Les meurtres indiscriminés se succèdent dans la bande de Gaza occupée, assure l’armée sioniste, à hauteur de 70%. La veille dimanche, plus de 81 martyrs en 24 heures, l’armée israélienne bombarde avec une folie hystérique partout dans la bande de Gaza, surtout les maisons et les tentes des déplacés. Dans le nord, notamment à Jabalia, et dans les quartiers al-Zaytoun, Chouja’iya et al-Touffah de Gaza-ville où les raids aériens et les bombardements d’artillerie se relayaient. Et dans le sud notamment sur les tentes à Khan Younes et les zones d’al-Mawasi à Rafah. 422 personnes ont été blessées, précise le ministère de la Santé à Gaza. « La plupart d’entre eux sont grièvement blessés et ne tardent pas à succomber en raison d manque d’équipements médicaux en raison de l’interdiction israélienne », a averti Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.

Il a détaillé pour l’AFP 7 frappes aériennes menées par des drones ou des avions de chasse ayant fait un total de 35 morts dimanche, dont 9 enfants (3 à Jabalia, dans le nord du territoire, et 6 à Gaza-ville). Sur les réseaux sociaux les images de ces enfants sont de plus en plus nombreuses. Des enfants blessés dans un raid israélien sur le quartier al-Sabra à Gaza-ville où il y a eu 4 martyrs dont une enfant.

Le directeur de l’hôpital al-Chifa a en outre mis en garde contre la hausse des cas d’enfants qui meurent de faim, assurant que leur chiffre s’élève désormais à 66. « Une catastrophe sanitaire imminente menace toute une génération d’enfants de Gaza qui souffrent de malnutrition et de déficience immunitaire » a-t-il averti. James Smith, médecin urgentiste américain qui a servi à Gaza, a indiqué de son côté que « la mort des nourrissons est due à une politique préméditée » de l’occupation israélienne.

Une première enquête indépendante sur le nombre de morts dans la bande de Gaza donne des chiffres supérieurs à ceux fournis par le ministère de la Santé à Gaza. L’étude, publiée sur le serveur de prépublication medRxiv la semaine dernière, indique « qu’environ 84 000 personnes ont été tuées entre octobre 2023 et début janvier 2025 », plus de la moitié étant des femmes âgées de 18 à 64 ans, des enfants ou des personnes de plus de 65 ans. Les dernières statistiques du ministère de la Santé, publiées le 25 juin, ont fait état de 56 200 martyrs. Cependant, certains mettent en doute l’exactitude de ses chiffres d’autant plus que la guerre a progressé et les centres médicaux sur lesquels le ministère s’appuie pour ses données de mortalité ont été endommagés.

Condamnant les crimes atroces, le ciblage des enfants par la faim, les pilonnages et les massacre qui violent le droit international, le Hamas a assuré que « l’occupation commet ses crimes parce qu’elle sait qu’elle a l’abri de toute responsabilité, grâce à la couverture que lui fournit Washington qui est complice de ces crimes. »

L’armée d’occupation par la voix de son porte-parole arabophone Avichai Adrei a donné l’ordre d’évacuer 17 régions au nord de Gaza et sommé les habitants de se rendre à al-Mawasi à Khan Younes, quoique cette région est désormais bondée et fermée. Comme elle a assuré avoir liquidé Hakam al-Issa qu’elle a qualifié être « l’un des fondateurs du Hamas et le dernier cadre de son commandement suprême de sa branche armée les Brigades al-Qassam » et ce lors d’un raid sur ce quartier. Son martyre a été confirmé par des médias palestiniens qui ont indiqué qu’il était membre du Conseil militaire des Qassam et a été tué vendredi 27 juin.

Selon le site d’information Quds News, il est considéré comme le pionnier du système de formation militaire des Brigades al-Qassam et l’un des fondateurs de ses académies militaires et de renseignement. Il a ensuite supervisé l’élaboration de plans de défense complets et contribué à la planification d’opérations offensives majeures. Il a joué un rôle déterminant dans l’introduction de diverses expertises scientifiques et techniques dans le domaine de la formation, formant des milliers de résistants sous sa tutelle. Connu sous le patronyme Abou Omar al-Souri, il avait juré qu’il ne sortira jamais de Gaza que pour aller au paradis, selon Quds News. Son épouse et son petit-fils ont été tués avec lui.

A signaler que le principal fonds de pension de Norvège, distinct du fonds souverain, a annoncé lundi s’être désengagé des groupes américain Oshkosh Corporation et allemand Thyssenkrupp, accusés de fournir à l’armée israélienne des armements qu’elle utilise dans le génocide en cours contre la bande de Gaza. Le fonds KLP reproche à Oshkosh Corporation de continuer à vendre à Israël des camions que l’armée israélienne transforme ensuite en véhicules blindés de transport de troupes, et à Thyssenkrupp d’avoir convenu, avant le début de la guerre à Gaza, de livrer des corvettes et des sous-marins à la marine israélienne.

« Il incombe aux entreprises une obligation autonome de diligence afin d’éviter de contribuer à des violations des droits humains fondamentaux et du droit humanitaire », a souligné Kiran Aziz, responsable des investissements responsables au sein de KLP, citée dans un communiqué. Les deux sociétés ont été exclues en vertu du critère de KLP relatif à la « vente d’armes à des Etats impliqués dans des conflits armés et utilisant ces armes d’une manière constituant des violations graves et systématiques des règles du droit international dans les conflits ».

