Depuis mercredi dernier, de violents bombardements et des tirs d’armes à feu visent les campements de personnes déplacées dans la région d’Al-Mawasi, dans la zone côtière où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens. La « pause tactique » qui a fait jazzer l’establishment israélien, non informé par la décision du commandement militaire en manœuvre génocidaire dans l’enclave palestinienne, n’a été que de courte durée.
L’armée israélienne contrôle toujours la frontière entre Rafah et l’Egypte et les combats de rue et les bombardements israéliens n’ont pas faibli à Rafah et dans plusieurs secteurs du centre du territoire, selon des témoins et la défense civile.
Des combats opposaient soldats israéliens et combattants palestiniens dans le quartier saoudien, dans l’ouest de Rafah, sous les bombardements et les tirs d’artillerie, selon les Brigades d’Al-Qods, branche armée du Jihad islamique. Des témoins ont aussi raconté que plusieurs véhicules militaires étaient entrés dans le quartier saoudien, appuyés par des tirs de drones et de chars. Les Brigades Al-Aqsa, du Hamas, s’activent aussi dans la zone.
La campagne génocidaire menée par l’entité sioniste a fait 37.431 martyrs dans la bande de Gaza, majoritairement des civils, selon un bilan diffusé jeudi par le ministère de la santé de Gaza. Le communiqué ajoute que 85 653 personnes ont été blessées depuis le 7 octobre 2023. Chiffres qui restent provisoires au regard de la difficulté rencontrée par les soignants à parvenir aux victimes de la barbarie israélienne encore sous les décombres.
Barbarie dévoilée
L’ONU a fait état ce mercredi 19 juin « de sérieuses inquiétudes » sur le respect du droit de la guerre par l’armée d’occupation israélienne, dans une enquête menée sur six bombardements « emblématiques » contre la bande de Gaza l’année dernière qui ont fait au moins 218 martyrs. « L’obligation de choisir des moyens et des méthodes de guerre qui évitent ou, à tout le moins, minimisent dans toute la mesure du possible les dommages causés aux civils semble avoir été systématiquement violée lors de la campagne de bombardements d’Israël », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire aux droits de l’homme.
Le Haut-Commissariat onusien a publié mercredi une évaluation de six attaques « emblématiques » menées l’année dernière par l’armée d’occupation israélienne à Gaza, « qui ont entraîné un nombre élevé de morts parmi les civils et une destruction généralisée de biens civils, soulevant de sérieuses inquiétudes au regard du droit de la guerre, aux principes de distinction, de proportionnalité et de précaution », souligne un communiqué.
Par ailleurs, l’enquête de l’agence américaine Associated Press, publiés lundi 17 juin, a montré que l’agression israélienne contre la bande de Gaza a conduit à l’effacement des registres civils de lignées palestiniennes entières, et parfois de quatre générations d’une même famille (générations entre 20 et 30 ans). L’enquête a révélé que l’agression israélienne contre la bande de Gaza est sans précédent, sous toutes ses formes (aérienne, terrestre et maritime), car elle tue des familles palestiniennes entières. Elle a identifié au moins 60 familles palestiniennes, dans chaque famille environ 25 personnes ont été tuées entre octobre et décembre 2023, qui a été la phase la plus sanglante et la plus destructrice de la guerre, qui en est maintenant à son neuvième mois.
L’enquête a rapporté de nombreux résultats, dont le plus marquant est que de nombreuses familles n’ont presque plus personne pour documenter le nombre de morts (martyrs), et des milliers de personnes ne peuvent pas identifier tous leurs morts (martyrs) car beaucoup d’entre eux sont encore sous les décombres.
L’AP a également analysé 10 raids israéliens, parmi les plus meurtriers, entre le 7 octobre et le 24 décembre 2023, qui ont fait plus de 500 morts.
Parmi les plus touchées figurent la famille Al-Mughrabi, dont plus de 70 membres ont été tués lors d’une seule frappe aérienne israélienne en décembre 2023, et la famille Abu Al-Naja, dont 50 membres ont été tués lors des raids d’octobre 2023. La famille Daghmush a également perdu au moins 44 membres, lors d’un raid contre une mosquée, et ce nombre total est passé à 100 après quelques semaines. Et puis au début du printemps, plus de 80 membres de la famille Abu al-Qumsan avaient aussi été tués.
Les résultats de l’analyse ont indiqué que les dix frappes ont principalement touché des immeubles d’habitation, des maisons et des refuges où parents, enfants et grands-parents se rassemblaient en quête de sécurité. Il n’y avait aucune cible militaire claire ni aucun avertissement direct à l’intention des personnes à l’intérieur et, par conséquent, la famille Salem a perdu au moins 270 membres.
