Selon le Wall Street Journal, W. Burns, patron de la CIA, a effectué une visite inopinée cette semaine à Riyad pour discuter avec les responsables saoudiens de la coopération en matière de renseignement. Lors d’une rencontre avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, W. Burns s’est plaint que Washington se sentait « pris au dépourvu » par les mesures prises par Riyad pour rétablir les liens avec l’Iran et la Syrie, faisant l’objet des sanctions de l’Occident. Il a exprimé la frustration des États-Unis d’être exclus des évolutions de la région.
A rappeler que les chefs de la diplomatie d’Iran et d’Arabie saoudite ont convenu jeudi à Pékin, capitale chinoise de travailler ensemble afin d’œuvrer à « la sécurité, la stabilité et la prospérité » au Moyen-Orient.
Cette rencontre intervient moins d’un mois après la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays qui devraient rouvrir leurs ambassades respectives d’ici mi-mai, et mettre en œuvre des accords de coopération économique et de sécurité. Les hauts diplomates iraniens et saoudiens ont également exprimé
leur gratitude envers Pékin pour avoir accueilli cette réunion.
Certains experts estiment que cela annonce une accélération du déclin de l’influence US au Moyen-Orient, de l’ascension de la Chine en tant que puissance mondiale.
Washington a réagi au rapprochement irano-saoudien avec scepticisme, disant qu’il attendrait de voir les résultats. Mais Téhéran et Riyad se sont montrés sérieux quant à la reprise des relations, et le président iranien Ebrahim Raïssi a accepté une invitation du roi saoudien.
Les commentaires de W. Burns contredisent la position officielle de Washington selon laquelle l’Arabie saoudite l’a tenue informée de ses pourparlers avec l’Iran en vue de rétablir les relations diplomatiques. « Les Saoudiens nous ont tenus informés de ces discussions qu’ils avaient, tout comme nous les tenons
informés de nos engagements », a déclaré le mois dernier le porte-parole de la Maison-Blanche, John Kirby.
Autre changement de politique étrangère, Riyad a également pris des mesures pour rétablir les liens avec Damas, malgré l’opposition de Washington. Le royaume devrait inviter le président syrien Bachar Assad à un sommet de la Ligue arabe en mai. Selon des informations, Faisal ben Farhan, ministre
saoudien des Affaires étrangères, devrait se rendre en Syrie dans les prochaines semaines pour remettre personnellement une
invitation officielle au président Assad.
La dernière visite de W. Burns en Arabie saoudite intervient alors qu’il s’est forgé une réputation d’émissaire de la Maison Blanche pour les missions de politique étrangère sensibles.
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