Toutefois, cette confiance se fait bien plus discrète pour les institutions politiques. En effet, seulement un quart des Marocains déclarent avoir confiance dans le Parlement, marquant une faible adhésion envers cette institution législative. Une tendance similaire se retrouve vis-à-vis des conseils locaux, qui ne suscitent la confiance que de 22 % de la population. Quant aux partis de la majorité et au gouvernement, ils affichent également un taux de confiance de 22 % chacun.
Les données d’Afrobaromètre révèlent par ailleurs une augmentation significative de la confiance des Marocains dans leur système judiciaire. Entre 2011 et 2023, cette confiance a grimpé de 27 points de pourcentage, plaçant le Maroc en tête des pays africains en termes de progression de la confiance des citoyens envers leur justice. En revanche, la confiance dans le Parlement n’a évolué que de manière marginale, avec une hausse limitée à seulement deux points durant la même période.
Cette étude qui a coiffé 39 pays africains établit qu’en moyenne, les Africains ne font confiance qu’à trois principales institutions : les leaders religieux, qui jouissent d’un taux de confiance de 61 %, l’armée, et les leaders traditionnels. À l’échelle continentale, la confiance envers le Parlement a enregistré une baisse notable de 19 points de pourcentage.
L’étude met également en lumière certaines disparités : les taux de confiance sont globalement plus élevés dans les zones rurales que dans les zones urbaines. De plus, les citoyens africains les plus modestes affichent une méfiance accrue envers les institutions de l’État, telles que le Parlement, les partis politiques et les conseils locaux, par rapport aux citoyens plus aisés.
Enfin, Afrobaromètre observe que, dans la majorité des pays africains, les leaders religieux et traditionnels jouissent d’une confiance supérieure à celle des institutions étatiques. L’institution militaire reste la seule structure publique à bénéficier de la confiance de la majorité des citoyens africains, malgré le rejet massif d’un gouvernement militaire. Afrobaromètre avertit que cette érosion de la confiance envers les institutions pourrait progressivement affaiblir leur légitimité sur le continent.