Ledit accord prévoit également l’échange d’expériences et d’expertises dans divers domaines d’intérêt, selon un communiqué de l’Administration de la Défense Nationale. Comme il inclut la création d’une commission militaire mixte, chargée de définir les axes de coopération, qui se réunira alternativement à Rabat et à Addis-Abeba.
Pour rappel, la signature de cet accord était à l’ordre du jour de la visite de l’inspecteur général des Forces armées royales (FAR), le général Mohammed Berrid, à Addis-Abeba du 23 au 26 avril. Visite marquée par des entretiens avec le maréchal Birhanu Jula, chef d’État-Major des Forces de Défense Nationale Éthiopiennes. Ce dernier s’était rendu au Maroc en août 2024 pour une visite de travail. Un mois auparavant, une délégation des FAR rendait visite à l’Éthiopie. A Addis-Abeba la première session des consultations politiques entre le Maroc et l’Éthiopie, coprésidée par l’ambassadeur Fouad Yazough, directeur général au ministère marocain des Affaires étrangères, et Mesganu Arga, ministre d’État éthiopien aux Affaires étrangères avait eu lieu le 20 mai 2024. Le Maroc a nommé, le 12 mai, un attaché militaire auprès de son ambassade en Éthiopie.
Attachés militaires en Afrique
Au-delà de ce chapitre qui irrite Le Caire, l’affaire du Barrage de la Renaissance sur le Nil Bleu n’est toujours pas close, il y a lieu de relever que le Maroc a renforcé son réseau d’attachés militaires et leurs adjoints, déployés au sein des ambassades du royaume. Dans le BO du 9 juin, on y lit que ce déploiement concerne les représentations diplomatiques marocaines en Angola, Éthiopie, Kenya, Argentine et Pakistan.
Pour rappel, lors du conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI le 12 mai, un décret portant sur le statut des attachés militaires, de leurs adjoints et d’autres personnels militaires a été adopté.
La présence de trois pays africains sur cette liste illustre l’excellence des relations politiques et économiques entre ces nations et le Maroc. L’expertise militaire des Forces Armées Royales (FAR) est particulièrement prisée dans cette région du continent. La coopération avec les armées éthiopienne et nigériane est institutionnalisée par des échanges de visistes et des formations d’unités au Maroc, servant de modèle pour d’autres pays africains.
En ce qui concerne le Pakistan, il est à noter que Rabat et Islamabad prévoient de sceller un accord de coopération militaire avec, à la clé, la production d’armes pakistanaises au Maroc. De l’autre côté de l’Atlantique, le choix de l’Argentine, tout comme le Brésil, traduit la volonté du Royaume de s’ouvrir sur d’autres puissances militaires. La présence des FAR à Buenos Aires s’inscrit dans la stratégie du royaume de diversifier ses fournisseurs internationaux.
Le Maroc, rappelle-t-on, avait déjà nommé des attachés militaires auprès de ses ambassades en Inde et en Turquie lors du conseil des ministres du 14 juillet 2022. Pays qui ont fait le choix de donner la main au Maroc pour développer son industrie militaire.
A signaler aussi que une délégation de l’armée malienne avait visité le Maroc du 27 au 29 mai, comme annoncé mardi sur le compte officiel des FAR sur X. Cette visite visait à renforcer la coopération en matière de santé militaire, précise la même source. Dans ce cadre, la délégation malienne s’est rendue à l’hôpital d’instruction militaire Mohammed V de Rabat, où elle a reçu des explications sur l’organisation et la gestion de cet établissement.
Pour rappel, Bamako a accueilli, le 17 février 2025, la première session de la Commission mixte militaire Maroc-Mali. Cette réunion témoigne du rapprochement diplomatique entre les deux pays, notamment apr ès le retrait des accords d’Alger de 2015, annoncé en janvier 2024 par le gouvernement de transition de Bamako. Cette décision a été précédée par l’adhésion du Mali, le 23 décembre 2023 à Marrakech, à l’initiative lancée le 6 novembre 2023 par le roi Mohammed VI, visant à faciliter l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique.
La coopération militaire entre les deux pays inclut également la formation d’unités de l’armée malienne dans les académies et écoles militaires des FAR.