« Les unités du groupe de troupes Centre, à la suite d’actions décisives, ont libéré la localité de Mikhaïlovka, en République populaire de Donetsk », a annoncé le ministère russe de la Défense ce 13 octobre. Mikhaïlovka est le cinquième village libéré en République populaire de Donetsk (RPD) depuis le 5 octobre.
Le village de Mikhaïlovka est stratégiquement situé à l’est de Sélidovo, un autre point clé de la région. Proche du centre urbain, sa libération marque une avancée des forces russes dans la région de Donetsk. Cette progression s’inscrit dans un effort plus large visant à renforcer les positions russes dans la région et à affaiblir les capacités logistiques des forces armées ukrainiennes (FAU). Selon la Défense russe, les FAU ont subi des pertes importantes dans la zone sous la responsabilité du groupe Centre. En tout, les pertes ukrainiennes dans cette offensive dépasseraient 1 800 militaires en l’espace de 24 heures. D’après les informations des correspondants militaires russes, les troupes russes commencent à encercler la ville de Sélidovo par les flancs, prenant ainsi une position avantageuse. Cette stratégie vise à affaiblir la résistance ukrainienne tout en préparant une future entrée dans Sélidovo, réduisant ainsi les risques pour les soldats russes. La libération de Mikhaïlovka et les avancées vers Sélidovo sont des étapes clés pour les forces russes, qui se rapprochent progressivement de Pokrovsk, ville logistique de grande importance pour l’armée ukrainienne. La perte de ce point stratégique compliquerait les lignes d’approvisionnement des FAU sur le front.
Les troupes russes ont également frappé un aérodrome militaire, des dépôts de drones et des points de rassemblement de militaires ukrainiens dans 138 zones.
Kiev a perdu jusqu’à 1.805 hommes sur différents axes en 24h.
Le groupement Sud a continué son avancée dans la défense ennemie. L’Ukraine a perdu jusqu’à 615 soldats dans sa zone de responsabilité. Les unités du groupement Centre ont repoussé 11 attaques en 24h. L’ennemi a perdu jusqu’à 460 militaires, trois véhicules blindés de combat HMMWV de production US.
L’armée ukrainienne a perdu jusqu’à 130 soldats, un char, un véhicule de combat d’infanterie et un véhicule automoteur Krab de fabrication polonaise dans la zone de responsabilité du groupement Est. Kiev a perdu jusqu’à 510 militaires dans la zone de responsabilité du groupement Ouest. Le groupement Dniepr a infligé à l’ennemi la perte de 50 militaires et de 2 entrepôts. L’Ukraine a perdu jusqu’à 40 hommes et 4 canons sur l’axe de Liptsov et de Voltchansk.
La défense aérienne russe a abattu 5 roquettes HIMARS, 2 missiles à longue portée Neptune et 36 drones.
L’OTAN manœuvre
L’OTAN a entamé son exercice annuel « Steadfast Noon ». Cet entraînement nucléaire, auquel participent 13 pays membres, implique environ 2 000 militaires répartis sur huit bases aériennes et plus de 60 aéronefs, y compris des chasseurs, des bombardiers, et des avions de ravitaillement. Bien que la majorité des vols aient lieu au-dessus de la Belgique et des Pays-Bas, ils s’étendront également à l’espace aérien du Danemark, du Royaume-Uni et de la mer du Nord. L’exercice vise à tester la capacité de l’OTAN à déployer les armes nucléaires US dans le cadre du programme de partage nucléaire de l’Alliance. L’OTAN a précisé qu’aucune arme réelle ne serait utilisée pendant les deux semaines d’entraînement.
Mark Rutte, secrétaire général de l’OTAN, en poste depuis le 1er octobre 2024, a déclaré aux journalistes la semaine dernière à Londres, que « dans un monde incertain, il est vital de tester et renforcer notre défense pour que nos adversaires sachent que l’OTAN est prête à répondre à toute menace ». Il a ajouté que la dissuasion nucléaire restait la « pierre angulaire » de la sécurité de l’Alliance.
Dans le cadre de ces exercices nucléaires, Joe Biden, président américain, a tout de même lancé un appel à des négociations sur les armements nucléaires sans conditions préalables. Le Kremlin a réagi favorablement. « La Russie considère ces contacts comme nécessaires », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du président russe, à des journalistes, en réaction aux propos de J. Biden sur la disposition des États-Unis à entamer des négociations sur les armes nucléaires avec la Russie, la Corée du Nord et la Chine. D. Peskov a également indiqué que « dans le cadre d’une « guerre chaude » menée en Ukraine, de tels exercices ne peuvent que contribuer à l’escalade des tensions ». Le mois dernier, le président russe a annoncé des modifications majeures à venir dans la doctrine nucléaire de Moscou. Ces amendements permettraient de considérer une attaque d’un pays non-nucléaire, soutenue par une puissance nucléaire, comme une menace conjointe, justifiant une riposte nucléaire.