L’attaque a fait « treize morts et 60 blessés à ce stade », a indiqué Igor Klimenko, ministre ukrainien de l’Intérieur. Le bilan risque de s’alourdir, « au moins » trois personnes étant portées disparues et les recherches étant encore en cours. À Tchernihiv, « trois explosions se sont produites » à 9h03 locales, avait indiqué le maire Oleksandr Lomako un peu plus tôt dans la journée à la télévision. C’était une « frappe directe sur un immeuble d’infrastructure sociale ».
Le ministère de la Santé ukrainien a indiqué qu’un établissement sanitaire avait été endommagé. Six personnes ont été hospitalisées, a-t-il ajouté sur Telegram. Le gouverneur de la région éponyme dont Tchernihiv est le chef-lieu a indiqué que l’attaque avait touché « quasiment » le centre-ville.
Tchernihiv, ville parmi les plus anciennes d’Ukraine, fondée il y a plus de 1 000 ans, comptait presque 300 000 habitants avant l’opération russe en février 2024. Située à une soixantaine de kilomètres de la frontière avec la Biélorussie et à une centaine de kilomètres de Kiev, Tchernihiv avait été lourdement bombardée au début de cette offensive et une partie de sa région avait été occupée pendant plusieurs semaines.
V. Zelensky a estimé que l’Ukraine n’avait pas assez de défenses aériennes pour empêcher cette attaque, l’une des plus meurtrières contre cette ville. « Cela ne serait pas arrivé si l’Ukraine avait reçu suffisamment d’équipements de défense aérienne et si la détermination du monde à résister à la terreur russe avait été suffisante », a martelé le dirigeant ukrainien sur Telegram. La Russie bombarde quotidiennement des villes ukrainiennes à l’aide de missiles et drones explosifs, notamment ses infrastructures énergétiques.
Face à une aide occidentale, en particulier américaine, qui s’essouffle, l’Ukraine connaît un manque croissant de moyens pour intercepter ces engins. Elle exhorte ses partenaires à lui livrer davantage d’armements et de systèmes de défense aérienne. La réticence des alliés a particulièrement frustré Kiev après une attaque aérienne iranienne contre Israël ce week-end repoussée avec succès, notamment grâce au soutien militaire occidental, alors qu’une enveloppe cruciale d’aide US est bloquée depuis des mois au Congrès.
Le président ukrainien a ainsi cité l’exemple d’une grosse centrale thermique près de Kiev, complètement détruite par des missiles russes le 11 avril, faute, selon lui, de munitions pour la défense antiaérienne censée la couvrir. « Il y a eu 11 missiles qui volaient. Nous en avons détruit sept. Les quatre restants ont détruit la centrale de Trypillia. Pourquoi ? Parce qu’on avait zéro roquette. Nous étions à court de roquettes pour protéger Trypillia », a-t-il lancé dans une interview publiée mardi.
Sur le terrain, les forces russes ont amélioré leur situation tactique le long de la ligne de front sur l’axe de Koupiansk et ont repoussé deux contre-attaques ukrainiennes. Kiev a perdu jusqu’à 30 soldats, selon la Défense russe. Et il en va de même sur l’axe de Donetsk, les pertes ukrainiennes s’élèvant à 630 militaires. Sur l’axe de Donetsk-Sud, les forces russes ont amélioré leur situation tactique le long de la ligne de front, les forces ukrainiennes ont perdu jusqu’à 80 soldats.
L’armée russe a repoussé 8 contre-attaques des forces ukrainiennes sur l’axe d’Avdeïevka, autre victoire qui a côuté aux forces ukrainiennes jusqu’à 380 soldats. Quant aux pertes ukrainiennes sur l’axe de Kherson, elles se sont élevé à 40 militaires.