Le royaume «présente un taux d’accident élevé, en particulier pour les travailleuses et travailleurs du bâtiment, qui sont trois fois plus susceptibles de subir une blessure mortelle dans le cadre professionnel que ceux d’autres secteurs », souligne AI. « Face à cette situation, le pays a élaboré, mais pas encore adopté, une nouvelle loi visant à améliorer la santé et la sécurité » dans les chantiers. L’association a noté des « préoccupations importantes » portant sur « le travail des enfants dans le secteur de la construction au Maroc ». Et de rappeler que « le Maroc n’a pas encore ratifié trois traités qui concernent respectivement le droit de constituer une organisation, le travail forcé, ainsi que la santé et la sécurité au travail ».
Dans son rapport, l’ONG a pointé quelques risques liés aux discriminations en Espagne et au Portugal, mais c’est surtout le Maroc qui concentre les critiques. Ainsi, la situation des migrants doit être particulièrement surveillée au Maroc et leurs droits garantis.
L’ONG a signalé que même si « le Maroc a ancré l’égalité entre femmes et hommes dans son Code de la famille et interdit la discrimination fondée sur le genre, d’autres lois perpétuent les risques pour les travailleuses et les visiteuses », pointant du doigt notamment « la criminalisation des relations sexuelles extraconjugales et de l’adultère, par exemple ».
Amnesty International indique que « le Maroc érige en infraction les critiques à l’égard de l’islam, de la monarchie, des institutions étatiques et de l’armée, ainsi que la remise en question de l’intégrité territoriale du pays au Sahara occidental. Des journalistes et des défenseurs des droits humains ont été harcelés, détenus arbitrairement, roués de coups et poursuivis en justice ».
Pour appuyer ses critiques, l’ONG s’est référé à une évaluation de la candidature du royaume au Mondial 2026, élaborée par des experts de l’ONU. Elle « avait mis en évidence que la criminalisation des relations entre personnes de même sexe » était « particulièrement problématique » et, d’après les statistiques officielles, « 838 personnes ont été poursuivies en justice pour ce motif entre 2017 et 2020 ».
Dans ses conclusions, AI demande à la FIFA de « veiller de manière rigoureuse et transparente à ce que les candidatures à l’organisation des éditions 2030 et 2034 de la Coupe du monde masculine prévoient une protection complète des droits humains ». Et d’exiger de l’instance présidée par Gianni Infantino de « rejeter toute proposition risquant d’entraîner une nouvelle fois des atteintes qui entacheraient le plus grand événement sportif au monde ».