Les deux délégations se sont également entendues sur la création d’une « commission médicale commune » visant à étudier le renvoi dans leur pays d’origine de militaires « grièvement blessés » ou « gravement malades ». « Et donc ces échanges vont se faire de façon régulière » a ajouté ce conseiller du président russe. Par ailleurs, des échanges de « jeunes » soldats, âgés de moins de 25 ans, ont été annoncés. Pas moins de « 1 000 personnes de chaque côté », devraient être concernées, a précisé V. Médinsky.

 « Nous avons proposé un cessez-le-feu concret sur deux-trois jours, sur des secteurs précis du front » a également déclaré le chef de la délégation russe, précisant que ces trêves interviendraient afin de « récupérer les blessés et de mettre en place des évacuations sanitaires ».

Côté ukrainien, Roustem Oumerov, ministre de la Défense qui emmenait la délégation de Kiev, a déclaré que sa partie avait demandé une nouvelle rencontre entre le 20 et le 30 juin. « Nous sommes convaincus que tous les problèmes clés ne peuvent être résolus qu’au niveau des dirigeants­ », a-t-il notamment déclaré à la presse. Il est également longuement revenu, devant les journalistes, sur les enfants prétendument « déportés » en Russie.

Regrettant « un show » organisé par la partie ukrainienne sur ce sujet, V. Médinsky a renvoyé au travail effectué jusqu’à présent – tant côté russe qu’ukrainien – afin de réunir des familles séparées par les évacuations des zones de combat. « Il s’agit de quelques dizaines d’enfants, des enfants qui n’ont été capturés par personne », a martelé le négociateur russe en chef, brandissant une liste de noms remise par les Ukrainiens. « Vous voyez, il n’y en n’a pas 1,5 million ni 20 000 », a raillé le chef de la délégation russe, en référence à des assertions ukrainiennes, mais « 339 ». « Dès que les parents sont identifiés, ou un représentant légal, les familles sont réunies », a-t-il insisté.

Interpellé, à l’extérieur du Palais Ciragan, sur la responsabilité de Kiev derrière l’effondrement de deux ponts dans les régions russes de Briansk et de Koursk, tuant sept personnes dans un train de passagers, R. Oumérov n’a pas réagi.

Cette nouvelle rencontre à Istanbul s’est tenue deux semaines après la première, le 16 mai. Un cycle de pourparlers, directs, initié sur proposition du président russe. Au cours de cette première rencontre, les parties russes et ukrainiennes avaient convenu de procéder à un échange de 1000 prisonniers de part et d’autre. La veille même de ces pourparlers, le Service de sécurité ukrainien (SBU) a mené une attaque massive de drones contre des bases aériennes militaires dans plusieurs régions russes. Une attaque dont s’est félicité Volodymyr Zelensky.

Le ministère russe de la Défense a annoncé dimanche que le régime de Kiev a lancé une série d’attaques terroristes coordonnées à l’aide de drones FPV contre cinq aérodromes militaires russes situés dans les régions de Mourmansk, Irkoutsk, Ivanovo, Riazan et Amour. D’après le communiqué, « toutes les attaques terroristes dans les régions d’Ivanovo, Riazan et Amour ont été repoussées », sans qu’aucune victime ne soit à déplorer, ni parmi les militaires, ni parmi le personnel civil présents sur les sites. En revanche, dans les régions de Mourmansk et d’Irkoutsk, plusieurs aéronefs ont pris feu à la suite des attaques de drones FPV lancés depuis une zone proche des aérodromes. Les incendies ont été éteints. Aucun blessé n’a été signalé.

Le ministère russe de la Défense a également déclaré que « quelques responsables des attaques terroristes ont été arrêtés ». Leur identité n’a pas encore été rendue publique.

Les forces de Kiev ont frappé Krasnodon, a déclaré sur Telegram Leonid Pasetchnik, chef de la RPL, précisant que ce « bombardement a été mené par des missiles aériens Storm Shadow ». « Elle a touché une zone industrielle ; des immeubles d’habitation et des maisons privées ont également été endommagés, et il y a des victimes » a-t-il ajouté.

Sept morts et 71 blessés, tel est le bilan de l’effondrement d’un pont dans la région de Briansk, frontalière de l’Ukraine, dans la nuit du 31 mai au 1er juin. Pont qui s’est effondré sur un train de passagers, qui passait en dessous. Parmi les blessés figurent quatre enfants, dont un nourrisson. Trois jours de deuil, les 2, 3 et 4 juin, vont être observés, a annoncé à la mi-journée Alexandre Bogomaz, gouverneur de la région de Briansk. Mikhaïl Razvojaïev, son homologue de Sébastopol, a dénoncé sur sa chaîne Telegram un « acte terroriste inhumain contre des civils, choquant par sa cruauté et son cynisme ». Également sur Telegram, Vladimir Saldo, gouverneur de la région de Kherson, a pour sa part fustigé « un nouveau crime odieux contre l’humanité » visant à « perturber la voie pacifique naissante » entre Kiev et Moscou. « Seuls des êtres inhumains ont pu faire une telle chose ! Et à la veille d’une fête aussi mémorable : la Journée des enfants ! », a réagi Artem Joga, représentant plénipotentiaire du président russe dans le district fédéral de l’Oural.

« Sur le plan international, la réaction en Ukraine est toujours aussi frappante, ce qui, à mon avis, révèle la même morbidité, dont le dépassement est l’un des objectifs de l’opération militaire spéciale », a déclaré Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, pointant du doigt la « jubilation » des « personnalités politiques, publiques et de ceux qui, apparemment, ont été infectés par cette idéologie ». Vladimir Djabarov, chef adjoint du Comité des affaires internationales du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), voit dans cette tragédie la « signature » de Kyrylo Boudanov, le patron de la Direction générale du renseignement ukrainien, dans une manœuvre visant à faire dérailler les pourparlers russo-ukrainiens. « Cela profite à l’Ukraine, qui avant les négociations d’Istanbul, veut compliquer la situation au point que la Russie claque la porte », a-t-il déclaré à l’agence TASS. « Il n’y a aucune limite morale ni éthique pour les terroristes » a dénoncé, auprès de Zvezda, Konstantin Kosatchev, vice-président du Conseil de la Fédération. « Dire qu’une telle série d’événements se produit un jour avant le début des négociations prévues soulève de très sérieuses questions » a réagi sur Soloviev Live Rodion Mirochnik, ambassadeur russe itinérant pour les crimes du régime de Kiev. Un autre pont, dans la région de Koursk, également frontalière de l’Ukraine, s’est effondré, a annoncé ce 1er juin au matin le gouverneur Alexandre Khinchtein, rapportant que trois membres du personnel de bord avaient été blessés.

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