« Grâce aux actions coordonnées des unités du groupement de troupes Vostok, le village de Zolotaïa Niva de la République populaire de Donetsk a été libéré », a annoncé le ministère russe de la Défense dans un rapport d’activités hebdomadaire publié vendredi 11 octobre. Dans le même temps, « les unités du groupement de troupes Centre ont libéré la localité de Grodovka », également située en RPD, a rappelé le ministère. La libération de cette ville située à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Donetsk avait été annoncée le 7 octobre.

Le ministère russe avait alors donné un décompte des pertes essuyées par les forces ukrainiennes, en l’occurrence les brigades ukrainiennes impliquées, dont les 23e, 24e et 150e brigades mécanisées. Ces dernières auraient perdu « un char Leopard de fabrication allemande, trois véhicules blindés de combat, six véhicules automobiles, trois obusiers Msta-B de 152 mm et deux canons M119 de 105 mm de fabrication américaine », selon le décompte de l’armée russe.

 Sur ce front, les forces ukrainiennes auraient au cours de la semaine également perdu un AMX-10 de fabrication française ainsi que « 11 autres véhicules blindés de combat, dont un blindé de transport de troupes M113 et un véhicule de combat d’infanterie Bradley fabriqué aux États-Unis », a revendiqué le ministère russe, qui évoque d’autres chars de combat Leopard.

La Défense russe annonce régulièrement la libération de localités dans le Donbass, malgré l’importante aide militaire occidentale fournie à Kiev. Dans un rapport publié le 10 octobre, la Défense russe revendiquait la destruction, la veille, de plusieurs éléments d’une batterie antiaérienne déployée dans la région de Dniepropetrovsk, ainsi que celle d’un canon automoteur Caesar français.

L’Ukraine et la Russie ont signalé pendant la nuit du vendredi 11 au samedi 12 octobre des attaques de drones ennemies visant leurs territoires, Kiev disant avoir neutralisé 24 drones russes tandis que Moscou a affirmé avoir abattu 47 engins ukrainiens.

Dans un communiqué, l’armée de l’air ukrainienne a déclaré que la Russie avait tiré des missiles sur l’Ukraine depuis la région de Belgorod, sans en préciser le nombre ni le type. Selon cette source, Moscou a également lancé 28 drones sur l’Ukraine, dont 24 ont été détruits par les défenses antiaériennes au-dessus des régions de Soumy, Poltava, Dnipropetrovsk, Mikolaïv et Kherson.

 Pour sa part, le ministère russe de la Défense a déclaré avoir neutralisé 47 drones ukrainiens pendant la nuit, notamment 17 au-dessus de la région de Krasnodar (sud-ouest), 16 au-dessus de la mer d’Azov, 12 au-dessus de la région de Koursk, écrit encore l’AFP.

Varsovie menace Moscou

Lors de la conférence sur la défense des pays baltes de Vilnius, intitulée Defending Baltics, Rajmund Andrzejczak, général de l’armée polonaise et ex-chef d’état-major de l’armée polonaise de 2018 à 2023, a déclaré que son pays attaquerait Saint-Pétersbourg si la Russie envahissait un État balte. La Pologne et ses alliés lanceront immédiatement une frappe à longue portée sur Saint-Pétersbourg si la Russie attaque un pays frontalier de l’OTAN, a déclaré le général polonais.

L’ex-chef d’état-major de l’armée polonaise a évoqué des scénarios de sécurité concernant une éventuelle victoire russe en Ukraine et ses implications pour le bloc militaire dirigé par les États-Unis, notamment pour les pays limitrophes de la Russie. « Après une victoire russe en Ukraine, nous pourrions voir une division russe à Lviv, une à Brest et une à Grodno », a-t-il ainsi déclaré, faisant référence aux villes les plus à ouest de l’Ukraine et de la Biélorussie. R. Andrzejczak a ajouté que dans ce scénario, la Pologne et la Lituanie seraient de fait encerclées par les forces russes. Face à cette éventualité, il a souligné la nécessité de dissuader la Russie de toute offensive potentielle. « Si la Russie attaque ne serait-ce qu’un pouce de territoire lituanien, la riposte sera immédiate. Non pas le premier jour, mais dès la première minute. Nous frapperons tous les objectifs stratégiques dans un rayon de 300 kilomètres. Nous attaquerons directement Saint-Pétersbourg », a-t-il menacé. Selon lui, la Pologne doit prendre l’initiative dans la dissuasion à l’encontre de Moscou. « La Russie doit comprendre qu’une attaque contre la Pologne ou les pays baltes signifierait également sa fin… C’est la seule manière de dissuader le Kremlin de telles agressions. Dans cette optique, la Pologne achète actuellement 800 missiles d’une portée de 900 kilomètres », a-t-il ajouté. Vladimir Poutine a, à plusieurs reprises, rejeté l’idée que Moscou ait l’intention d’attaquer l’OTAN, qualifiant ces spéculations de « non-sens»  et estimant qu’elles étaient destinées à effrayer et endoctriner le public occidental.

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