« J’ai transmis ce jour à Madame la procureure de la République de Paris le signalement pour le délit d’apologie du terrorisme concernant les propos de Madame Zineb El Rhazoui tenus lors d’un entretien avec le journal Nouvelle Aube publié le 4 octobre dernier », a-t-il annoncé dans un message publié mardi sur le réseau social X.

Ce signalement intervient en réaction à son positionnement dans le cadre de la guerre menée par Israël sur la bande de Gaza. Dans son interview à Nouvelle Aube, la journaliste s’était refusée à condamner l’attaque du 7 octobre et avait affirmé qu’elle considérait qu’il « n’y a pas de civils en Israël » puisque « tout le monde est colon » et « arrive pour coloniser une terre qui ne lui appartient pas ». Elle avait par ailleurs qualifié Gaza de « camp de concentration » et dénoncé « des crimes contre l’humanité ».

« Non je ne condamne pas le 7 octobre parce que je n’ai pas vu ceux qui somment tout le monde dans les médias français, à condamner le 7 octobre, je ne les ai vus à aucun moment condamner la colonisation, l’occupation, les bombardements massif de civils, l’assassinat des enfants, les violences sexuelles », avait-elle martelé.

Pour rappel, Z. El Rhazoui a bénéficié d’une couverture médiatique et d’une mise en avant politique pendant de nombreuses années pour promouvoir une vision restrictive de la laïcité et s’attaquer frontalement à la visibilité de l’Islam en France et à ce qu’elle qualifiait « d’islam politique ».

Après l’attaque du 7 octobre 2023, elle a opéré un radical changement de positionnement en dénonçant sans relâche les crimes commis par Israël, et revenant sur ses propos à l’encontre des musulmans et pour lesquels elle présente désormais ses excuses.

Elle est, dès lors, devenue « persona non grata » dans les médias français et des décorations qui lui avaient été décernées lui ont elle été retirées par des collectivités territoriales qui avaient pourtant fait d’elle un symbole de la liberté d’expression et d’une prétendue lutte contre l’obscurantisme.

Il y a lieu de rappeler que le groupe LFI (La France insoumise) à l’Assemblée nationale estime que « la réponse de la France n’est absolument pas à la hauteur de l’horreur de ce qui est en train de se passer » à Gaza et au Liban, a fait savoir sa présidente, la députée Mathilde Panot, au cours d’une conférence de presse tenue mardi matin. Celle-ci a fait état de son « horreur face aux images insoutenables » montrant « des personnes qui ont été tuées par l’armée de Netanyahu, brulées vives dans des tentes alors qu’elles étaient en train de dormir ».

La députée souligne, par ailleurs, que « le bombardement du Liban continue » alors que la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) « a été visée trois fois, ce qui montre une volonté de Netanyahu de viser ces forces onusiennes avec 5 Casques bleus qui ont été blessés ». Plus, « nous assistons toujours à un génocide en cours à Gaza, à une poursuite de la colonisation en Cisjordanie, et à des bombardements du Liban sud et de Beyrouth qui sont absolument insupportables », a-t-elle détaillé avant d’énumérer plusieurs dates importantes dans le positionnement du président Emmanuel Macron.

M. Panot a, en effet, mentionné le fait que le 9 novembre 2023, E. Macron a pour la première fois « parlé de cessez-le-feu ». avant d’enchainer que « le 22 mai 2024 c’est la première fois qu’Emmanuel Macron dit que la reconnaissance de l’Etat de Palestine n’était pas un tabou, et le 6 octobre 2024, il a dit qu’il fallait faire un embargo sur les armes à l’encontre de Netanyahu et de son gouvernement, pour les forcer à arrêter et à aller vers un cessez-le-feu ». Elle assure à ce propos que « depuis ces paroles, rien n’a été fait » et considère que « la voix de la France n’est crédible que lorsqu’elle dit quelque chose et qu’elle le fait ».

« Nous demandons toujours la reconnaissance de l’Etat de Palestine, qui je le rappelle, a été votée dans cette Assemblée en 2014. Nous demandons toujours, pour aller là-aussi vers le cessez-le-feu, un embargo immédiat sur la vente d’armes et de composants. Nous demandons toujours la suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël ainsi que des sanctions économiques à l’encontre de monsieur Netanyahu et je le redis, il n’est pas possible de laisser monsieur Netanyahu continuer de cette manière et je crois que c’est notre humanité commune qui est en jeu », a-t-elle conclu.

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