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L’armée sioniste se retire de Jénine : Et bombarde Gaza…

Mercredi, soit 48 heures après son agression sanglante contre les Palestiniens de Jénine, en Cisjordanie occupée, l’armée d’occupation a annoncé le retrait officiel de ses troupes, signant la fin de l’agression militaire menée depuis lundi. La résistance palestinienne a tenu la dragée haute au corps expéditionnaire sioniste dont l’intervention rappelle, à bien des égards, les menées meurtrières des milices sionistes de l’Irgoun.
L’armée sioniste se retire de Jénine, et bombarde Gaza…

Les médias israéliens ont commenté le retrait israélien de Jénine, affirmant que « l’opération militaire israélienne ne conduira pas à un changement stratégique à Jénine ». Pour nombre de commentateurs, ladite offensive ne dissuadera ni le Jihad islamique, ni le Hamas, de poursuivre leurs opérations « afin de contrôler la Cisjordanie ». Le retrait israélien intervient après la mort mardi d’un de ses soldatq originaire de la colonie de Beit El en Cisjordanie occupée.

Après l’annonce du retrait, des milliers de Palestiniens qui avaient quitté le camp de Jénine sous la menace des forces d’occupation sont rentrés chez eux.

A rappeler que plusieurs roquettes ont été tirées, dans la nuit de mardi à mercredi depuis Gaza vers la colonie de Sderot, dans le sud des territoires occupés. L’occupation a indiqué que la colonie de Sderot avait été la cible de cinq roquettes tirées depuis la bande de Gaza, dont l’une est tombée sur une maison, causant des dégâts matériels.

En réaction, les avions de combat de l’occupation ont attaqué des sites de la résistance palestinienne dans la bande de Gaza. Vers quatre heures du matin, des avions de reconnaissance israéliens ont mené des raids sur un site de la résistance à Beit Lahiya. Peu de temps après, les avions de combat ont largué deux missiles sur le même site. Les avions de combat de l’occupation ont également bombardé le site al-Baydar de la résistance dans l’ouest de Gaza, causant d’importants dégâts dans les maisons environnants.

A souligner que douze Palestiniens ont été tués et une centaine d’autres blessés à Jénine, dont au moins une vingtaine dans un état critique.  Officiellement, l’État hébreu parle de lutte « antiterroriste », terme utilisé pour qualifier les groupes armés palestiniens. Jénine et ses habitants sont bombardés, plongés dans l’enfer des combats. Des renforts israéliens avaient été dépêchés dans la nuit de lundi à mardi. Plus de 1.000 militaires israéliens ont pris part à cette offensive avec plus de 150 véhicules. « 8 unités de l’armée participent à l’opération a Jénine », a indiqué le site d’information israélien Walla.
Des militaires ont été déployés dans les maisons des Palestiniens et sur les toits de maisons. L’armée d’occupation estime qu’il y a plus de 300 combattants armés au cœur de Jénine.

Le porte-parole de l’armée d’occupation israélienne a indiqué que l’objectif consistait à localiser les positions des combattants palestiniens, d’exécuter une campagne de perquisitions, d’embuscades et de détruire les ateliers de construction des engins piégés. Selon la radio militaire israélienne, l’armée s’est fixé un autre objectif : arrêter les membres de deux cellules armées qui avaient réalisé il y a deux semaines deux opérations de tirs de feu au nord de la Cisjordanie occupée, tuant un colon et en blessant d’autres.

En plein feu, les médias israéliens ont douté de la capacité de mettre fin aux opérations de résistance depuis Jénine qui a essuyé 20 raids aériens. De leur côté, et en dépit du déséquilibre des forces, les combattants palestiniens ont assuré avoir fait exploser nombre d’engins piégés au passage des véhicules israéliens sur le rond-point Zayed, aux abords du camp, dans la rue Haïfa… Ils ont indiqué avoir abattu un 4eme drone au-dessus de Jénine. Une vidéo a montré les images de deux soldats israéliens évacués de Jénine en catimini par leurs camarades.

Dans la nuit de lundi à mardi, plusieurs villes et localités palestiniennes de la Cisjordanie occupée ont été le théâtre de manifestations de soutien à Jénine. Dont al-Issawiyat, Qalqilia, Naplouse et Al-Khalil, le camp al-Dahicha à Bethleem. Des incursions israéliennes ont eu lieu dans les localités Beitunia, le camp Jalazone. Des affrontements violents ont eu lieu dans la ville de Naplouse, à l’entrée de la localité Beita au sud de Naplouse. Des grèves ont été observées ce mardi dans plusieurs villes et localités de la Cisjordanie.

