Dans une lettre ouverte adressée à Amine Tahraoui, ministre de la Santé et de la Protection Sociale (MSPS), le SII alerte sur les défaillances mortelles qui affectent le secteur de la santé dans plusieurs régions et préfectures du pays. Tout en détaillant les dysfonctionnements endémiques qui minent la gestion de ce secteur vital, le syndicat appelle à une intervention urgente pour remédier à l’ensemble des maux qui affectent le secteur.
Le syndicat dénonce une mauvaise gestion au sein des services déconcentrés, attribuée à des responsables en mal de compétences nécessaires pour instaurer les principes de bonne gouvernance. Ce constat intervient alors que le pays est engagé dans un chantier ambitieux de réforme du système national de santé, conformément aux orientations royales. Ces réformes visent une restructuration participative et responsable, mais leur mise en œuvre semble freinée par des lacunes dans la gestion locale.
Le secteur de la santé fait face à une tension sans précédent, alimentée par des dysfonctionnements profonds au niveau des délégations et des centres hospitaliers régionaux, provinciaux et universitaires. Les régions de Salé, Taza, Béni Mellal, Taounate, Tata, Chtouka Aït Baha, El Hajeb, Fès, Sidi Slimane et Oujda figurent parmi les zones les plus impactées. Le syndicat rappelle ainsi que, « malgré les interventions centralisées régulières du Directeur des Ressources Humaines, les problèmes persistent ».
Le refus de certains responsables de respecter les conclusions des réunions, leur rejet de l’approche participative et leur désaveu des procès-verbaux, même après l’intervention des autorités, aggravent la situation. Cette attitude contribue à un climat de tension prolongé et difficile à résoudre.
Parmi les problèmes identifiés figurent « le non-versement des indemnités de garde selon une formule optimale depuis 2023 et le retard dans le paiement des indemnités liées aux programmes de santé, bien que prévus dans l’accord gouvernemental », signale la missive. En outre, la gestion des postes de responsabilité semble être marquée par une logique d’exclusion et une absence de rationalité dans la gestion des ressources humaines. Ces pratiques exacerbent la tension dans les régions concernées.
En brossant ce tableau gangréné de scories, le syndicat appelle à une intervention urgente du ministre pour mettre fin à ces tensions et l’exhorte à appliquer le principe de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes, tout en revoyant les critères de nomination des responsables des services déconcentrés. Le syndicat insiste sur la nécessité d’écarter toute considération politicienne ou partisane étroite dans ces décisions.