La remise de cette distinction est prévue lundi 2 juin 2025, à l’amphithéâtre du Centre Hospitalier de Thuir, en région Occitanie. Annonçant cette consécration, la romancière s’est déclarée « immensément émue » d’autant que c’est « le premier et seul prix octroyé par des personnes souffrant de troubles psychiatriques, sur l’initiative du centre hospitalier ».
« J’ai eu l’incroyable chance de faire des rencontres bouleversantes à l’occasion de cette sélection. J’en suis extrêmement reconnaissante et émue. La santé mentale est d’une importance capitale dans nos intimités et pour le vivre ensemble. Parlons-en, mettons-la en avant et célébrons la littérature qui montre, chaque jour, que ce sont les fêlures qui laissent passer la lumière », a écrit l’autrice sur ses réseaux sociaux.
Imprimé en 2024, « Souviens-toi des abeilles » met en avant Anir, un enfant de dix ans. Il « aime les aigles qui font de grands cercles près des nuages et les histoires que lui raconte son grand-père, surtout celles qui concernent le rucher du Saint — le plus ancien rucher collectif du monde —, perché sur un flanc de montagne du Haut Atlas ». Le petit garçon, « sous la chaleur écrasante du sud du Maroc, apprendra à s’occuper des abeilles et à aimer cette terre rouge, aride, de plus en plus silencieuse ». Mais les légendes de son village et l’obsédante berceuse de sa mère cachent un lourd secret de famille.
Livrant un récit profond, Z. Mekouar aborde ici des thématiques liées aux droits humains, à dimensions globales, à hauteur d’enfant et d’une actualité saillante. Le lecteur est amené vers une réflexion sur l’environnement, les dérèglements climatiques, les questions de l’exploitation dans la précarité extrême, ainsi que du leg générationnel des biens collectifs en temps de déperdition des écosystèmes. Pour ce faire, la romancière a choisi d’ancrer son récit fictif dans l’espace réel du rucher d’Agadir, un site soutenu par le Maroc pour un classement à l’UNESCO.
Dans son premier opus, « La Poule et son cumin » (éd. JC. Lattès), la romancière a traité de la question des libertés individuelles, de l’émancipation et des injonctions sociales, le rapport au corps et l’égalité. Dans ce deuxième, elle aborde notamment des dimensions de la vulnérabilité des plus jeunes, entre autres stigmates qui illustrent les conséquences accumulées de la pauvreté.
Créé en 2011, le prix Folire est le fruit d’un partenariat entre le Centre méditerranéen de littérature et le Centre hospitalier de Thuir. Son objectif est de « permettre aux personnes souffrant de troubles psychiatriques de couronner la qualité littéraire d’un récit ou d’un roman d’un auteur francophone ».