La société australienne de services professionnels d’ingénierie Worley Limited a commencé à travailler sur l’ingénierie d’avant-projet (FEED) pour la construction de deux grands projets d’ammoniac vert en coopération avec le groupe marocain OCP, rapporte Renewables Now, citant un rapport annuel de Worley.
Les études pour le premier projet, le Tarfaya Power-to-X, d’une valeur de plusieurs milliards d’euros, débuteront en septembre. Il comprendra un réseau de transmission, des usines d’hydrogène et d’ammoniac et des installations de stockage. « Le projet, situé dans le sud du Maroc, comprend un réseau de transmission, des usines d’hydrogène et d’ammoniac, ainsi que des installations de stockage. Il prévoit également l’installation d’un camp temporaire pour 30.000 travailleurs, qui pourrait ensuite devenir une ville pour les travailleurs et leurs familles. Toutes les installations seront alimentées par l’énergie éolienne et solaire », souligne Renewables Now.
Une fois l’avant-projet détaillé achevé, le projet passera à la phase d’ingénierie, d’approvisionnement et de gestion de la construction (EPCM). Il devrait être opérationnel d’ici 2027, avec une capacité de production annuelle initiale d’un million de tonnes d’ammoniac vert. Cette capacité passera à trois millions de tonnes d’ici 2032.
Pour le second projet relatif à l’ammoniac, le Jorf Hydrogen (JH2P) en l’occurrence, l’ingénierie d’avant-projet détaillé (FEED) débutera en novembre. Cette initiative à grande échelle de production d’ammoniac vert comprend une installation d’hydrogène et une usine d’ammoniac vert avec une production annuelle de 100.000 tonnes. Le projet sera achevé en 2026.
Les deux projets sont développés par JESA, une coentreprise de Worley et du groupe OCP. Le groupe OCP a lancé une initiative de croissance verte avec un investissement global de 12 milliards USD entre 2023 et 2027. Son objectif est de développer l’exploitation minière et la production d’engrais avec une neutralité carbone totale d’ici 2040. L’initiative comprend également l’installation d’électrolyseurs d’une capacité combinée d’environ 2 GW, qui seront alimentés par des énergies renouvelables.
Il est à noter que l’ammoniac vert ne cesse de gagner en popularité comme source d’énergie renouvelable alternative, avec des applications potentielles dans les engrais, ainsi que dans les secteurs industriel et maritime. L’accroissement de sa production pourrait faciliter la décarbonisation de nombreuses industries difficiles à transformer, soutenant ainsi la transition énergétique mondiale. Face à cet enjeu, plusieurs pays investissent massivement dans la recherche et le développement pour explorer de nouvelles applications, augmenter la production et abaisser les coûts de l’ammoniac vert. N’empêche, les puristes n’occultent en rien les critiques à l’endroit de cette course folle qui se fera au grand dam des ressources hydriques…