Annonçant ce départ, le Washington Post a estimé que ce nouveau départ d’un officiel du département d’État – plusieurs ont quitté leurs fonctions récemment – s’expliquait par le fait qu’A. Miller avait perdu ses illusions face au refus opposé par le président Joe Biden d’adopter une ligne plus dure à l’égard d’Israël, dans le contexte du conflit qui oppose l’État juif au Hamas au sein de l’enclave côtière.

Néanmoins, un responsable de premier plan du département d’État, dont le travail porte en grande partie sur la question d’Israël, a confié au Times of Israel que la démission d’A. Miller devait, au final, davantage interpeller Tel-Aviv que Washington.

L’homme, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, a noté qu’A. Miller était respecté au sein de l’État juif et qu’il soutenait les relations bilatérales américano-israéliennes. « Il est indubitable que la démission d’Andrew devrait activer le signal d’alarme à Jérusalem. Si le gouvernement israélien crée un environnement où même des gens comme lui prennent la décision de partir, c’est qu’il y a des choses qu’il fait vraiment très mal », a-t-il dit.

Un autre officiel du département d’État qui s’est, lui aussi, exprimé sous couvert d’anonymat a rejeté cette affirmation : « Ce n’est pas la vérité. Andrew a démissionné purement pour des raisons personnelles ».

Il a fait la différence entre le départ d’A. Miller et celui des autres employés du département d’État qui avaient expressément cité leur désaccord avec le soutien apporté par l’administration Biden à Israël dans le contexte de la guerre. « Les démissions antérieures avaient concerné des subalternes, pas des gens qui, de manière générale, étaient en charge de portefeuilles dotés d’une influence particulière sur la politique au Moyen-Orient. Andrew, d’un autre côté, était un responsable du département d’État de premier plan qui se consacrait complètement aux problématiques israélo-palestiniennes », a-t-il continué, tout en reconnaissant que c’était la Maison Blanche qui avait le plus de contrôle s’agissant de la politique mise en œuvre dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

L’officiel de premier plan du département d’État a souligné la vidéo qui a été diffusée mardi par Benjamin Netanyahu, dans laquelle il accuse les États-Unis d’avoir gardé des livraisons d’armes à destination d’Israël. Il a fait remarquer que c’était une telle conduite qui amenait l’État juif à perdre le soutien des voix les plus nuancées au sein de l’administration. « Ceux d’entre nous qui, à de hauts niveaux de l’administration, constatons bien ce qui est, de fait, notre politique et qui entendons le Premier ministre Netanyahu complètement fausser ce que nous savons être notre politique – c’est quelque chose de profondément frustrant et c’est mauvais pour Israël », a-t-il commenté.

Les États-Unis ont rejeté avec force l’accusation lancée par B. Netanyahu, insistant sur le fait qu’une seule livraison de bombes de grande puissance avait été suspendue jusqu’à présent, les autres ayant lieu au rythme initialement prévu. Le Premier ministre a encore amplifié ses critiques vendredi sans pour autant préciser quelles livraisons auraient été reportées.  « Le Premier ministre Netanyahu œuvre activement à créer un plus grand fossé encore entre les États-Unis et Israël, ce qui amène des personnalités comme Andrew à avoir le sentiment qu’elles n’ont d’autre choix que de démissionner », a poursuivi le responsable.

De hauts responsables américains ont promis à une délégation de responsables israéliens en visite à Washington cette semaine que si une guerre globale éclatait entre Israël et le Hezbollah, l’administration Biden serait pleinement prête à soutenir son allié, selon un reportage diffusé par CNN.

Plusieurs responsables israéliens, dont le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer et le conseiller à la sécurité nationale Tzachi Hanegbi, ont participé dernièrement à une série de réunions à Washington avec des responsables de l’administration Biden tels que le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, le secrétaire d’État Anthony Blinken et le coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient Brett McGurk. Ces mêmes sources ont déclaré avoir discuté d’un large éventail de sujets, notamment de la situation dans la « zone frontalière », d’un cessez-le-feu à Gaza et des négociations sur les otages.

CNN a indiqué que les responsables américains craignent sérieusement que si une guerre globale éclate, le Hezbollah pourra dominer les défenses aériennes d’Israël dans le nord, y compris le système de défense aérienne tant vanté Dôme de fer. Un haut responsable de l’administration US a déclaré que les responsables américains et israéliens ont discuté lors de réunions cette semaine de «moyens hors du commun » pour tenter de « faire baisser la tension » le long de la soi-disant Ligne bleue qui sépare le Liban et la Palestine occupée.

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