Accompagné par l’ex-ministre Pierre Rafoul, il a été accueilli à la frontière libano-syrienne par l’ex-ambassadeur syrien au Liban Ali Abdel Karim al-Ali.
Durant leur rencontre au Palais républicain, B. al-Assad a souligné que « la force du Liban réside dans sa stabilité politique et économique, et que les Libanais sont capables de créer cette stabilité par le dialogue et le consensus, et surtout en adhérant aux principes et en ne pariant pas sur les changements ».
« La stabilité du Liban est dans l’intérêt de la Syrie et de la région en général », a-t-il assuré, selon l’agence officielle syrienne Sana.
Le leader syrien a déclaré que le général Aoun avait un rôle à jouer dans la préservation des relations fraternelles entre la Syrie et le Liban au profit des deux pays. Il a exprimé sa confiance dans la capacité des Libanais à surmonter tous les problèmes et défis, et à consacrer le rôle de leurs institutions nationales et constitutionnelles.
Selon le président al-Assad, « la Syrie et le Liban ne peuvent pas considérer leurs défis séparément, notant que le rapprochement arabo-arabe qui a eu lieu récemment et est apparu lors du Sommet arabe de Djeddah aura un impact positif sur la Syrie et le Liban ».
Le 9 mai passé, les relations ont été rétablies entre Damas et l’Arabie saoudite après une rupture de plus de 11 ans, lors de l’éclatement de la guerre contre le Syrie en 2011. Deux jours auparavant, le 7 mai, la Syrie avait été réintégrée au sein de la Ligue arabe et son dirigeant a été invité au sommet de Djeddah le 19 mai par le roi Salmane.
Pour sa part, le général Aoun (89 ans) qui a été président entre 2016 et 2022 a déclaré que les Libanais restent attachés malgré tout à leur unité nationale.
« La Syrie avait surmonté l’étape difficile et dangereuse grâce à la prise de conscience de son peuple et à sa foi dans son pays, son armée et ses dirigeants », a-t-il affirmé, soulignant que le rétablissement et la prospérité de la Syrie se refléteront sans aucun doute sur le Liban et les Libanais.
Selon Mohamad Eid, correspondant de la télévision al-Manar en Syrie, l’un des objectifs de cette visite se rapporterait au dossier des déplacés syriens au Liban. Plus de 2 millions vivent au pays du cèdre et constituent un fardeau qui s’ajoute à celui de la crise économique et financière qu’il connait. Selon une source proche de l’ex-président libanais, le dossier de la présidence au Liban ne sera pas au menu des discussions, a rapporté la télévision libanaise d’information al-Mayadeen. Dernière évolution dans ce dossier, le Courant patriotique libre a soutenu la candidature de l’ex-ministre Jihad Azour, à l’insu de celle de Michel Sleiman, soutenue par le tandem Hezbollah/Amal. Sachant que M. Sleiman entretient des relations étroites avec Damas.
La dernière visite de M. Aoun à Damas remonte à janvier 2008, à un moment où il présidait le plus important bloc parlementaire chrétien. Il avait mis fin à une animosité politique qui perdurait depuis 1990. Il avait alors été accueilli en grandes pompes.