« Les unités du groupement de troupes central ont libéré le village d’Arkhangelské […] à la suite d’opérations de combat réussies », a indiqué le ministère russe de la Défense dans son rapport quotidien.
La Russie grignote du terrain dans l’est de l’Ukraine depuis des mois après l’échec de la contre-offensive ukrainienne l’été dernier et la prise de la ville forteresse d’Avdiïvka en février. La prise de ce village « élargit la tête de pont après la percée d’Ocheretinsky – en prenant pied sur les hauteurs de cette zone, l’armée russe acquiert un avantage opérationnel et la possibilité de frapper le flanc sud et l’arrière du groupement des forces armées ukrainiennes à Dzerjinsk », analyse l’agence Ria Novosti.
La veille, dans un compte-rendu hebdomadaire, le ministère a annoncé la libération par les unités du groupe Nord, du village de Staritsa, dans la région de Kharkov ainsi que la libération de Belogorovka, Kleshcheevka et Andreïevka, dans la région de Donetsk, par les unités du groupe Sud.
Le même jour, l’état-major ukrainien a affirmé avoir « arrêté les troupes russes » dans la région de Kharkov, et y mener des « actions de contre-offensive ». Une semaine plus tôt, Volodymyr Zelensky avait fait une annonce similaire concernant la situation à Kharkov. « Ils sont à 5-10 kilomètres maximum de la frontière, on les a stoppés », déclarait-il à l’AFP le 17 mai, tout en prévenant que l’opération russe pouvait être « constituée de plusieurs vagues ».
L’offensive russe dans la région de Kharkov, où est située la deuxième ville du pays, a contraint les troupes ukrainiennes à dépêcher des réserves sur ce secteur du front, au risque d’en fragiliser d’autres. Le 21 mai, le président ukrainien rapportait de rudes combats dans la région de Donetsk, mentionnant le secteur où se situe Arkhangelskoïe. « Le secteur de Pokrovsk et d’autres secteurs de la région de Donetsk – Kramatorsk, Kourakhové – restent extrêmement difficiles, la majeure partie des combats s’y déroulent actuellement ».
Quête de la longueur d’avance !
Depuis Koroliov, près de Moscou, où il rencontrait samedi des dirigeants du secteur de la défense, Vladimir Poutine a salué l’accroissement des capacités de production et a souligné l’importance de poursuivre l’amélioration des armements et des équipements. Une amélioration qu’il a présentée comme une des clefs de la victoire en Ukraine. « Je voudrais souligner que nous devons toujours avoir une longueur d’avance sur l’ennemi, et alors la victoire sera garantie », a déclaré ce 25 mai le maitre du Kremlin lors d’une réunion avec des responsables du complexe militaro-industriel russe dans la région de Moscou. «Vos spécialistes, et vous-même, êtes toujours en contact avec ceux de nos gars qui travaillent sur de front, combattent sans se ménager et protègent les intérêts de la Russie », a poursuivi le président russe.
Celui-ci a souligné l’importance de continuer « à garantir aux forces armées les équipements les plus modernes ».
Depuis le début de l’opération spéciale, les chiffres «vont croissants, en permanence», a poursuivi V. Poutine avant d’égrainer plusieurs indicateurs. « S’agissant de la production de missiles, elle a été multipliée par 22 » a-t-il souligné, « les munitions par 14 […] les blindés par 3,5 », a salué le chef d’État russe. Il a par ailleurs insisté sur l’importance de « construire une économie efficace des forces armées », partie intégrante de l’« économie du pays », afin que « chaque rouble de l’État fonctionne efficacement ». S’il faut continuer à produire davantage d’armement, le président russe a également appelé à l’amélioration de leurs « aspects tactiques » et à « accélérer l’introduction de solutions novatrices ».
Quant aux matériels existants, face à l’attrition en zones de combats, V. Poutine a également appelé à l’accélération des opérations de maintenance et de réparations. La rencontre avait lieu dans la ville de Koroliov, qui abrite le siège de la Société de missiles tactiques (KTRV), créée par décret fin janvier 2002. Spécialisé dans la production de missiles de haute précision, de bombes guidées et de systèmes d’armes aériens, terrestres et maritimes, ce conglomérat de l’industrie de défense russe a vu les rangs de ses entreprises grossir depuis l’éclatement du conflit en Ukraine où l’armée russe fait face à des forces ukrainiennes entraînées et équipées par des pays de l’OTAN, États-Unis en tête. « Nous avions six entreprises il y a un an et demi, nous en avons maintenons cinquante-six », a souligné sur ce point le président russe.