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Présidentielles au Liban : Le parlement échoue à choisir le successeur de M. Aoun

Le Parlement libanais, réuni mercredi n’est pas parvenu à élire un président de la République. C’est la deuxième fois que les députés tentent en vain de choisir un successeur à Michel Aoun, dont le mandat s’est achevé le 1er novembre 2022.
Le parlement échoue à choisir le successeur de M. Aoun

On charge le Hezbollah et ses alliés d’avoir provoqué un défaut de quorum au second tour de l’élection présidentielle de mercredi matin. Au premier tour, le quorum a pu être assuré grâce à la présence des 128 députés, soit plus des deux tiers requis par la Constitution.

Jihad Azour, ex-ministre des Finances et haut cadre du Fonds monétaire international (FMI), soutenu par les partis chrétiens, a obtenu 59 voix. Ce score est cependant loin des 86 votes nécessaires pour être élu dès le premier tour. Son rival le leader maronite du Nord-Liban, Sleimane Frangié, appuyé par le Hezbollah et ses alliés, a obtenu 51 voix. Pour le Courant patriotique libre, qui s’est rangé lors de cette échéance du côté des adversaires du Hezbollah, l’objectif est atteint : montrer à son ancien allié chiite que la candidature de S. Frangié n’est pas viable vu qu’il a obtenu moins de voix que son rival.

Cette séance au résultat connu d’avance s’est déroulée dans un climat de polarisation aigue. Son issue pourrait aggraver les divisions entre les acteurs politiques et, par conséquent, prolonger la vacance à la présidence de la République qui dure maintenant depuis plus de sept mois. Comme elle pourrait, au contraire, initier un dialogue interlibanais pour s’entendre sur un candidat de compromis accepté par les deux camps.

La précédente élection présidentielle au Liban avait duré, rappelle-t-on, deux ans. Il avait fallu 46 sessions parlementaires pour parvenir à un compromis entre les différents camps de la classe politique libanaise.

Le Parlement libanais a échoué une nouvelle fois à élire un président, ce mercredi 14 juin, aucun des deux candidats en lice, S. Frangié, ancien ministre soutenu par le tandem Amal-Hezbollah, et l’ancien ministre des Finances n’obtenant le nombre suffisant de voix. Au premier tour, J. Azour, a obtenu 59 voix contre 51 voix pour son concurrent, l’ancien ministre S. Frangié. Tout candidat a besoin de 86 voix pour être élu au premier tour.

S. Azour, responsable du FMI et ancien ministre des Finances dans le gouvernement de Fouad Siniora, éclaboussé dans plusieurs affaires. L’une d’entre elles concerne l’évaporation de 11 milliards de dollars des dépenses publiques. F. Siniora a été accusé de les avoir décaissés sans documents légaux. On reproche aussi à J. Azour des politiques financières d’impôt qui ont eu des séquelles sur les couches les plus défavorisées et qui sont derrière la crise qui a éclaté en 2019. Il a fait partie de ceux qui ont suivi une politique d’endettement du Liban sous couverture des conférences de donations.

 « Le président ne peut être choisi que par consensus », a affirmé avant la séance Hassan Fadlallah, député du Hezbollah. « Nous allons voter en faveur de Frangiyé, vu qu’il adopte un plan politique claire capable d’assurer tous les Libanais. Nous n’imposons rien aux autres et nous ne voulons pas qu’ils nous imposent » un candidat, a-t-il ajouté.

Pour cet acteur politique, « le candidat Frangiyé est capable de communiquer avec tous les Libanais et avec l’étranger… Tous ceux qui se sont accordés pour le vote en faveur de l’autre candidat ont uniquement pour objectif d’écarter Soleiman Frangiyé ».  Et de conclure : « Nous ne pourrons pas bâtir un pays avec les différends ».

Hussein Haj Hassan, autre député du Hezbollah, a affirmé après le vote que « le Liban doit élire un président le plus tôt possible, insistant sur la nécessité de parvenir à une entente nationale et d’un véritable dialogue pour parvenir à l’élection d’un président ».

Même son de cloche pour le député Tony Frangié, fils de Sleimane qui a écrit sur Twitter que « toutes les contradictions ont convergé… Regardez à quoi cela a abouti ! Rien ne peut remplacer l’ouverture et l’unité face à la haine, l’élimination et la division. C’est ce qu’a confirmé le résultat de la séance d’aujourd’hui représentant la victoire de cette voie… ».

S. Frangié a de son côté remercié les députés qui l’ont choisi, ainsi que le Président Berri, affirmant que « leur confiance est un dépôt ».

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