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Lorsque Washington bataille pour la trêve à Gaza : Quid du prix à payer ?

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 10 juin au soir un projet de résolution américaine soutenant le plan de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza. Le texte indique « saluer » la proposition de trêve annoncée le 31 mai par le président américain. Il a recueilli 14 voix pour, la Russie s'abstenant. Le Hamas « salue » le vote du Conseil de sécurité de l’ONU sur le plan de trêve. Et les parties égyptienne et qatarie, impliquées dans les négociations avec la partie américano-israélienne, assurent avoir reçu la réponse de la résistance palestinienne.
Lorsque Washington bataille pour la trêve à Gaza : Quid du prix à payer ?

L’espoir d’une trêve dans la bande de Gaza est-il réalisable ? L’affaire est loin d’être entendue au regard des exigences de la résistance palestinienne et des réserves du gouvernement israélien. Depuis Tel-Aviv, Antony Blinken, chef de la diplomatie US qui couvre l’entité sioniste depuis le 7 octobre, a annoncé avoir obtenu de Benyamin Netanyahu l’engagement de respecter la résolution onusienne. Comme il déclaré que la réaction du Hamas suscite l’espoir d’aboutir à la cessation des hostilités. Toutefois, il a précisé que les discussions sur l’après-conflit de Gaza dureraient encore sur deux jours. En se rendant en bord de la mer Rouge, en Jordanie, qui accueillait une Conférence internationale sur l’aide humanitaire d’urgence à Gaza, le responsable américain s’en est pris, une fois de plus, au Hamas  qu’il accuse de faire obstruction à la Pax Américana. Que d’ombres restent dans le tableau présenté, de manière idyllique, par les Américains.

En ce mardi, le ministère de la Santé de Gaza a fait état de 3 massacres au cours des dernières 24 heures qui ont fait 40 martyrs et 120 blessés. Dans le bilan quotidien qu’il dresse, la même autorité fait état de 37 164 martyrs depuis le début de la guerre entre Israël et la résistance palestinienne dans la bande de Gaza il y a plus de huit mois, outre les 84 832 blessés. A Rafah, comme dans le centre de l’enclave palestinienne, les raids israéliens sont ponctués de tirs d’artillerie qui n’épargnent guère les civils. Cela explique les bilans dramatiques de cette guerre asymétrique et disproportionnée nourrie par Tel-Aviv.

Mais que dit la résolution de l’ONU que la Russie a boudé non sans raison ?

Elle affirme que l’Entité sioniste a accepté le plan et, chemin faisant, presse le Hamas de l’accepter, enjoignant aux deux parties de l’adopter sans délai ni conditions.

Le plan prévoit plusieurs phases de six semaines, la première imposant un cessez-le-feu et un retrait israélien des zones densément peuplées, ainsi qu’un échange d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens.
« Ce Conseil a envoyé un message clair au Hamas: acceptez l’accord de cessez-le-feu sur la table. Israël l’a déjà accepté et les combats pourraient s’arrêter aujourd’hui si le Hamas faisait de même », a réagi Linda Thomas-Greenfield ambassadrice américaine à l’ONU.

Le Hamas a « salué » la résolution du Conseil de sécurité, tout en soulignant qu’il « souhaite réaffirmer sa volonté de coopérer avec les frères médiateurs pour entamer des négociations indirectes concernant la mise en œuvre de ces principes », faisant référence à ses propres exigences de cessez-le-feu, notamment un retrait complet de Gaza. Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne qui siège en Cisjordanie, a qualifié ce vote de « pas dans la bonne direction. » Riyad Mansour, ambassadeur palestinien à l’ONU, a insisté sur le fait que la « charge » de l’application d’un tel cessez-le-feu « incombe à Israël ». Reut Shapir Ben Naftaly, ambassadrice israélienne a réitéré, quant à elle, la position de Tel-Aviv, martelant que « la guerre s’arrêtera » quand les « objectifs »  israéliens, notamment la libération des otages et la destruction du Hamas, seront remplis.

Vassili Nebenzia, représentant de la Russie à l’ONU, a toutefois souligné que les « paramètres de l’accord de cessez-le-feu » n’étaient connus de personne : « Nous avons un certain nombre de questions concernant le projet de résolution américain, dans lequel le Conseil salue un certain accord, dont les derniers détails sont encore inconnus de tous, peut-être à l’exception des médiateurs. » « Les auteurs ont exigé en fait que les membres du Conseil, pressés par le temps, le signent », a-t-il ajouté. « En substance, le Conseil donne une sorte de carte blanche, signe des projets dont il ignore les détails. Les paramètres énumérés en trois points ne sont pas des détails », a conclu le diplomate russe. A. Blinken, en Israël pour rencontrer le Premier ministre israélien, espère défendre le plan de cessez-le-feu.

