L’agence a rapporté que la décision prise lundi par Karim Khan, la première poursuite en justice d’un président en exercice soutenu par l’Occident, n’a pas encore été examinée par les juges de la CPI, qui peuvent la modifier, la rejeter ou l’approuver. Mais selon elle, « son intervention dans le conflit israélo-palestinien qui divise à l’échelle mondiale a amené certains partisans de la Cour pénale internationale à remettre en question l’étendue de leur loyauté ».
Elle a ajouté que les procureurs ont informé à l’avance certaines capitales, dont Paris, Londres et Berlin, de leurs plans, permettant ainsi aux gouvernements de coordonner leurs réponses. Cependant, beaucoup ont refusé de dire ce qu’ils feraient si des mandats d’arrêt étaient émis contre des dirigeants israéliens en raison de la guerre contre Gaza.
Un responsable du gouvernement allemand, qui a requis l’anonymat, a déclaré : « Bien sûr, cela nous mettra en difficulté pour diverses raisons », soulignant « le ferme engagement politique de Berlin en faveur de la sécurité d’Israël et son soutien à un procureur indépendant pour la Cour pénale internationale ».
Des sources diplomatiques ont déclaré que l’émission d’un mandat d’arrêt de la CPI contre Benyamin Netanyahu ajouterait une pression politique indésirable sur l’Allemagne. Une source gouvernementale a affirmé que « cela pourrait saper les efforts allemands visant à renforcer le soutien à la Cour pénale internationale ».
Reuters a noté que « les divisions en Europe autour de la décision de Khan reflètent une division internationale plus profonde sur la quête à long terme des Palestiniens d’un État, qui a surgi mercredi lorsque plusieurs pays ont déclaré qu’ils reconnaîtraient un État palestinien ».
Les 27 pays de l’Union européenne sont membres de la CPI, et Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a indiqué que ces pays sont « obligés d’appliquer les décisions de la Cour ». Mais la décision de K. Khan a révélé des divergences politiques entre les puissances européennes sur le conflit et leurs efforts pour soutenir la justice internationale, selon Reuters. Une source diplomatique a déclaré que la Grande-Bretagne, membre de la CPI depuis 2001 et qui soutenait la candidature de K. Khan au poste de procureur, cherchait avec ses homologues du G7 à trouver des moyens d’empêcher la Cour d’émettre des mandats d’arrêt « problématiques » contre les Israéliens.
Anthony Dworkin, responsable politique au Conseil européen des relations étrangères, a déclaré que le mandat d’arrestation lui-même pourrait limiter les projets de voyage de B. Netanyahu et de Yoav Gallant, ministre israélien de la Sécurité. Il a ajouté que les 124 États membres sont tenus d’arrêter les fugitifs recherchés par la Cour pénale internationale. « Ce serait particulièrement dévastateur si les pays européens ne respectaient pas les mandats d’arrêt, car ils ont toujours été parmi les partisans les plus actifs de la Cour », a-t-il conclu.
23.000 soldats US à Gaza
Deux représentants républicains au Congrès ont présenté une législation exigeant que les Américains combattant au sein de l’armée israélienne bénéficient d’une protection professionnelle et économique similaire à celle des Américains servant dans l’armée américaine.
La demande de protection présentée par les représentants Guy Reschenthaler et Max Miller contraste fortement avec la méthode de traitement que d’autres pays ont été priés d’adopter avec leurs citoyens partis servir dans l’armée israélienne, rapporte le site the cradle. « Plus de 20 000 Américains défendent actuellement Israël et risquent leur vie pour soutenir un pays allié », a déclaré G. Reschenthaler dans un communiqué.
Le projet de loi présenté vendredi dernier, s’il est adopté, modifierait la loi américaine et étendrait certaines portées de protection pour inclure les citoyens américains qui servent dans l’armée israélienne. Ces protections incluent, par exemple, la reprise de possession des biens locatifs et la baisse des taux d’intérêt sur tout prêt contracté avant le service de ces citoyens US au sein de l’armée israélienne. La loi protégerait également ces Américains contre les jugements par défaut dans les affaires juridiques et leur accorderait les droits du travail et les avantages sociaux dont bénéficient les anciens combattants américains.
Selon un rapport publié par le Washington Post en février, environ 23 380 Américains servent actuellement au sein dans l’armée israélienne. Depuis le 7 octobre, 21 Américains servant dans l’armée israélienne ont été tués dans les combats contre Gaza et le sud du Liban. Il convient de noter que de nombreux républicains au Congrès américain ont fermement soutenu la guerre israélienne contre Gaza, qui a couté la vie à plus de 35000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants.