La Défense russe a annoncé que les 400 militaires ukrainiens avaient été éliminés au cours des dernières 24 heures dans la région de Koursk, lors de six attaques repoussées par l’armée russe et deux autres mises en échec. Ces pertes enregistrées en une seule journée, dans le cadre de l’intensification des efforts des forces russes à déjouer la tentative de l’armée ukrainienne d’entrer sur le territoire de la Fédération de Russie, ont porté le nombre total des militaires ukrainiens éliminés dans cette incursion à 8 200 hommes.
Les unités du groupe Nord, avec l’appui de l’aviation et de l’artillerie, ont réussi à contrer six attaques ukrainiennes dans les localités de Borki, Bakhtinka, Komarovka, Malaïa Loknia et Matvéïévka. En outre, les tentatives d’attaque des unités ukrainiennes sur Koréniévo et Malaïa Loknïa ont été également contrecarrées, selon les autorités russes.
Depuis le début de l’incursion dans la région de Koursk, le 6 août, Kiev a perdu, au total, plus de 8 200 militaires, 76 chars, 36 véhicules de combat d’infanterie, 67 blindés de transport de troupes, 242 véhicules, 56 pièces d’artillerie, 5 missiles anti-aériens, 16 lance-roquettes multiples, dont quatre HIMARS et un MLRS.
Gaz et paix…
A signaler aussi que le ministre hongrois des Affaires étrangères a fait une visite surprise à Saint-Pétersbourg ce 30 août pour évoquer les questions énergétiques avec son partenaire russe dans un contexte de tensions entre Bruxelles et Budapest. « Gazprom remplit ses obligations envers la Hongrie, les livraisons de gaz sont fiables. » a assuré Péter Szijjártó tout en affichant sa satisfaction des relations énergétiques russo-hongroises. Un pied de nez à destination de la diplomatie européenne qui avait déplacé la veille une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne de Budapest à Bruxelles.
Le ministre hongrois a vanté les relations entre son pays et la Russie à l’occasion d’une réunion qui a duré près de trois heures avec Alexeï Miller, PDG du géant public russe de l’industrie gazière Gazprom. Dans des propos rapportés par le média hongrois Magyar Hírlap, il a estimé que deux décisions « extrêmement importantes » avaient été prises ces dernières années dans le domaine de l’approvisionnement en gaz naturel pour son pays : la construction du gazoduc Turkish Stream, avec la coopération de partenaires russes, turcs, bulgares et serbes, et le contrat d’achat de gaz naturel à long terme de 15 ans avec Gazprom signé en 2021. Pour lui, « cet accord d’achat de gaz à long terme et cette route de livraison sûre vers le sud sont aujourd’hui la garantie que l’approvisionnement en gaz naturel de la Hongrie est continuellement garanti et stable, même dans un environnement géopolitique extrêmement difficile ». Le responsable hongrois a également tenu à rappeler que l’achat de gaz naturel à la Russie n’était « en aucun cas soumis à des mesures de sanctions », ajoutant vouloir garantir « l’approvisionnement énergétique de la Hongrie ». Budapest n’acceptera « aucune restriction à ce sujet », a-t-il conclu.
La veille de cette rencontre, la réunion entre les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne avait été relocalisée à Bruxelles alors qu’elle devait initialement se tenir à Budapest, la Hongrie assurant la présidence tournante de l’U.E. Une sanction infligée par le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell fin juillet en réponse à la mission diplomatique lancée par Viktor Orban « pour la paix en Ukraine » qui l’avait mené à rencontrer Vladimir Poutine et Xi Jinping avant de s’entretenir avec l’ancien président américain Donald Trump. Le 27 juillet, lors d’un discours prononcé à l’université d’été de Balvanyos en Roumanie, V. Orban a exprimé sa vision de l’Europe en évoquant le concept d’« autonomie stratégique », appelant au renforcement de l’industrie européenne de défense et invoquant la « préservation des souverainetés nationales » face à l’« oligarchie libérale » de Bruxelles. Ce 30 août, en début d’après-midi, le compte Instagram du gouvernement hongrois s’est fendu d’un message : « La psychose de guerre règne toujours à Bruxelles et le risque de propagation de la guerre augmente. » »
Le déplacement du ministre hongrois se fait dans un contexte d’incertitude pour l’Europe alors que l’Ukraine a annoncé jeudi son intention de ne pas renouveler le contrat la liant jusqu’au 31 décembre 2024 à la Russie pour le transit de gaz russe vers l’Europe via son réseau étendu de gazoducs. Moscou déplore cette décision qui pourrait affecter une partie de l’ouest européen historiquement importateur de gaz russe malgré les efforts menés par nombre de capitales européenne pour s’en affranchir depuis l’opération militaire russe en Ukraine.