L’IRES vient de publier la dixième édition de son enquête sur la réputation du Maroc dans le monde. Réalisée entre mars et avril 2024, cette étude démontre des avancées notables pour le Royaume, qui a gagné quatre places dans le classement des 60 pays les plus réputés, se hissant désormais à la 30e position. Cette progression, bien qu’encourageante, révèle également un bilan contrasté, où les forces s’accompagnent de faiblesses qui entravent l’attractivité économique et académique du pays.
La méthodologie « RepCore Nations », adoptée depuis 2022, a permis d’évaluer la réputation du Maroc à travers cinq dimensions clés : qualité institutionnelle, qualité de vie, niveau de développement, facteur humain, et éthique et responsabilité. Malgré un score global qui reste en deçà de 50 points sur 100, la montée de l’indice de réputation externe indique une tendance favorable, surtout après les défis rencontrés en 2023.
Les résultats révèlent que la perception du Maroc est particulièrement positive dans des pays comme l’Australie, l’Allemagne, les États-Unis et le Royaume-Uni, où des attributs tels que la sympathie de la population et la qualité de vie sont largement reconnus. Cependant, la réputation du pays souffre encore d’une perception mitigée en matière de développement et d’éthique, ce qui constitue un frein à son attractivité.
Parmi les projets phares qui pourraient rehausser l’image du Maroc figure l’Initiative Royale pour l’Atlantique. Ce projet, qui vise à renforcer les relations entre le Maroc et ses partenaires africains du Sahel, bénéficie d’une perception positive, mais souffre d’un déficit de notoriété dans des régions clés, notamment en Europe et en Amérique du Nord. Les experts soulignent qu’une communication plus ciblée et efficace pourrait transformer cette initiative en un véritable levier d’influence pour le Maroc.
Malgré ses atouts, le Maroc doit surmonter des défis importants liés à son image institutionnelle. Les évaluations concernant l’éthique, la transparence et les droits de l’Homme restent peu favorables. Ces lacunes compromettent non seulement la réputation du pays, mais aussi son potentiel d’attraction dans des domaines comme l’investissement, l’éducation et le travail. Le rapport met en évidence un écart entre la perception touristique du Maroc et celle de son environnement économique et académique, un déséquilibre qui nécessite des efforts soutenus pour être résolu.
Les recommandations de l’IRES se focalisent sur la nécessité de construire une « marque Maroc » forte et unifiée, intégrant toutes les initiatives sectorielles. Une telle démarche devrait s’accompagner de réformes structurelles visant à renforcer la transparence, à promouvoir les droits de l’Homme et à améliorer le climat des affaires. L’accent est également mis sur la diplomatie culturelle d’influence, afin de faire briller l’image du pays à l’international et de maximiser son soft power.