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Putsch au Soudan : Lorsque Hemetti bat sa coulpe

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Au Soudan, le général Mohamed Hamdan Daglo dit « Hemetti », numéro 2 de l’actuel pouvoir, a regretté dimanche que le coup d'État militaire d'octobre 2021 ait « ouvert la porte au retour » de figures de l'époque Omar el-Béchir, président du pays déchu en 2019. Des déclarations qui interviennent durant des tractations entre la junte et les partis politiques en lien avec la formation d'un gouvernement civil.

Au Soudan, le général M. Hamdan Daglo reconnaît des « erreurs » liées au coup d’État militaire d’octobre 2021. Dans un discours fait dimanche, le numéro 2 de l’actuel pouvoir soudanais a déploré que le dernier putsch a permis le retour d’anciennes figures du régime d’Omar el-Béchir, renversé en 2019. Cette déclaration de celui que l’on surnomme « Hemetti » intervient alors que le Soudan s’enfonce dans une grave crise politique depuis que les militaires ont chassé les civils du gouvernement de transition.

C’est au siège des RSF, les Forces de soutien rapide dont il a le commandement, que le général Hemetti a admis avoir commis « des erreurs ». « La dernière date du 25 octobre 2021 », soit le jour du coup d’État militaire contre les autorités civiles de transition. Le numéro 2 du Conseil de souveraineté, l’organe exclusivement militaire qui dirige le pays, estime que le dernier putsch « a ouvert la porte au retour » des caciques de l’époque O. el-Béchir. En effet, de nombreuses figures écartées durant la période de transition civile occupent à nouveau leurs postes.

Cette sortie du chef paramilitaire arrive en pleines tractations entre la junte et les partis politiques sur la mise en œuvre de l’accord-cadre signé en décembre 2022 qui doit déboucher sur la formation d’un gouvernement civil. Mais le processus traîne en longueur alors que la rue conteste cet accord depuis sa signature et que la situation économique s’aggrave dans le pays.

Auparavant, il avait fait aussi des déclarations identiques. « Le putsch d’octobre a échoué. Nous avons échoué à amener le changement. La situation n’a fait qu’empirer », a déclaré « Hemetti » depuis El Geneina, au Darfour. Des propos qui tranchent par leur franchise, mais qui sont loin d’être innocents, car depuis longtemps le chef des forces de soutien rapide (RSF) façonne son image de leader et de faiseur de paix. « Hemetti » dirige depuis 2013 les paramilitaires accusés de crimes sanglants au Darfour durant la guerre civile, et de multiples exactions au fil des années dans le pays. « Je n’ai pas pour ambition de me présenter aux élections. Mais si on voit que le Soudan se dirige vers le gouffre, on sera là, on fait partie du peuple soudanais », a-t-il ainsi confié, dévoilant pour la première fois des ambitions politiques.

Or depuis des mois, « Hemetti » soigne ses relations publiques et sa stature. Il est officiellement parti s’installer au Darfour pour sceller des accords de réconciliation entre tribus arabes et non arabes. Il s’est engagé à payer de sa poche des compensations pour les familles de victimes. Il a aussi promis la création d’un fonds spécial pour garantir le retour des déplacés.

Certains estiment qu’avec son influence et sa fortune, il représente un candidat sérieux alors que d’autres le méprisent…

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