« L’avenir que nous construisons ensemble : croissance partagée, durabilité et solidarité », a été le slogan retenu à ce tout premier Sommet Corée-Afrique lancé le 4 juin sur deux jours. A Séoul, capitale sud-coréenne choisie pour cette messe politico-économique, plusieurs événements ont été organisés en parallèle. Quelque 60 dirigeants et représentants de 48 pays africains se sont déplacés pour participer à ce rendez-vous inédit. À cette occasion, le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Cho Tae-yul a reçu, le 2 juin, Nasser Bourita, son homologue marocain. Dans une interview accordée la veille à l’agence Yonhap le chef de la diplomatie marocaine a estimé que le Sommet était un pas important vers une coordination plus étroite avec un pays ami et que la Corée du Sud était un partenaire crédible pour les pays africains. « La Corée est une nation qui a démontré un véritable intérêt pour la collaboration mutuellement bénéfique avec nous Africains. En effet, la Corée a démontré une capacité à contribuer à la mise en place de processus innovants de codéveloppement en Afrique », a ainsi souligné N. Bourita. Le responsable marocain a rapporté que le roi Mohammed VI attachait une importance majeure aux processus innovants de codéveloppement en Afrique. Selon Rabat, la Corée du Sud a prouvé sa capacité à contribuer au développement à travers ses initiatives lancées dans plusieurs domaines prioritaires pour le continent, notamment le changement climatique, la sécurité alimentaire, la santé ainsi que les infrastructures de connectivité.
Saluant les aspirations communes, N. Bourita a appelé à « libérer véritablement » tout le potentiel du partenariat afro-coréen. Beaucoup reste à faire selon lui. S’agissant du plan commercial, le ministre a évoqué des échanges accrus de « 150% depuis 2015 » mais encore relativement faibles en termes absolus. « L’Afrique, d’ici 2030, devrait offrir d’immenses opportunités en termes de consommateurs et de production », a-t-il souligné tout en précisant que « la production économique africaine devrait atteindre les 29 000 milliards de dollars d’ici 2050 ».
Revenant sur sa rencontre à Rabat, en avril dernier, avec Hyoeun Jenny Kim, vice-ministre des Affaires étrangères de la République de Corée, pour discuter notamment de la préparation du Sommet, le ministre marocain a indiqué que « cet événement est une occasion de réflexion autour des moyens pour approfondir la coopération Corée-Afrique sur la base de la confiance et du respect mutuel.»
De son côté, la partie sud-coréenne s’est déclarée amie fidèle de l’Afrique, a rapporté Yonhap, citant le président Yoon Suk-yeol lors de son discours prononcé à l’occasion du dîner de courtoisie organisé, le 3 juin, à l’hôtel Shilla de Séoul. Le président sud-coréen a manifesté la volonté de son pays d’avancer vers le futur aux côtés de l’Afrique, ajoutant que son pays visait une croissance partagée avec le continent dans le cadre d’un échange mutuel dans un esprit d’entente et de respect. Y. Suk-yeol a dirigé, durant la matinée du 4 juin, le Sommet Corée-Afrique qui vise à globaliser les coopérations entre la Corée du Sud et les pays africains dans divers domaines tels que les minéraux critiques, les infrastructures, les énergies renouvelables, le numérique, l’agriculture, les soins de santé et le tourisme.