Un bombardement de missiles par l’armée syrienne sur des sites terroristes à Idlib a provoqué un certain nombre de morts parmi les jihadistes de Hayaat Tahrir al-Sham près du rond-point Al-Siyasa, au centre de la ville d’Idlib.

Hayaat Tahrir al-Sham a évacué ses positions sur la place de sécurité et fermé le siège de ce qu’il appelle le Gouvernement du Salut dans le bâtiment du gouvernorat après son évacuation. Les ambulances appartenant à Hayaat Tahrir al-Sham ont transporté les terroristes blessés vers les hôpitaux de campagne d’Ibn Sina et d’al-Majd dans la ville d’Idlib.

Auparavant, les bombardements aériens syro-russes ont repris sur les positions du Parti islamique du Turkistan dans la plaine d’Al-Ghab, au nord-ouest de Hama et dans la campagne occidentale d’Idlib.

Les raids se sont concentrés sur une colline près de la ville de Qarqour dans la plaine d’Al-Ghab, au nord-ouest de Hama, ainsi que sur des sites autour de la ville de Jisr al-Shughur, à l’ouest d’Idlib. Une frappe aérienne russe a bombardé un convoi de Hayaat Tahrir al-Sham alors qu’il quittait la ville d’Idlib en direction de la prison centrale.

Les défenses aériennes de l’armée syrienne ont traité un drone au-dessus de Homs dans la région d’Al-Waer, notant que le drone survolait la zone où se trouve l’hôpital militaire de Homs.

L’armée syrienne a lancé des bombardements d’artillerie et de missiles, visant principalement les quartiers généraux du Parti Turkestan et de la Brigade des migrants, à Jéricho, Jisr al-Shughur, Idlib, Binnish et Sarmin, en réponse à l’attaque terroriste qui a visé l’armée. On soupçonne ces deux factions qui possèdent la technologie des drones.

Selon des informations propres à la télévision satellitaire alMayadeen, des pièces de drones avancés « ont été transférées aux deux factions il y a trois mois, et c’est la France qui leur a fourni cette technologie ».

Jeudi, des organisations terroristes armées ont ciblé la cérémonie de remise des diplômes des officiers du Collège militaire à Homs, à l’aide de drones transportant des munitions explosives. Selon le dernier bilan annoncé par le ministère syrien de la Santé, le nombre des martyrs de l’attentat terroriste de Homs s’élève à 89 martyrs, dont 31 femmes et 5 enfants, tandis que 277 ont été blessés.

Terrain miné

A rappeler qu’au bout de plus de douze ans d’un conflit sanglant impliquant tout un conglomérat de pays, occidentaux et arabes, la Syrie s’est retrouvée morcelée en zones d’influence, bien que le pouvoir ait repris le contrôle d’une grande partie du territoire national avec l’appui de ses alliés russe et iranien.  Durant les premières années du conflit qui a éclaté en 2011, les forces gouvernementales ont perdu la majorité du territoire au profit des factions d’opposition, des combattants kurdes, puis des jihadistes de Daech (EI).

L’intervention russe en 2015 a changé la donne et, avec l’appui de Moscou et le soutien militaire de l’Iran et du Hezbollah libanais, le pouvoir contrôle désormais environ les deux tiers du pays.

Damas, Alep, Hama et Homs, dont l’académie militaire a été visée par une attaque de drones, sont les principales villes tenues par les forces gouvernementales soutenues par des combattants pro-iraniens afghans, pakistanais et irakiens. L’Iran affirme ne pas avoir de forces sur le terrain mais seulement des conseillers militaires. Selon Moscou, plus de 63.000 militaires russes ont servi dans la campagne syrienne, mais il n’est pas clair combien de soldats y sont encore présents. La Russie dispose de deux bases militaires dans l’ouest syrien : une base aérienne à Hmeimim et une base navale au port de Tartous.

En 2012, les milices kurdes ont annoncé la mise en place d’une « administration autonome » dans les zones qu’ils contrôlent dans le nord et l’est du pays, après le retrait des forces du régime d’une grande partie de ces régions sans affrontements. Les combattants kurdes, soutenus par Washington, ont progressivement élargi les zones sous leur contrôle après de violents combats les opposant à Daech. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les kurdes mais qui comprennent des factions arabes et chrétiennes syriaques, ont été le fer de lance de la lutte contre l’EI. Elles contrôlent près de 25% du territoire syrien, dont la province de Hassaké (nord-est) et Raqa, ancienne « capitale » de l’EI.

Les forces US sont déployées dans le cadre de la coalition internationale anti-EI à travers plusieurs bases situées dans les zones contrôlées par les Kurdes. Elles maintiennent notamment une base sur le champ pétrolier d’Al-Omar, le plus grand de Syrie, et sur le champ gazier de Conoco. Elles sont également présentes dans le sud, sur la base stratégique d’al-Tanf, près des frontières jordanienne et irakienne.

Depuis 2016, la Turquie, soutenue par des factions syriennes qui lui sont fidèles, a lancé plusieurs opérations militaires dans le nord de la Syrie, ciblant notamment les combattants kurdes. Les forces turques et les factions pro-Ankara contrôlent une bande frontalière s’étendant de Jarablous, au nord-est d’Alep, à Afrine, au nord-ouest. Plus à l’est, elles contrôlent également une autre zone frontalière de 120 kilomètres. Les factions pro-Ankara, qui ont formé une « Armée nationale syrienne », comprennent d’anciens combattants de groupes d’opposition.

Le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham contrôle la dernière poche d’opposition armée dans le nord-ouest de la Syrie sur une grande partie de la province d’Idleb et des territoires limitrophes des provinces d’Alep, de Hama et de Lattaquié. La moitié de ses trois millions d’habitants sont des déplacés ayant fui les régions reconquises par le pouvoir. D’autres factions moins influentes sont présentes dans cette enclave, dont des groupes jihadistes affaiblis, comme le Parti islamique du Turkestan (TIP), qui comprend des combattants majoritairement issus de la minorité musulmane ouïghoure de Chine.

Après avoir contrôlé de vastes zones en Syrie et en Irak en 2014, Daech a subi des défaites successives dans les deux pays jusqu’à perdre tous ses territoires en 2019. Si quatre dirigeants de l’EI ont été tués depuis, ses membres repliés dans le vaste désert syrien continuent de mener des attaques sanglantes contres des civils et de harceler les forces du régime et les forces kurdes dans le vaste désert syrien.

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