Concernant la façon dont ces chiffres affectent l’avenir palestinien, l’agence américaine a relevé que « la mort de nombreuses familles palestiniennes se répercutera sur de nombreuses générations et affectera des lignées entières. »
Appel au monde
Le Hamas a appelé la communauté internationale à opter pour des mesures immédiates afin de venir en aide à la population de la bande de Gaza. Le régime sioniste commet la punition collective atroce contre les civils innocents en imposant un siège total à la bande de Gaza et en fermant les points de passage, a rapporté la chaîne qatari Al-Jazeera. Le Hamas a souligné que le régime sioniste continue d’utiliser la famine comme une arme de guerre dans la bande de Gaza.
Le Hamas a ajouté que « le régime sioniste poursuit sa guerre criminelle de famine dans la bande de Gaza. La communauté internationale doit prendre des décisions immédiates pour aider la population de la bande de Gaza. »
Par ailleurs, le bureau d’information du gouvernement de Gaza a quant à lui annoncé que la bande de Gaza court le risque de famine et que le régime d’occupation et l’administration américaine empêchaient l’acheminement de l’aide humanitaire à l’intérieur de la bande de Gaza. Ce bureau a également souligné que 3 500 enfants risquent de mourir à cause de la malnutrition et a appelé à une action internationale urgente pour empêcher ce drame.
De même, V. Türk, a tiré la sonnette d’alarme sur « la mort et les souffrances inadmissibles » des Palestiniens du fait des attaques incessantes d’Israël sur la bande de Gaza. Lors d’une session du Conseil des droits de l’homme, il a dénoncé l’escalade des attaques du régime à la fois à Gaza et en Cisjordanie occupée. « Les frappes incessantes d’Israël à Gaza provoquent d’immenses souffrances et destructions généralisées, et le refus arbitraire et l’obstruction de l’aide humanitaire se poursuivent. » V. Türk a déclaré qu’il était « consterné par le mépris des droits de l’homme et du droit humanitaire international ».
En Cisjordanie occupée, a-t-il déclaré, « Israël continue de détenir arbitrairement des milliers de Palestiniens. Cela ne doit pas continuer. La situation en Cisjordanie se détériore considérablement. »
Près de 9 mois se sont écoulés depuis le début de l’agression du régime sioniste contre la bande de Gaza sans résultats ni réalisations, le régime sioniste s’enfonce de plus en plus dans ses crises internes et externes. Durant cette période, le régime sioniste n’a rien accompli d’autre que commettre des massacres, des destructions, des crimes de guerre, des violations des lois internationales, des bombardements sur les organisations humanitaires et d’imposer de la famine dans cette région.
Appui US à la barbarie
De passage à Tel-Aviv la semaine dernière, Antony Blinken, secrétaire d’État américain, a promis à Benyamin Netanyahu que Washington lèverait dans les prochains jours toutes les restrictions sur les transferts d’armes vers l’entité sioniste, avait rapporté les médias israéliens et le journal allemand Bild. Si Washington apporte un soutien sans faille à l’État hébreu, B. Netanyahu qualifie de « pas assez ». Le Premier ministre israélien l’a rappelé sur son compte X : « Récemment, le secrétaire d’État américain Antony Blinken était ici, en Israël. Nous avons eu une conversation franche. Je lui ai dit que j’appréciais vraiment le soutien américain à Israël depuis le début de la guerre. Mais j’ai aussi dit autre chose : j’ai dit qu’il était inconcevable que durant les derniers mois, l’administration américaine ait refusé l’envoi d’armes et de munitions à Israël. » Une accusation factuellement fausse. Washington a certes menacé Israël de suspendre les livraisons d’armes, mais ne l’a jamais fait. La seule restriction pour le moment : l’envoi de bombes dévastatrices d’une tonne, en raison de leur utilisation par l’armée israélienne dans des zones densément peuplées dans la bande de Gaza.
Des commentateurs israéliens y voient une diversion, dans une guerre qui semble sans issue. Pour eux, à travers ses déclarations, B. Netanyahu cherche surtout à faire porter la responsabilité d’un échec militaire à Gaza, au président américain.
Le journal américain The Washington Post a affirmé que « les principaux démocrates américains du Congrès ont approuvé un important accord d’armement avec Israël ». Selon le journal, l’accord comprend 50 avions de combat F-15, d’une valeur de plus de 18 milliards de dollars. « Cette décision met en évidence le grand désir de Washington de poursuivre le flux d’armes vers Israël malgré les ‘inquiétudes’ des membres du Congrès à ce sujet », ajoute le même média. Qui souligne que cet accord est considéré comme l’une des plus importantes ventes d’armes américaines à Israël depuis le début de la guerre contre Gaza.
Plus tôt, le même journal avait rapporté la confirmation d’anciens responsables américains selon lesquels les ventes d’armes américaines à Israël violaient les limites légales. Selon le journal, de nombreuses violations israéliennes dans la bande de Gaza ont été perpétrées avec des armes de fabrication US, notamment des attaques contre des quartiers civils, des hôpitaux, des journalistes et des travailleurs humanitaires.