Le rapport publié mercredi 31 juillet par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) indique que les coups routiniers, la privation sensorielle prolongée et les attaques de chiens font partie des techniques de torture utilisées par l’armée israélienne. L’étude a également révélé que des prisonniers étaient « forcés de s’agenouiller sur du gravier, recevaient des décharges électriques, étaient brûlés avec des cigarettes et recevaient des pilules hallucinogènes » ainsi que des séances de simulacre de noyade.
Les hommes comme les femmes ont subi des violences sexuelles, notamment l’électrocution des organes génitaux, des menaces de viol collectif et de nudité forcée, souvent photographiée ou filmée. Un prisonnier libéré a décrit un garde lui insérant un morceau de légume dans l’anus.
Le rapport cite Itamar Ben-Gvir, ministre israélien de la Sécurité d’extrême droite, qui a déclaré que, conformément à ses instructions, il avait observé « huit terroristes menottés dans une cellule sombre, des lits en fer, des toilettes dans un trou dans le sol ». Et indique que les détenus se voient refuser les besoins fondamentaux, notamment la nourriture, l’eau, l’espace, la chaleur et l’hygiène.
Le HCDH a également déclaré que les Palestiniens en détention se voient refuser l’accès à des produits tels que des articles d’hygiène menstruelle. Les cellules des prisons sont surpeuplées, atteignant parfois quatre fois leur capacité maximale.
Une autopsie a révélé qu’un jeune homme de 21 ans atteint de la maladie de Hirschsprung est décédé parce qu’on lui avait refusé le régime alimentaire dont il avait besoin. Les détenus souffrant de problèmes de santé sont particulièrement touchés.
Les Palestiniens interrogés par le HCDH ont déclaré que le manque de nourriture entraînait une malnutrition et une perte de poids allant jusqu’à 55 kg. Un autre homme a déclaré avoir reçu de l’alcool pur alors qu’il demandait de l’eau pour prendre ses médicaments. Les détenus blessés sont enchaînés, les yeux bandés et nourris à la paille. Certains ont subi des amputations en raison de la violence des entraves.
Un rapport révèle que des dizaines de personnes sont mortes en détention et que des milliers d’autres ont été soumises à des traitements « cruels, inhumains et dégradants ».
En outre, l’entité sioniste a également procédé à des « arrestations massives quotidiennes, apparemment arbitraires » de Palestiniens. Selon le rapport, de nombreuses arrestations israéliennes constituent « des restrictions apparentes à la liberté d’expression, d’opinion, d’association et de réunion des Palestiniens ».
Depuis octobre, le Parlement israélien a augmenté la durée de détention administrative autorisée en vertu de la loi dite sur l’incarcération des combattants illégaux. L’armée israélienne a arrêté des milliers de Palestiniens à Gaza et plus de 10 000 Palestiniens dans les territoires occupés. Le bureau de l’ONU appelle également Israël à libérer tous les Palestiniens détenus arbitrairement et à réformer la législation pour la rendre conforme au droit international. Au cours des derniers mois, de nombreuses vidéos ont été diffusées montrant des soldats israéliens torturant et maltraitant des détenus palestiniens.
Des militants, des défenseurs des droits humains et des journalistes ont été arrêtés pour des publications sur les réseaux sociaux. Mercredi, deux journalistes ont été tués à Gaza, portant à au moins 165 professionnels des médias le nombre des morts. Les manifestations et les protestations ont également été « effectivement interdites » dans les territoires occupés depuis 1948, des militants et des manifestants israéliens ayant été arrêtés et maintenus en détention prolongée.
Le Hamas a condamné les violations des droits des prisonniers par Israël, affirmant qu’elles s’inscrivent dans le cadre des politiques génocidaires du régime, mises en œuvre avec le soutien total des États-Unis.
L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a appelé, vendredi, à une enquête urgente sur les abus israéliens contre les prisonniers palestiniens. Cet appel fait suite aux témoignages poignants des Palestiniens libérés.
Dans un communiqué, l’OCI a exprimé « sa profonde préoccupation concernant la hausse sans précédent des actes de violence et des violations graves commises par l’occupation israélienne contre de nombreux prisonniers palestiniens ». « Ces violations ont été bien documentées par diverses entités juridiques et comprennent des actes tels que l’exécution, la torture, la famine, le viol, l’isolement et la disparition forcée », a-t-elle détaillé.
L’organisation a souligné que ces violations ont entraîné la mort de 18 prisonniers gazaouis dans les prisons de l’occupation israélienne depuis le 7 octobre 2023. L’OCI a également dénoncé les « campagnes de détention en cours menées par les autorités d’occupation israéliennes ». « Ces actions ont entraîné une augmentation significative du nombre de détenus palestiniens, le nombre actuel dépassant les 9 700 personnes dont 80 femmes, 52 journalistes et plus de 250 enfants, en plus de plus de 3 380 personnes en détention administrative sans inculpation formelle ni procès », a fait savoir la même source, notant que « près de 600 détenus purgent des peines de prison à perpétuité ».
L’OCI a, en ce sens, appelé à une enquête internationale immédiate sur les « conditions cruelles et les violations israéliennes continues contre les détenus palestiniens dans les prisons de l’occupation israélienne ».