En janvier, le journal The Guardian a révélé que Microsoft avait intensifié ses services informatiques et de stockage au profit de l’armée israélienne après les attaques, concluant des contrats de plusieurs millions de dollars pour fournir des milliers d’heures d’assistance technique.
L’armée israélienne serait devenue de plus en plus dépendante des géants technologiques comme Microsoft, Google et Amazon pour le stockage et le traitement de vastes volumes de données. Selon un rapport de l’Associated Press (AP), l’armée israélienne exploite l’infrastructure cloud de Microsoft Azure pour compiler des données issues de la surveillance de masse, incluant des messages transcrits et traduits provenant d’appels, de textos et d’enregistrements audio. Toujours selon l’AP, la plateforme Azure permettrait notamment d’identifier certains mots-clés au sein de l’énorme volume de données collectées, selon un responsable cité dans le rapport.
L’usage combiné de l’IA avec OpenAI et Microsoft par l’armée israélienne aurait été multiplié par près de 200 en mars 2023, comparé à la période précédant le 7 octobre. Entre mars et juillet 2024, les données militaires stockées sur les serveurs de Microsoft auraient doublé pour atteindre plus de 13,6 pétaoctets, tandis que leur utilisation aurait bondi de près des deux tiers dans les deux mois suivant l’attaque.
« C’est la première fois que nous avons une confirmation que des modèles d’IA commerciaux sont directement utilisés dans des opérations militaires », a déclaré Heidy Khlaaf, ancienne ingénieure en sécurité chez OpenAI, citée par l’AP le 18 février.
De son côté, The Washington Post a rapporté le mois dernier que le département cloud de Google avait coopéré avec l’armée israélienne dès les premières heures des frappes de Tel-Aviv contre Gaza. Selon le journal, un employé de Google aurait averti l’entreprise de répondre rapidement aux demandes de l’armée israélienne pour éviter que celle-ci ne se tourne vers Amazon pour ses besoins en cloud.
Dans un autre document datant de novembre 2023, un salarié aurait remercié un collègue pour avoir finalisé une mission commandée par l’armée israélienne. Quelques mois plus tard, un autre message interne publié révélait qu’un employé avait sollicité un accès élargi aux outils d’IA afin de répondre aux besoins militaires israéliens.