Plus, un jeune palestinien a foncé au volant de sa voiture en direction du trottoir d’un café puis il est descendu de son véhicule et a attaqué des Israéliens à l’arme blanche.  Il y a eu 10 blessés dont certains sont dans un état grave, ont rapporté les médias israéliens.

Le Hamas a revendiqué l’attaque la qualifiant « d’opération héroïque qui est une riposte naturelle au massacre de Jénine » où 10 Palestiniens ont été tués et 100 autres blessés, assurant que « la résistance du peuple palestinien se poursuivra jusqu’à l’éradication de l’occupation ». Son porte-parole Hazem Qassem a assuré qu’elle constitue « une riposte première aux crimes commis contre notre peuple à Jénine ».

Cette opération a été saluée aussi par le Jihad islamique qui estime qu’elle constitue « la riposte naturelle et légitime aux crimes incessants de l’occupation », et par le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) pour lequel elle représente « le titre d’une nouvelle phase au cours de laquelle notre peuple a décidé de résister par la force ». « L’occupation paiera le prix de ses crimes contre le camp de Jénine », a-t-il ajouté.

A Ramallah, Mahmoud Abbas, dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP), a déclaré lundi que la coordination de la sécurité avec Israël resterait suspendue et que d’autres liens seraient également coupés, pour protester contre le raid ayant ciblé Jénine. L’annonce est intervenue alors que le Département d’État US exhortait l’AP et Israël à renforcer leur coopération en matière de sécurité et qu’un émissaire de l’ONU a déclaré qu’il était en contact avec les dirigeants israéliens et palestiniens dans le but de rétablir le calme.

Convoquant une session d’urgence des dirigeants palestiniens à Ramallah, M. Abbas a déclaré que l’AP mettrait fin immédiatement à tous les contacts et réunions avec la partie israélienne.

« Au vu du manque d’engagement israélien envers les accords d’Aqaba et de Charm el-Cheikh- les dirigeants annoncent que ces accords ne sont plus contraignants », a déclaré Nabil Abu Rudeineh, porte-parole d’Abbas, faisant référence aux réunions que les parties ont tenues en Jordanie et en Égypte plus tôt cette année.

Les dirigeants palestiniens ont en outre convenu d’intensifier leurs activités contre Israël au sein des Nations unies et des instances internationales. Ils ont également prévu de minimiser les contacts avec les États-Unis, mesures qu’ils avaient annoncées par le passé en réponse aux actions israéliennes couvertes par les USA. « Les dirigeants ont affirmé le droit du peuple palestinien à se défendre contre l’agression et que la mission de l’Autorité palestinienne est de protéger le peuple palestinien et de mettre toutes ses capacités à cette fin », indique le communiqué, soulignant que l’AP le ferait dans le respect du droit international.

Abbas a déjà menacé de suspendre la coordination de la sécurité avec Israël à plusieurs reprises par le passé avait déclaré un gel total en janvier après qu’un raid de Tsahal à Jénine a conduit à des affrontements au cours desquels neuf Palestiniens avaient été tués, mais aussi au moins un civil. Israël avait déclaré à l’époque que le raid était « une opération antiterroriste nécessaire ».

Mais une semaine plus tard, M. Abbas avait assuré à William Burns, chef de la CIA, que certaines parties de l’appareil de coordination de la sécurité étaient restées en place et pourraient potentiellement être entièrement restaurées.

Les précédentes mesures palestiniennes visant à suspendre cette coordination ont été de courte durée, en partie à cause des avantages que l’AP tire de cette relation en aidant à repousser les défis représentés par le Hamas et le Jihad islamique palestinien. Mais aussi à faire bénéficier l’AP des subsides et autres aides financières…

Dans le premier commentaire de l’Administration Biden sur les combats dans le nord de la Cisjordanie, un porte-parole du Conseil de sécurité nationale a exprimé le soutien des États-Unis à « la sécurité d’Israël et son droit de défendre son peuple contre le Hamas, le Jihad islamique palestinien et d’autres groupes terroristes ». Le porte-parole a exhorté Israël à éviter les morts civiles à Jénine. « Il est impératif de prendre toutes les précautions possibles pour éviter la perte de vies civiles », indique le communiqué. Le porte-parole a ajouté que l’administration « surveille de près la situation ».

Tor Wennesland, envoyé des Nations unies au Moyen-Orient, a déclaré qu’il était en contact avec Israël et les Palestiniens pour désamorcer la situation à Jénine et « assurer l’accès humanitaire et la livraison des fournitures médicales et autres denrées nécessaires » dans la région de Jénine. T. Wennesland a tweeté que l’escalade était « très dangereuse ». « Tous doivent veiller à ce que la population civile soit protégée », a-t-il déclaré.

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