Selon le narratif de l’Exécutif, la morasse budgétaire pour l’année 2025 s’articule autour de priorités réalistes et complémentaires visant à répondre aux différents défis économiques et sociaux, et ce, à la base des résultats et acquis obtenus durant la première moitié du mandat gouvernemental, et conformément à des orientations garantissant la continuité, afin de poursuivre le renforcement des piliers de l’État social et du modèle économique et financier national.
Dans son exposé, la ministre a indiqué également que le gouvernement a fixé, dans le cadre du PLF 2025, quatre priorités phares à savoir, “la poursuite du renforcement des piliers de l’Etat social”, “la consolidation de la dynamique de l’investissement et de la création d’emplois”, “la poursuite de la mise en œuvre des réformes structurelles” et “la préservation de la soutenabilité des finances publiques”.
N. Fettah a souligné que l’élaboration du PLF 2025 intervient dans un contexte mondial marqué par une grande incertitude, en raison de la succession des crises climatiques, de l’augmentation des tensions géopolitiques et de leurs répercussions économiques, estimant que le taux de croissance mondial ne devrait pas dépasser 3,2% au cours des années 2024 et 2025, tandis qu’une légère hausse de la croissance est attendue dans la zone euro (0,9% en 2024 et 1,3% en 2025).
Au niveau national, a-t-elle poursuivi, ce projet de loi est élaboré dans un contexte caractérisé par une baisse de l’inflation à 1,1% à fin août dernier, grâce aux efforts déployés par l’Exécutif pour soutenir les prix et les intrants agricoles. La ministre a également avancé que l’économie nationale devrait enregistrer une croissance de 3,3% d’ici la fin de 2024, portée par la dynamique soutenue du secteur non agricole, dont la valeur ajoutée augmenterait de 3,7% après une hausse de 3,5% en 2023. Cette dynamique, a-t-elle ajouté, permettra de réduire le déficit budgétaire à environ 4% en 2024 après avoir atteint 5,4% en 2022 et 4,3% en 2023, notant que cette amélioration est attribuée à la poursuite de l’augmentation des recettes fiscales qui ont enregistré une progression de 23,9 Mrds DH à fin septembre dernier, soit +11,9% par rapport à la même période en 2023.
Par ailleurs, N. Fettah a précisé que compte tenu des évolutions du contexte national, ainsi que de la conjoncture économique des principaux partenaires commerciaux du Royaume et de leurs répercussions sur la dynamique de l’activité économique nationale, le gouvernement vise à atteindre une croissance de 4,6%, sous l’hypothèse d’une inflation limitée à 2%, d’une hausse de la demande extérieure, hors phosphates et dérivés, de 3,2%, d’une récolte céréalière de 70 millions de quintaux (Mqx) et d’un prix moyen du gaz butane à 500 dollars/tonne.
Investissement et emploi
Lors de son grand oral devant les élus de la nation, la ministre a indiqué que ce PLF a pour objectif de consolider la dynamique de l’investissement et de la création d’emplois. À cette fin, l’Exécutif veillera, à travers le PLF 2025, à consacrer ce parcours en continuant d’intervenir pour traiter les répercussions des différentes crises et leurs impacts sur les entreprises et l’emploi, d’une part, et sur l’élaboration de politiques économiques visant à rehausser les niveaux de croissance, d’autre part. La ministre a, dans ce sens, fait savoir que le gouvernement s’orientera vers l’adoption d’un nouveau modèle de croissance économique, axé davantage sur l’augmentation de la productivité et une meilleure répartition de l’investissement, en favorisant une contribution plus forte du secteur privé et en renforçant la résilience de l’économie nationale grâce à une base de production plus diversifiée et génératrice d’emplois.
Cette orientation, a-t-elle expliqué, sera concrétisée par la poursuite de l’opérationnalisation de la Charte de l’Investissement et de la mise en œuvre de la feuille de route sur l’environnement des affaires. À cet égard, l’accent sera mis sur le renforcement de la position du Maroc au sein des chaînes de valeur mondiales, en activant le nouveau système de soutien à l’investissement, a précisé N. Fettah, ajoutant que le gouvernement continuera à activer les mécanismes de gouvernance liés au suivi de l’écosystème de l’investissement, en particulier par la création d’un observatoire national de l’investissement, la consolidation de la réforme des centres régionaux d’investissement et la mise en œuvre des différentes mesures relatives à l’accélération du processus d’approbation et de mise en œuvre des projets d’investissement. Et de relever que parmi les priorités établies par le gouvernement dans le domaine de l’investissement, figure le renforcement de l’effort d’investissement public pour atteindre 340 Mrds DH dans le cadre du PLF 2025.
Pour ce qui est de l’emploi, la ministre a affirmé qu’il constitue une priorité absolue pour le gouvernement dans la deuxième moitié de son mandat. À cet égard, elle fait savoir que le gouvernement veillera à réaliser une étude approfondie des données du marché du travail et des problématiques liées à l’emploi en général, afin d’élaborer une feuille de route politique réaliste à même d’accélérer l’absorption du chômage chez les jeunes et de leur offrir la possibilité de contribuer au développement. Aussi, signale-t-elle, plusieurs mesures seront mises en place, réparties sur trois axes selon une approche intégrée et multidimensionnelle visant à soutenir l’emploi, grâce à la mobilisation d’un budget estimé à 14 Mrds DH en 2025. Et de détailler que le premier axe a pour but de stimuler la dynamique d’investissement, en particulier dans les secteurs pourvoyeurs d’emploi, tandis que le deuxième axe se focalisera sur l’augmentation de l’impact des programmes actifs de promotion de l’emploi et le renforcement du soutien pour améliorer le système de formation en alternance
Le troisième axe, lui, sera consacré aux mesures visant à atténuer les répercussions de la sécheresse sur l’emploi en milieu rural et à réduire la perte d’emplois agricoles. Au volet de la gestion des ressources en eau, la ministre a indiqué que le gouvernement s’efforcera d’accélérer la mise en œuvre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027. Il s’agit notamment de poursuivre la construction de 15 grands barrages, de programmer les travaux de construction de 3 nouveaux barrages, d’accélérer la réalisation des grands projets de transfert d’eau entre les bassins hydrauliques, ainsi que de mettre en œuvre une feuille de route pour les projets de dessalement d’eau de mer, tout en se concentrant sur la gestion de la demande en eau, son économie et sa mise en valeur. Pour ce faire, le gouvernement a mobilisé un budget de 18 Mrds DH dans le cadre du PLF 2025.