Le fonds dit avoir mis l’accent sur le fait que les deux groupes coopéraient de longue date avec l’armée israélienne et que leurs livraisons avaient continué après le déclenchement de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023. « Le transfert d’armes et de munitions à Israël peut constituer de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, et exposer les Etats au risque de complicité dans des crimes internationaux, y compris, possiblement, le génocide », avaient mis en garde des experts de l’ONU le 20 juin 2024. KLP, qui gérait pour 97 milliards d’euros d’actifs au premier trimestre, a donc cédé ses parts dans Oshkosh Corporation et Thyssenkrupp qui pesaient respectivement 19 et 10 millions de couronnes (1,6 et 0,9 million d’euros).

Le fonds souverain de la Norvège, plus gros fonds souverain au monde avec environ 1.637 milliards d’euros d’actifs, est quant à lui sous pression pour lui aussi se désinvestir davantage des entreprises accusées d’aider Israël à poursuivre sa guerre génocidaire contre Gaza et la colonisation en Cisjordanie occupée.

La Cisjordanie bouillonne

Le Shin Bet, le service de sécurité intérieur de l’occupation israélienne, a déclaré dimanche avoir démantelé un réseau de la résistance à al-Khalil (Hébron) en Cisjordanie occupée. Dans un communiqué, il a accusé ses éléments d’appartenir aux Brigades al-Qassam, branche armée du Hamas. Il s’agit du réseau « le plus vaste mis au jour depuis dix ans », affirme le Shin Bet, qui précise avoir arrêté 60 suspects dans cette opération, menée au cours des trois derniers mois dans une opération conjointe avec l’armée et la police.

Dix cellules distinctes composaient ce réseau, selon le communiqué, qui révèle également l’existence d’une « cache souterraine » utilisée pour stocker des équipements de combat et héberger « des fugitifs recherchés par les autorités » de l’occupation israélienne.

Le Shin Bet précise avoir saisi 22 armes de différents types, 11 bombes manuelles et des équipements pour confectionner des engins explosifs. Il dit avoir « résolu l’enquête sur une attaque à l’arme à feu perpétrée (…) il y a 15 ans dans laquelle quatre Israéliens ont été tués ». Parmi les résistants arrêtés figure Abdel Karim Abou Romouz, un ex-détenu. L’occupation lui attribue l’opération de Bani Naïm en 2010 qui avait coûté la vie à 4 colons. Les résistants arrêtés auraient planifié l’opération du tunnel au sud de la ville sainte d’al-Qods en novembre 2023 au cours de laquelle un soldat israélien a été tué.

Selon le site d’information palestinien Quds News, chaque cellule a suivi une tactique selon laquelle chaque opération de résistance paraissait comme étant « une initiative individuelle » alors qu’elle est le fruit de décisions organisationnelles bien planifiées prises par un réseau invisible. le site assure que la plupart des personnes arrêtées sont des ex-détenus. Parmi ceux qui ont été arrêtés figure aussi Mohammad Jamal al-Natcha (67 ans), député du Conseil législatif palestinien et accusé d’être à la tête de ce réseau. Dirigeant du Hamas en Cisjordanie occupée, il a passé 20 années de sa vie, entre 1988 et 2017, dans les prisons israéliennes dont 9 en tant que détenu administratif. Sa dernière arrestation remonte à mars 2025.

« Ils ne nous ont pas permis de lui rendre visite ni même à ses avocats. Nous recevons des informations de la part des organisations des détenus mais nous ne savons pas la vérité. Nous savons seulement que quelque chose d’atroce lui est arrivé pendant l’interrogatoire », a dit son épouse Ahlam al-Chaarawi. Selon le Bureau médiatique des détenus, ce que al-Natcha a subi équivaut à une tentative de liquidation sous le couvert de l’enquête. Lors de son arrestation, il a été emmené à la prison d’Ofer où il a subi un interrogatoire musclé sans aucune ligne rouge. Il a par la suite été transféré à l’hôpital Hadassa puis à la prison de Ramla. Souffrant d’une hémorragie cérébrale aiguë et de déficience rénale il est tombé dans le coma. Il ne souffrait d’aucune maladie avant son arrestation, assure le Bureau médiatique des détenus.

Les attaques israéliennes se sont multipliées en Cisjordanie, bien avant la guerre à Gaza, avec l’avènement du gouvernement de coalition d’extrême-droite où des ministres prônent l’extension des colonies et la confiscation des zones régies par l’Autorité palestinienne. Les attaques de colons, armés par le ministre de la Sécurité Itamar ben Gvir, contre les biens, les terres et les personnes sont passées de 1197 en 2022 à plus de 2400 en 2023, selon l’Observatoire Shireen qui documente et dénonce les crimes et les violations de l’occupation israélienne contre le peuple palestinien. En 2024, elles ont atteint les 2971. Il y a eu plus de 200 martyrs parmi les Palestiniens entre janvier et octobre 2023.

Mais les violences israéliennes ont explosé en Cisjordanie après le 7 octobre et le chiffre des martyrs palestiniens est passé à 945 . Ils ont été tués soit par l’armée israélienne ou par des colons, selon le ministère palestinien de la Santé. Dans le même temps, au moins 35 Israéliens, dont des soldats, y ont péri dans des attaques palestiniennes ou dans des opérations militaires, selon les chiffres officiels israéliens.

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