« Le gouvernement ne peut pas commenter cette affaire qui est entre les mains de la justice. Le pouvoir exécutif n’est pas autorisé à commenter le travail du pouvoir judiciaire », a laconiquement soutenu jeudi 9 novembre, Mustapha Baïtas, porte-parole de l’Exécutif.

La réaction de ce responsable n’est pas sans rappeler sa réponse, le 31 août dernier, à une question portant sur le meurtre, au large de Saaidia, de deux concitoyens  par l’armée algérienne. « Traditionnellement, ces questions entrent dans les compétences de la justice », s’est-il contenté de soutenir.

La semaine dernière une source marocaine autorisée avait indiqué, sous couvert d’anonymat, que les attaques sur Smara « n’ont pas ébranlé la sérénité des autorités marocaines qui, dans l’attente des résultats de l’enquête ne font pas de commentaire sur le processus judiciaire » en cours.

Les séparatistes s’agitent en Espagne

Face à cette situation, force est de souligner que le Polisario a choisi de commémorer à sa manière les accords tripartites du 14 novembre 1976, conclus entre le Maroc, la Mauritanie et l’Espagne. Le Front séparatiste organise, le 12 novembre à Madrid, une marche pour réclamer « l’indépendance du Sahara occidental ». La mobilisation est déjà lancée sur les réseaux sociaux, où les principales figures du mouvement séparatiste en Espagne appellent à la participation.

Tesh Sidi, députée pro-Polisario de la coalition d’extrême gauche Sumar, s’est engagée dans la campagne. « Les droits humains et le droit international sont respectés pour tous. La seule solution à l’occupation du Sahara occidental est la décolonisation, et elle relève de la responsabilité de l’Etat espagnol. Rendez-vous ce samedi à la manifestation contre les accords tripartites illégaux de Madrid », a-t-elle soutenu sur la plateforme X (ex-Twitter).

Le ramdam des séparatistes coïncide avec les tractations politiques qui ont court en Espagne pour favoriser la ré-investiture du leader du PSOE à la tête de l’Exécutif.  Les socialistes et les indépendantistes catalans du Parti Junts, que dirige Carles Puigedemont, ex-président de la Catalogne, ont conclu un accord, jeudi, qui rapproche davantage Pedro Sánchez d’une majorité gouvernementale.

Le document fait l’impasse sur la question du Sahara occidental. Les indépendantistes catalans ont, en revanche, obtenu un engagement du PSOE à répondre favorablement à leurs principales revendications, dont une amnistie au profit des activistes catalans condamnés pour « séparatisme », comme Puigedemont, et l’organisation d’un référendum d’autodétermination ainsi que la reconnaissance de la Catalogne comme une nation.

Avec cet accord, P. Sánchez renforce ses chances d’être investi Premier ministre, probablement la semaine prochaine. Sa candidature proposée par le roi Felipe VI compte déjà l’adhésion de 178 députés, dont les 7 sièges de Junts à la Chambre des représentants. Pour  rappel, l’accord de gouvernement scellé entre le PSOE et Sumar, du 24 octobre, avait fait l’impasse sur la question du Sahara.

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