Au total, huit candidats sont en lice avec le journaliste Christian Zurita qui a remplacé le candidat F. Villacicencio. Un remplacement de dernière minute. Le Conseil national électoral (CNE) a effectivement pris son temps, comme si la situation était ordinaire alors que l’assassinat d’un candidat est de toute évidence extraordinaire.
De plus, le parti de la Révolution citoyenne de l’ancien président Rafael Correa a contesté la candidature de C. Zurita et a demandé au CNE de l’invalider, au motif que le candidat aurait été inscrit à un autre mouvement politique que celui pour lequel il se présente. Au passage, cette demande prouve que la candidature de C. Zurita les inquiète, en particulier si se produit ce que l’on appelle l’effet de deuil, c’est-à-dire une adhésion provoquée par le traumatisme de l’assassinat de son confrère.
Le Conseil a donc rejeté la demande d’invalidation et dans la foulée a voté à l’unanimité pour l’inscription de la candidature de C. Zurita. Ce dernier est donc officiellement candidat alors qu’il ne reste que 24 heures pour la fin de la campagne électorale. Son mouvement Construye [« Construit » en français, NDLR] a aussitôt publié un message sur Twitter (X) : « Comme le disait Fernando : « Il faut maintenant choisir entre la patrie et la mafia ». » On saura dimanche si ce message a été suivi d’effet.
Le candidat autochtone Yaku Pérez, écologiste de gauche, avocat, se présente pour la deuxième fois après avoir tenté ses chances en 2021. Cet activiste au long parcours espère bien être au second tour du scrutin pour pouvoir, entre autres, s’attaquer aux causes de la délinquance : « Jamais, nous n’avons vu auparavant une telle spirale de violence. Et c’est ainsi que nous allons participer au processus électoral. Nous espérons surtout que la fraude de 2021 ne se répète pas. Espérons aussi que la personne qui gagnera le fera en transparence et légitimité. La politique criminelle nous dit qu’il faut s’attaquer aux causes de la délinquance. »
Pour le candidat autochtone, il ne faut pas uniquement anéantir les délinquants, mais il faut s’attaquer à la machine qui les fabrique : « Il y a eu un assassinat qui était répréhensible à tout point de vue. Personne ne devrait vivre cette tragédie. Nous connaissons déjà les assassins, mais nous devons savoir qui en sont les auteurs intellectuels, et qu’ils en paient les conséquences pour que les crimes ne restent plus jamais impunis. »