone. « L’objectif principal de ce projet était de réaliser une analyse moléculaire d’infections endémiques particulièrement dangereuses en Ukraine ; ce travail consistait à prélever des échantillons de l’agent pathogène dans d’anciens cimetières de bétail afin d’obtenir de nouvelles souches d’anthrax », a précisé le même responsable de la défense russe.
Le même jour, Viktor Vodolatsky, premier vice-président du comité de la Douma d’État sur la CEI et l’intégration eurasienne, a déclaré que « l’enquête sur les laboratoires biologiques en cours, révélait que les enquêteurs travaillent dans des zones où des épidémies à grande échelle de tuberculose et d’hépatite » ont été enregistrées, « ce qui indique qu’elles ont été fabriquées par l’homme ».
Igor Kirillov, commandant des forces de défense radiologique, chimique et biologique de l’armée russe, a révélé jeudi 24 mars, « l’implication de structures proches de l’actuelle administration américaine dans les activités mentionnées, dont le fonds d’investissement Rosemont Seneca, dirigé par Hunter Biden », le fils du président américain actuel.
Joe Biden a démenti les accusations russes selon lesquelles les États-Unis d’Amérique seraient directement impliqués dans des laboratoires et des projets liés à la fabrication d’armes biologiques en Ukraine, malgré les documents publiés successivement par la partie russe.
La semaine dernière, la partie russe a demandé une session d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur les laboratoires américains en Ukraine, mais l’ONU a affirmé qu’elle « n’a pas le mandat ni les capacités techniques pour vérifier l’existence de programmes biologiques en Ukraine ».
Après avoir révélé le programme biologique ukrainien début mars, la Chine a déclaré que « l’activité biologique de Washington et de ses alliés dans plus de 200 laboratoires en dehors des États-Unis pose de graves risques pour la sécurité de la Russie et de la Chine ».
Le ministère chinois des Affaires étrangères a également appelé les États-Unis d’Amérique à fournir des explications sur leurs activités biologiques à des fins militaires à l’intérieur et à l’extérieur du pays, y compris en Ukraine.
Le 8 mars dernier, au lendemain des révélations russes sur les preuves d’un programme biologique militaire financé par les États-Unis en cours en Ukraine que le gouvernement de l’Ukraine s’empresse de cacher, Victoria Nuland, sous-secrétaire d’État a témoigné devant le Congrès, en disant que « l’Ukraine possède des installations de recherche biologique. Nous craignons que les troupes russes, que les forces russes ne cherchent à en prendre le contrôle. Nous travaillons avec les Ukrainiens sur la façon dont ils peuvent empêcher que ce matériel de recherche ne tombe entre les mains des forces russes si elles s’approchent. » Le jour même, le département d’État arguait que « le département de la Défense des États-Unis ne possède pas et n’opère pas de laboratoires de recherche biologique en Ukraine».
Évitant de dire qu’il a financé ces laboratoires et qu’il y collabore directement, le département indique que « la sous-secrétaire Nuland parlait de laboratoires de diagnostics et de biodéfense ukrainiens lors de son témoignage, mais ce ne sont pas des laboratoires d’armes biologiques. »
Et pourtant, le 11 mars, le Pentagone a publié une « fiche d’informations » qui présente de l’information générale sur l’Agence de défense du Pentagone pour la réduction des menaces, qui mène son Programme de réduction des menaces biologiques (BTRP) en Ukraine et ailleurs. Il y est démontré que le Pentagone est directement impliqué et a fourni près de 200 millions de dollars depuis 2005 « en appui à 46 laboratoires ukrainiens, centres de santé et sites de diagnostics ». La fiche révèle aussi que le Pentagone travaille avec le ministère de la Défense ukrainien, « fournissant des laboratoires de diagnostics mobiles pour offrir de l’aide sur le terrain en cas d’une urgence de santé publique ».
Sanctions sans effet
Sur le plan de la guerre économique, Dmitri Medvedev, ex-président russe, a déclaré, vendredi passé, que c’est totalement « stupide » de croire que les sanctions occidentales à l’encontre des entreprises russes pourraient avoir une quelconque influence sur les décisions de Moscou. Les sanctions ne feront que consolider la société russe et ne n’alimentera pas de mécontentement populaire à l’égard des autorités, selon les propos rapportés par l’agence de presse russe RIA.
L’Occident a imposé une série de sanctions à l’encontre de Russie à la suite de son intervention en Ukraine, mais un mois après le début de la guerre, le Kremlin affirme qu’il poursuivra l’assaut jusqu’à ce qu’il atteigne ses objectifs de « démilitarisation et de dénazification » de l’Ukraine. Certaines de ces sanctions visent spécifiquement des hommes d’affaires milliardaires considérés comme proches du président Vladimir Poutine.
« Posons-nous la question: est-ce que l’un de ces hommes d’affaires importants est capable d’exercer même la plus infime influence sur la position du Kremlin? Je vous le dis clairement: non, en aucune manière », a déclaré D. Medvedev. Et d’ajouter que les sondages d’opinion montraient que les trois quarts des Russes soutiennent la décision du Kremlin de mener une opération militaire en Ukraine et qu’ils étaient encore plus nombreux à soutenir le président Vladimir Poutine. Dans la foulée, il s’en est en outre pris aux Russes qui s’opposent à l’intervention russe en Ukraine. « Vous pouvez être mécontents de certaines décisions des autorités, critiquer les autorités – c’est normal. Mais, vous ne pouvez pas prendre position contre l’État dans une situation aussi difficile, car c’est de la trahison. »