Le responsable américain a également indiqué que les négociations, qui ont débuté par une médiation omanaise à Mascate puis à Rome, pourraient être prolongées pour un quatrième cycle. Ce quatrième tour était initialement prévu le 3 mai dans la capitale italienne. Il a finalement été reporté.
S. Witkoff a déclaré que tout retard dans les efforts en cours pour poursuivre le processus serait dû à la visite prochaine de Donald Trump en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et au Qatar la semaine prochaine. Il a toutefois ajouté que « l’Iran ne possédera pas d’arme nucléaire », une allégation réitérée depuis longtemps par les États-Unis et leurs alliés, en contradiction avec les déclarations répétées de la République islamique, selon qui, le pays ne cherche pas à se doter de l’arme nucléaire, à la développer ni à la stocker, conformément aux impératifs moraux et religieux.
La politique nucléaire pacifique de Téhéran a été vérifiée sans exception par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui n’a jamais trouvé la moindre trace d’une telle volonté, soumettant les activités nucléaires du pays aux procédures d’enquête les plus approfondies de tous les membres de l’Agence nucléaire des Nations Unies. Outre cette allégation infondée, Washington et certains de ses alliés ont également insisté, notamment sous Trump, sur le « démantèlement total » du programme nucléaire iranien.
Cette insistance a été exprimée pour la dernière fois par D. Trump lui-même lors de son intervention dans l’émission « Meet the Press » de NBC.
L’Iran a toutefois présenté l’enrichissement d’uranium sur son propre territoire et la levée des sanctions illégales, unilatérales et oppressives des États-Unis comme des principes non négociables qu’il observerait systématiquement lors des pourparlers. Il a également catégoriquement rejeté l’idée de permettre que d’autres questions, telles que sa puissance défensive et son influence régionale, soient incluses dans les négociations.
Néanmoins, les deux parties ont jusqu’à présent qualifié leurs discussions de globalement productives, y compris la dernière série de négociations, qualifiée de « constructive ».
Abbas Araghchi, chef de la diplomatie iranienne, avait accusé lundi Israël de vouloir entraîner les Etats-Unis dans une « catastrophe » au Moyen-Orient, et mis en garde contre toute tentative de guerre contre l’Iran. Le Premier ministre israélien Benjamin « Netanyahu tente de DICTER effrontément ce que le président (américain Donald) Trump peut et ne peut pas faire dans sa diplomatie avec l’Iran », a écrit A. Araghchi sur X, avec des lettres capitales.
Iran et Etats-Unis, ennemis depuis quatre décennies, ont entamé depuis le 12 avril des pourparlers sur l’épineux dossier du nucléaire iranien sous la médiation d’Oman. Le 27 avril, B. Netanyahu avait appelé les Etats-Unis à un accord avec Téhéran privant l’Iran de toute capacité d’enrichissement d’uranium, et l’empêchant de développer des missiles balistiques.
L’Iran, qui considère ces demandes comme une ligne rouge dans les négociations, avait accusé B. Netanyahu de « dicter » la politique américaine.
A.Araghchi a appelé lundi les Etats-Unis à éviter les demandes « irréalistes ».
« La conclusion d’un accord (…) est tout à fait possible, mais il faut éviter les positions irréalistes et illogiques », a indiqué par téléphone A. Araghchi à Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne selon des propos rapportés par Téhéran.
D. Trump a plaidé dimanche sur la chaîne NBC pour « le démantèlement total » du programme nucléaire iranien, mais s’est dit prêt à discuter avec l’Iran d’activités nucléaires à usage civil. Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonne l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie.
Plus tôt lundi, A. Araghchi avait fustigé sur X le soutien des Etats-Unis à Israël dans sa guerre contre Gaza, mais aussi les frappes américaines contre le Yémen. « Le soutien MORTEL au génocide de Netanyahu à Gaza et la guerre menée au nom de Netanyahu au Yémen n’ont RIEN apporté au peuple américain », a affirmé A. Araghchi, mettant en garde contre « TOUTE erreur à l’encontre de l’Iran ».
Dimanche, le Premier ministre israélien a promis des représailles contre le Yémen mais aussi l’Iran accusé, selon B. Netanyahu, d’avoir soutenu militairement les forces yéménites qui ont revendiqué un tir de missile sur le principal aéroport international israélien.
« Le monde a (…) appris comment Netanyahu INTERVIENT directement auprès du gouvernement américain pour l’entraîner dans une autre catastrophe dans notre région », a ajouté sur X le ministre iranien des Affaires étrangères.
Dans ce climat, le général de brigade Hamid Vahedi, commandant de l’armée de l’air de la République islamique d’Iran, a assuré que l’armée de l’air constitue le fer de lance de la défense du pays contre toute menace potentielle. « L’armée de l’air ne se limite pas seulement à une unité de combat dans la stratégie de défense nationale ; elle se positionne en première ligne pour répondre rapidement à toute menace », a déclaré le général lors du 25e séminaire de formation des conscrits d’élite parmi les étudiants.
« Contrôler et dominer le ciel signifie dominer le champ de bataille et préserver l’intégrité territoriale », a-t-il affirmé, avant de souligner que dans les équations militaires d’aujourd’hui, une nation incapable de défendre son espace aérien restera vulnérable sur terre et en mer. En outre, il a fait part des progrès réalisés par l’armée de l’air iranienne au cours des dernières décennies. « Aujourd’hui, l’armée de l’air est en mesure de détecter toute menace provenant des endroits les plus éloignés et d’y répondre de manière décisive dans des délais les plus brefs », a-t-il fait savoir. Il a été souligné que les drones intelligents, les radars à commande de phase, la guerre électronique et les systèmes de défense aérienne multicouches sont des instruments employés par l’armée de l’air iranienne qui lui permettent de maintenir sa supériorité.
Ailleurs dans ses remarques, le haut gradé iranien a évoqué l’importance de l’autosuffisance en matière de défense, affirmant que les sanctions et les restrictions ont prouvé que la dépendance à l’égard de l’étranger constitue une stratégie erronée. Le développement de drones d’attaque, la maintenance et la modernisation d’aéronefs, ainsi que la fabrication locale de missiles et de systèmes radar, ont permis à l’armée de l’air iranienne de démontrer au monde sa capacité à surmonter n’importe quel obstacle, a-t-il affirmé.
L’Iran s’appuie sur ses efforts et son savoir-faire nationaux pour réaliser des progrès significatifs en vue d’améliorer l’autosuffisance de ses forces armées.