Selon les nouvelles données publiées par le « Programme des Nations Unies pour le développement » en collaboration avec l’Université d’Oxford, environ 6,4 % de la population marocaine souffre de pauvreté multidimensionnelle, ce qui signifie qu’ils manquent de besoins essentiels dans des domaines tels que la santé, l’éducation et le niveau de vie. Cet indice mesure la pauvreté de manière plus large que le simple revenu, reflétant plusieurs dimensions qui affectent la qualité de vie et l’avenir des individus.
L’indice de pauvreté multidimensionnelle du Maroc est de 0,027, ce qui signifie que l’intensité de la pauvreté parmi les plus démunis est relativement faible par rapport à d’autres pays. Néanmoins, les chiffres révèlent qu’environ 42 % des Marocains sont exposés aux affres de la pauvreté, en raison de divers facteurs tels que la détérioration des niveaux d’éducation, la faible qualité des soins de santé, et les défis liés à la fourniture des besoins de base dans de nombreuses régions du pays, notamment dans les zones rurales et marginalisées. Les données recueillies à partir d’enquêtes menées entre 2017 et 2018, confirment qu’environ 2,3 millions de personnes dans le pays vivent dans des conditions de pauvreté multidimensionnelle.
Le rapport souligne que, malgré l’amélioration relative, la pauvreté au Maroc demeure une question nécessitant une attention urgente et des réformes globales, car des améliorations dans les domaines de la santé, de l’éducation et du niveau de vie pourraient être la clé pour briser le cycle de la pauvreté multidimensionnelle dans le pays. Dans cette optique, le gouvernement marocain doit renforcer ses politiques de développement et veiller à ce qu’elles atteignent les populations les plus vulnérables afin d’assurer un avenir plus durable et équitable.
Il convient de noter que l’indice de pauvreté multidimensionnelle mesure la pauvreté à travers trois dimensions principales, à savoir la santé, l’éducation et le niveau de vie, présentant ainsi une image globale de la pauvreté qui va au-delà des simples données économiques traditionnelles. Le même rapport repose sur des données issues de 112 pays et de plus de 1.350 sous-régions, ce qui en fait l’un des rapports les plus complets sur la pauvreté mondiale.
À l’échelle mondiale, le rapport établit un lien entre la pauvreté et les conflits violents, en s’appuyant sur les données du Programme d’Uppsala sur les conflits (UCDP). Il indique que les pays en proie à des conflits ont tendance à enregistrer des valeurs plus élevées de l’indice de pauvreté multidimensionnelle. Cela représente un défi majeur pour le Maroc, malgré sa relative stabilité par rapport à certains pays voisins. Cependant, les disparités continues entre les zones urbaines et rurales s’imposent en tant que question urgente nécessitant des solutions durables.
Le rapport montre que les conflits prolongés, comme en Afghanistan, peuvent considérablement aggraver la pauvreté, inversant ou ralentissant les progrès dans la réduction de celle-ci. Dans le cas du Maroc, bien qu’il n’y ait pas de conflit à grande échelle, la pauvreté multidimensionnelle continue de poser des défis au développement, en particulier dans les zones rurales où les ménages manquent de services de base et vivent sous aux rythmes des pressions économiques constantes.