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Liquidation sauvage de Badr à Casabanca : De lourdes peines prononcées en appel

La chambre criminelle de première instance près la Cour d’appel de Casablanca a condamné Achraf R., l’accusé principal dans l’affaire du jeune Badr, à la peine de mort. Dans la nuit de mardi à mercredi et dans le cadre du même procès, la juridiction a prononcé des peines de réclusion contre les autres mis en cause.
Liquidation sauvage de Badr à Casabanca : De lourdes peines prononcées en appel

Le condamné à la peine capitale a été reconnu coupable de meurtre avec préméditation, précédé et accompagné d’autres actes criminels, dont une tentative de meurtre avec préméditation, une participation à un vol et un usage de violence. Par ce verdict, le tribunal se sera aligné sur le réquisitoire du ministère public, qui a insisté sur les peines maximales allant jusqu’à la peine de mort.

Accusé dans la même affaire, Amine R. a pour sa part été condamné à la perpétuité. Au cours de l’enquête, le jeune homme a prétendu avoir été au volant de la voiture ayant écrasé la victime, au lieu du principal accusé qui était réellement le conducteur. Abderrafik Z. a quant à lui écopé de 25 ans de réclusion.

Ahmed S., lui, a été condamné à 20 ans de prison. Le père du principal mis en cause, Hamid A., s’en est sorti avec une peine de 5 ans. Le père de famille est reconnu coupable d’avoir couvert son fils et ses compères, en les conduisant à la ville de Laâyoune avant leur arrestation.

Qualifiant l’ensemble des faits de criminels et leur auteur principal de criminel également, le représentant du ministère public a soutenu que cette qualification était «évidente, au vu du contenu de la vidéo projetée à plusieurs reprises lors des audiences, en plus des autres éléments à charge».

Datée de la fin juillet 2023, la séquence filmée objet du procès montre comment Achraf R. a roulé sur la victime, après l’avoir attendue au parking d’un restaurant fast food sur la côte d’Aïn Diab. Le jeune défunt a été violemment pris à partie, avant d’être laissé pour mort.

Plusieurs internautes ont lancé le hashtag (العدالة_لبدر#) durant l’été pour exprimer leur solidarité avec la famille du défunt. Doctorant à la Faculté des sciences et techniques (FST) à Mohammedia, Badr Bouljoihel, 23 ans, a été mortellement frappé durant une rixe commencée au sein du restaurant, puis écrasé par la voiture du mis en cause principal, dans le parking.

Selon les récits de son entourage, Badr dînait avec ses amis, après avoir obtenu son visa pour aller au Canada. La soirée a tourné au drame, lorsqu’une dispute a démarré entre les copains du défunt et un autre groupe de jeunes. Des agents de sécurité et des clients sont alors intervenus pour calmer les esprits. Mais à leur sortie du lieu, la victime et ses amis ont été surpris par les agresseurs qui les ont guettés.

Immédiatement après, le principal mis en cause s’est dirigé vers Laâyoune, où il a finalement été appréhendé. Tentant de brouiller les pistes, il a retiré la plaque d’immatriculation de son véhicule sur les lieux du crime, mais il a été identifié par les caméras de surveillance. Réagissant à des informations concernant une affaire antérieure, le procureur général du roi près la Cour d’appel de Casablanca a fait savoir qu’Achraf avait déjà été condamné par contumace  pour des faits similaires.

Rendu en mars 2019 à Casablanca, un jugement en première instance a reconnu la culpabilité du concerné, dans un accident de la circulation causé par un manquement et une non-exécution de manœuvres afin de l’éviter. Le drame a entraîné un homicide qualifié d’involontaire, mais ayant fait l’objet d’un appel introduit par le ministère public.

La même année, la chambre d’appel correctionnelle de Casablanca a corroboré la condamnation en première instance, avec l’adjonction d’un an de prison ferme. L’amende pour homicide involontaire a été augmentée à 30 000 DH, avec la suspension du permis de conduire pour une durée de deux ans, à compter de la date du retrait effectif.

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