 

L’appel des BRICS

Depuis Nijni Novgorod qui accueillait une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays des BRICS, la déclaration finale s’est prononcée pour donner à la Palestine le statut de membre de l’Onu et  appelé à libérer tous les otages détenus à Gaza. Naledi Pandor s’est exprimée en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères des BRICS à Nijni Novgorod. « Nous appelons au respect du droit international, au respect des droits de l’homme, au respect du droit international humanitaire. Nous ne sommes pas contre l’Amérique. Nous ne sommes pas contre l’Europe. Nous sommes pour la réduction des dommages causés au peuple palestinien », a-t-elle expliqué. « Si nous disons que nous devons nous occuper de l’économie et que les êtres humains sont oubliés, pourquoi existons-nous? », s’interroge la ministre.

Fin 2023, Pretoria a engagé devant la Cour internationale de justice (CIJ) de l’Onu une procédure contre Israël, l’accusant du crime de génocide. Le procès contre Israël devant la CIJ démontre l’incapacité de l’Onu à protéger les civils, a relevé N. Pandor au micro de Sputnik Afrique.

Selon la cheffe de la diplomatie sud-africaine, Pretoria s’est adressée à la Cour « très tôt » pour essayer de prévenir le génocide.  « Nous devrions arrêter le massacre et ne pas le laisser se produire. Pour ne pas dire ensuite: Oh, c’était un génocide, nous sommes tellement désolés. Nous n’avons pas agi. Nous devons agir avant que le mal ne soit fait », a insisté la ministre.  Elle a exprimé l’espoir que tous les pays du monde soutiennent cette cause parce qu’elle concerne l’humanité entière et les droits de la personne.

A rappeler que la rencontre de Nijni Novgorod a permis de débattre de plusieurs questions d’importance dans les devises nationales, la réforme de l’Onu, les crises en Ukraine et à Gaza, et la lutte contre le terrorisme.

Combats acharnés

La résistance palestinienne poursuit la bataille Déluge d’Al-Aqsa en réponse à l’agression israélienne contre la bande de Gaza, et continue d’affronter les forces de l’armée d’occupation sur tous les fronts. Les Brigades Al-Qods assurent avoir bombardé le site militaire de Kissufim avec une salve de roquettes.  En ce mardi, l’armée d’occupation a annoncé la mort de 4 soldats de la brigade Givati, tués dans l’enclave palestinienne, et affirmé que 7 autres ont été blessés, dont 5 grièvement atteints lors des combats dans le sud de la bande de Gaza. Un communiqué qui allait être corrigé plus tard en affirmant qu’au cours des dernières 48 heures, pas moins de 33 soldats israéliens avaient été touchés à Gaza.

La veille, soit le 248ème jour après le 7 octobre, de violents affrontements ont eu lieu entre la résistance et les forces d’occupation dans la région d’Al-Izba, à la frontière palestino-égyptienne, et dans le centre de Rafah, au sud de la bande de Gaza, selon le correspondant d’Al-Manar. Les Brigades al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir mené une opération complexe dans le camp de Shaboura, au cours de laquelle elles ont fait exploser une maison dans laquelle une force israélienne s’était réfugiée,  tuant et blessant le commando. A l’arrivée des renforts sur la zone, une pluie d’obus de mortier s’est abattue sur eux. Les médias israéliens ont rapporté que 4 soldats de l’armée d’occupation ont été tués dans le bâtiment bombardé. Ils ont rapporté qu’en plus des soldats morts, 18 autres ont été blessés et deux soldats sont restés coincés sous les décombres, en plus du ciblage des forces de secours par des obus de mortier.

Al-Qassam a également annoncé avoir visé un bulldozer militaire D9 avec un obus Al-Yassin 105 près de la mosquée Al-Awda, au centre de Rafah. Les même Brigades ont ciblé des forces d’occupation pénétrant à l’est de la ville de Khan Younes, au sud de la bande de Gaza.

De leur côté, les Brigades Al-Qods, branche militaire du du Jihad islamique en Palestine, ont annoncé avoir abattu un soldat israélien à l’est de la zone d’Al-Shoka, dans la ville de Rafah. Elles ont affirmé avoir ciblé une position de soldats et de véhicules d’occupation sur la ligne de ravitaillement dans l’axe Netzarim, au sud de la ville de Gaza.

À leur tour, les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa du Fatah ont affirmé qu’elles ont tiré sur l’un des soldats de l’occupation au rond-point d’Al-Awda dans la ville de Rafah, et qu’elles ont pris pour cible le quartier général de commandement et de contrôle de l’occupation le long de la ligne de ravitaillement dans l’axe Netzarim, avec des obus de mortiers.

Les Brigades Moudjahidine, branche militaire du Mouvement Moudjahidine, ont affirmé qu’elles ont ciblé une position des forces de l’armée d’occupation dans l’axe Netzarim avec une salve de missiles.

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