En ouvrant le bal, Fathia El Moudni, maire Rniste de Rabat, a insisté sur le respect du cadre légal entourant les opérations d’expropriation visant à élargir et créer de nouvelles voies urbaines. « Le plan d’aménagement de la ville a été réalisé conformément à la loi, en englobant des biens appartenant à toutes les catégories sociales, riches comme pauvres, et en touchant les cinq arrondissements de la capitale », a-t-elle tenu à préciser.
Revenant sur le quartier de l’Océan, où des habitants dénoncent des pressions pour vendre leurs biens, l’édile a réfuté toute expropriation forcée. « Ce qui se passe à Sania Gharbia n’est pas une opération d’expropriation, mais bien une transaction entre vendeurs et acheteur, qui est l’État, conclue d’un commun accord, avec un prix négocié entre les parties », a-t-elle expliqué. Plus, elle a défendu le respect des procédures légales dans l’opération, pourtant réfutée par les habitants et leurs soutiens, précisant que « le Conseil de la ville agit conformément à la loi 12.90 relative à l’urbanisme et à celle encadrant les expropriations pour cause d’utilité publique ».
Sans déciller, abordant le dossier du relogement des habitants de Sania Gharbia, l’édile a répondu en affirmant que le quartier comptait des habitations vétustes ne respectant pas les normes de sécurité et d’hygiène. Elle a précisé que les résidents concernés, y compris les locataires, avaient été indemnisés. « L’opération a commencé en décembre dernier et les habitants concernés ont été relogés, y compris ceux qui étaient en situation précaire », a-t-elle déclaré.
Des témoignages de riverains, invités par la mairie, ont été présentés pour illustrer la légitimité de l’opération. Certains ont confirmé avoir cédé leurs biens à l’État en toute transparence et sans contrainte. Sauf que, et c’est là un hic non négligeable, la parole n’a pas été donnée à ceux qui refusent de vendre en dépit des pressions auxquelles ils sont soumis, notamment par le pacha. « Dans un État de droit, la loi prime sur toute autre considération », a seriné la maire. Elle a ensuite accusé certaines parties de propager des informations erronées pour instrumentaliser la colère des habitants. « Il ne faut pas exploiter les souffrances des citoyens pour des intérêts politiques. Non à la surenchère, non aux calculs politiciens aux dépens du bien commun », a-t-elle ajouté tout en appelant les Rbatis à « se mobiliser pour l’intérêt général ».
Sur le plan d’aménagement, la maire a défendu un projet structurant, visant à moderniser Rabat et à en faire une capitale aux standards internationaux. « Nous nous préparons à accueillir des événements sportifs mondiaux. L’extension et la création de nouvelles routes sont cruciales pour améliorer la circulation et éviter la congestion dans les rues de Rabat », a-t-elle souligné. Elle a également mis en avant l’impact positif de ces transformations sur le rayonnement de la capitale. « Rabat n’est plus seulement une capitale administrative, c’est aussi une destination touristique, un pôle d’investissement et une ville verte et culturelle. Ces projets bénéficient à toute la région, y compris Salé et Témara, en générant de nouveaux emplois », devait-elle faire valoir.
Nul besoin de rappeler à ce stade que l’on est loin de toute approche traduisant l’inclusion de la population cible, au rang de victime actuellement, à la gestion des affaires de leur ville. La communication municipale atteint le degré zéro en faisant grand cas de l’assentiment des concernés et du vecteur d’exclusion charrié par la vulgate de l’UTILITE PUBLIQUE. Autant dire que c’est au forceps que la requalification de nombre de quartiers de la capitale sera réalisée.