Ce baromètre cherche à fournir des statistiques fiables sur la réinsertion des mineurs détenus au Maroc et à contribuer à garantir la protection des mineurs en général et des mineurs hors la loi en particulier, pour un Maroc digne de ses enfants. La recherche de terrain, appuyée sur la méthodologie de l’enquête statistique, a concerné 200 mineurs détenus au sein des établissements pénitentiaires au Maroc, soit 25% de la population de mineurs en détention, répartis entre les centres de réforme et d’éducation d’Aïn Sebaâ à Casablanca et de Benslimane.
Abdellatif Reffoua, président de l’OMP, a mis en avant les grands efforts déployés par le Maroc au cours des dernières années pour la réforme du système carcéral et pénal, saluant la volonté des autorités pour l’amélioration des conditions matérielles, morales et humaines des détenus. Après avoir mis en valeur les apports et les facilités prodigués par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion et la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, il a indiqué que ce rapport fournit des statistiques et des chiffres importants pour mesurer le niveau de réinsertion des mineurs détenus.
Outre la jurisprudence en la matière et les études réalisées, les conclusions du baromètre vont contribuer, selon A. Reffoua, à la mise en place d’une stratégie nationale intégrée dans le domaine de la réinsertion et la lutte contre la récidive. Cet effort va être renforcé par la réalisation de trois baromètres dans le cadre du projet « Agir pour un accès égalitaire aux droits et pour l’amélioration des conditions de détention » cofinancé par l’Union européenne, en vue de mesurer le niveau de réinsertion des mineurs détenus sur la base de données récentes en la matière, à travers l’identification d’éléments permettant la réinsertion de près de 25% des mineurs détenus, en plus de présenter des statistiques fiables autour de ce phénomène au Maroc, a-t-il relevé.
Le baromètre s’est appuyé, lors de l’enquête de terrain menée en septembre 2022, sur des éléments relatifs au parcours pénal, aux conditions de détention, à la communication avec le monde extérieur et aux risques de maltraitance des mineurs. Cette enquête a aussi porté sur l’accès à la justice et à la défense et les programmes de réinsertion au profit de cette catégorie.
Ce rapport, qui s’inscrit dans le cadre de la continuité des travaux de l’OMP en la matière, intervient après la publication en 2020 d’une première étude sur « la préparation à la réinsertion des mineurs en détention », qui a présenté une analyse critique de la justice pénale des mineurs et du cadre légal de leur réinsertion, a documenté la réalité de la réinsertion sur la base d’un échantillon de mineurs détenus et sortants et a évalué les pratiques par les différents opérateurs en la matière.